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Sida : la pandémie se "généralise" et se "féminise" (enquête officielle)

BRAZZAVILLE, 12 fév (AFP) - 10h16

La pandémie du sida se "généralise" et se "féminise" dans les principales villes et les chefs-lieux des départements du Congo, selon les résultats d’une enquête du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLT) communiqués jeudi à l’AFP.

L’enquête réalisée en novembre par le centre d’études pour le développement en santé publique (CREDES) avec l’appui de la Banque mondiale, indique que le taux de prévalence national est de 4,2%.

L’étude menée auprès de personnes âgées de 15 à 49 ans a démontré que la "prévalence était particulièrement élevée dans les tranches d’âge de 35 à 39 ans avec 8,4% et de 40 à 44 ans avec 7,8%".

Cette prévalence varie d’une ville à l’autre. Elle va de 5% à Pointe-Noire, ville pétrolière et capitale économique au sud à 3,3% à Brazzaville, 9,4% à Dolisie, troisième agglomération urbaine au sud et à 10,3% à Sibiti (sud-ouest).

Selon l’enquête, "il s’agit d’une pandémie qui se généralise dans les grandes villes et dans les départements. Il y a la tendance à la féminisation de la pandémie avec un taux moyen de 4,7% chez les femmes contre 3,8% chez les hommes", précise l’étude.

Les rapports sexuels non protégés, la transfusion sanguine et la transmission de la mère à l’enfant pendant l’accouchement constituent les principaux modes de contamination du sida au Congo.

"Le risque de séropositivité augmente avec l’âge, plus précocement chez les femmes que chez les hommes... Il apparaît clairement qu’avant 35 ans, les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes", indique encore l’enquête qui ne précise pas le nombre de personnes interrogées pour l’étude.

La séropositivé varie aussi selon le niveau d’études. Elle est de 5,4% chez des personnes non scolarisées, 4,1% chez les personnes ayant un niveau primaire pour atteindre 2,5% pour les diplômés de l’université.

Les résultats de l’enquête serviront à la mise en oeuvre d’un nouveau cadre de lutte contre le sida que le CNLT vient de mettre au point.


Cette dépèche pose plus de questions qu’elle n’en résoud

  • Le constat de féminisation de la pandémie est-il réel ou correspond-t-il a des comportement prophylactiques différents des individus à risques selon le fait qu’ils soient hommes ou femmes ?
    EX : Un congolais volage que je connais fort bien, oeuvre toujours sans protection, c’est sa femme qu’il envoie régulièrement faire des tests.
  • Cette étude correspond-elle a une étude systématique ou est-elle basée sur de seules observations cliniques ?
    Si elle ne correspond qu’aux personnes venant consulter, elle oublie une grande partie de la population.
  • Comment et pourquoi le niveau social crée-t-il autant de différences face à un fléau "universel" ?
    Le coût des moyens de protection explique certainement au moins partiellement les observations
  • Pourquoi Sibiti et Dolisie sont-elles en tête du palmarès du HIV ?
    Le comportement des milices et des militaires ayant longuement occupé et sévi dans ces localités est certainement responsable en grande partie du phénomène.
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