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Le SIDA, première cause de décès des militaires congolais

Brazzaville, Congo (PANA) - Le SIDA constitue la première cause
de décès dans les rangs des Forces armées congolaises (FAC), a
révélé ce week-end à Brazzaville, le ministre de l’Intérieur et
de la sécurité, le général Pierre Oba.

Lors du lancement de la 4-ème campagne d’information et de
prévention des Infections sexuellement transmissibles (IST) et du
SIDA IST, le général Oba a indiqué 35% des lits dans les hôpitaux
militaires sont occupés par les malades du SIDA et que 400 cas de
MST ont été enregistrés en 2001 à l’infirmerie de l’aéroport
international de Maya-Maya dans la capitale congolaise.

Il a appelé à une mobilisation générale contre les fléaux des IST
et du SIDA dans les forces de sécurité publique au cours de cette
campagne organisée sous le thème : "Agents de la force publique :
à vos préservatifs et mort au SIDA".

L’ambassadeur des Etats-Unis au Congo, David Kaeuper, présent à
la cérémonie a signalé que "quoique les statistiques ne soient
pas très exactes, le taux de prévalence est estimé à environ 12%
à Brazzaville et à 20% à Pointe-Noire".

"La force publique congolaise représente l’une des couches
sociales les plus exposées et les plus vulnérables à cette
pandémie, suite aux multiples guerres", a dit le diplomate
américain qui a reconnu que "le Congo a énormément investi dans
l’éducation et la formation des agents de la force publique,
qu’il veut saine et disciplinée".

M. Kaeuper a ainsi exhorté les agents de la force publique à
devenir de vrais leaders dans la prévention du SIDA en leur
disant qu’il leur appartient de se défendre eux-mêmes "pour
assurer un avenir de stabilité et de paix pour le Congo".

Il a fait un don de matériel informatique, audiovisuel et des
cartons de préservatifs aux FAC.

Le directeur central du service de santé des FAC à Brazzaville,
le médecin colonel Pascal Ibaka a signalé que d’après les données
de juin 2000, 180.000 Congolais vivent avec le virus du SIDA.

La prostitution et les viols pendant les conflits socio-
politiques ont augmenté la propagation de l’épidémie des IST et
du SIDA au Congo, a-t-il dit.

Il a salué ’l’initiative life’ du département de la Défense des
Etats-Unis qui a permis la réalisation du plan de lutte 2002,
intitulé "Prévenir les IST et le SIDA dans la force publique" et
le renforcement de la coopération militaire entre les Etats-Unis
et le Congo.

Ce plan contribuera à l’amélioration de la santé de la troupe,
mais aussi de sa famille et des populations civiles rattachées et
vise la formation de 126 agents de la force publique en tant
qu’animateurs relais.

Plus de 50.000 personnes (officiers, sous-officiers, soldats,
gendarmes, policiers, personnels civils et familles) auront accès
aux informations nécessaires pour réduire leur vulnérabilité à
l’infection par le virus du SIDA et aux IST à l’issue de 370
séances éducatives.

Il est prévu également de doter les infirmeries de garnison en
moyens de diagnostic des IST.

En 1997, le gouvernement congolais avait notifié à l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) 10.423 cas de SIDA au Congo et 100.000
séropositifs.

Selon le Programme national de lutte contre le SIDA, ces chiffres
sont en deçà de la réalité avec les nombreux viols perpétrés
pendant les conflits armés que le pays a connus.

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