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Un collectif d’ONG appelle à ne pas soutenir le processus électoral

BRAZZAVILLE, 15 jan (AFP) - 7h42 - Un collectif d’organisations des droits de l’homme et de développement démocratique (CDHD) a appelé mardi la France, l’Union européenne et les Etats-Unis à ne pas soutenir le processus électoral en cours au Congo, dans un rapport reçu par l’AFP à Brazzaville.
Il fonde cet appel sur la "fraude" - selon lui - organisée par le gouvernement du président Denis Sassou Nguesso.

"Les mêmes personnes organisent le recensement et révisent les listes électorales. La mission du CDHD dans les Plateaux et la Cuvette a été informée par de nombreux témoignages selon lesquels les agents recenseurs avaient - outre des monographies - des cahiers dans lesquels ils gonflaient les listes", révèle le rapport intitulé : "Le processus confisqué".

Ce rapport fait suite à des missions d’évaluation qui se sont rendues du 4 au 18 décembre 2001 dans six des dix régions du Congo : Kouilou, Niari, Bouenza et Lékoumou (sud), Plateaux (centre) et Cuvette (nord).

Selon le document, le nombre des habitants a été "gonflé" dans plusieurs villages des régions des Plateaux et de la Cuvette où des mineurs ont été inscrits sur des listes électorales avec de fausses dates de naissance, comme à Ombélé, petit village natal de l’ancien président, feu le commandant Marien Ngouabi, où la population est passée de 30 à 300 personnes.

Dans les régions du Niari, de la Lékoumou et la Bouenza, d’anciens soldats zairois et miliciens hutus rwandais interhamwe réfugiés depuis 1997 au Congo ont été recensés, après avoir reçu des pièces d’identité congolaises avec des noms congolais.

"Cette escroquerie politique trahit la volonté des autorités gouvernementales de tout contrôler à des fins inavouées pour les incrédules : maîtriser le corps électoral pour mieux organiser la fraude", affirme le rapport.

Les organisations, toutes congolaises, qui constituent le CDHD - l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), la Ligue congolaise pour les systèmes électoraux (LICOSE) et l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC) - accusent le gouvernement et l’ex-parti unique, le parti congolais du travail (PCT) d’avoir exclu les autres partis du recensement administratif et de la révision des listes électorales.

Un référendum sur le projet de la nouvelle constitution aura lieu le 20 janvier, suivi de l’élection présidentielle en mars et avril, des élections législatives et locales en mai et des sénatoriales en juin.

Le CDHD estime que la commission nationale d’organisation des élections mise en place par le gouvernement n’a pas "de pouvoir réel", ajoutant que le ministère de l’Intérieur contrôle en réalité le processus électoral.

"Par son attitude, la communauté internationale participe de manière tacite à la mise en oeuvre d’un processus qui confisque la démocratie... Il est inadmissible que cette communauté converge vers un soutien de ce processus organisé dans l’opacité", dit le colectif qui exige la reprise du processus par une commission indépendante et le départ des troupes étrangères.

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