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Une Noce pour la rentrée littéraire 2005 !

Je sais que la rentrée littéraire 2005 risque de ne pas rendre justice à certains livres, et c’est bien dommage pour les Lettres. Permettez-moi donc de signaler quelques uns que je lis actuellement, dont celui de la Mauricienne Natacha Appanah, une des nouvelles voix prometteuses et qui, en moins de trois ans a su imposer un ton original.

Si ses premiers textes mêlaient à la fois éléments historiques et fiction, avec pour décor l’Ile Maurice, dans La Noce d’Anna, cette fois-ci, Natacha Appanah campe son récit à Lyon. La narratrice, Sonia, est journaliste et écrivain. Sa fille Anna, 23 ans, est née de son seul amour avec Matthew, un Anglais émigré au Mali. Sonia doit désormais faire face à un évènement de taille : la noce Anna ...

La Noce d’Anna

Pour l’occasion, Sonia se promet de faire de cet évènement un des moments les plus heureux de sa fille. Pourtant, lorsqu’elle rencontre Roman, le père du marié, plusieurs éléments vont la ramener à sa propre histoire avec Matthew : comme son ancien amour, Roman vit en Afrique, au Kenya. Coïncidence ? Le coup de foudre réciproque démêlera le passé de cette femme et permettra à Anna de connaître réellement ce père éloigné. Ce roman d’une construction très psychologique est sans doute une nouvelle direction dans la création de Natacha Appanah. D’une écriture pleine de mélodie et proche de la confidence, Natacha Appanah ne manquera pas de vous émouvoir...

Extraits :

"Devant cette photo aujourd’hui, je me dis que je pense très peu au sexe par exemple. Un plan baise, un plan cul juste pour ça, il n’y a pas de mal à se faire du bien, c’est ce qu’on dit, non ? Moi, jamais. Pourtant, n’est-ce pas cela aussi grandir ? Faire des choses interdites puisqu’on est libre désormais, en âge de disposer de son corps. Mais non, moi je n’ai eu cesse de l’enfermer ce corps, de lui donner une maison, une couette chaude les nuits d’hiver, une nuisette en soie les jours d’été, un homme parfois, toujours bon et loyal, que je finis par quitter parce que je ne sais pas l’accueillir dans mon monde à moi, avec mes livres qui me domestiquent et ma fille que j’apprivoise..."

Natacha Appanah, La Noce d’Anna, collection Continents noirs, Gallimard, 2005

PS :

Une version de cette chronique est publiée dans la revue Transfuge, en kiosque et dans les librairies la première semaine de septembre. Vous pourrez lire également dans cette revue un long texte sur la "discrimination positive" que je propose pour les lettres africaines francophones ).

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