email

Vous avez dit "Femmes libérées" ?

Quand droits des femmes et égalité des sexes riment avec contradictions

On pourrait dire que ces dernières années ont vu naître de nombreux combats dans le monde. Tout concourt à promouvoir des droits, ceux des enfants, des homosexuels, des handicapés, des humains tout court. Je voudrais ici dans le cadre des combats de notre monde moderne épingler celui des femmes.

Si nous regardons autour de nous, nous allons remarquer que les femmes sont partout sur la scène publique et politique, rappelez-vous du 8 mars. On a beau les décourager, elles font tout pour promouvoir leurs droits à être traitées au même titre que les hommes. En Afrique, il existe des associations de femmes menées parfois par les premières dames mais aussi par des femmes leaders grâce à leur charisme à drainer les foules. Il y en a plusieurs qui font vraiment un bon boulot pour aider les femmes à sortir des jougs de toutes sortes. www.famafrique.org/femafrfranc/fafindex.html

Oui, il faut une égalité des sexes disent les féministes les plus farouches ! La bête noire des femmes ici, c’est l’homme, mais parfois aussi certaines femmes (comme dans le cas de l’excision, mariages forcés, veuvage...). L’hommes semble avoir tous les droits et les femmes à côté ne doivent se contenter que de petites faveurs que l’homme consent à leur accorder de temps en temps, et encore, pour les avoir elles doivent crier très fort pour qu’on les remarque et que le macho se gêne un tout petit peu.

Voici le décor de ce monde inégal planté pour que les femmes se mobilisent et revendiquent leurs droits à juste titre. Car comment expliquer que dans certains coins du monde, les femmes ont commencé à voter seulement au milieu du 20e siècle, que les femmes gagnent moins que les hommes avec la même qualification et le même travail, que les femmes doivent porter le nom de leur mari une fois mariées (rappelez-vous des esclaves qui portaient le nom de leur maître), etc ?

Dans ces combats très nobles pour nous libérer, nous les femmes, je ne peux pas m’empêcher de relever quelques contradictions qui me choquent comme me choquent aussi certains comportements des hommes à notre égard.

Par exemple, j’ai du mal à comprendre qu’on refuse l’inégalité entre l’homme et la femme en niant du même coup la différence. Mais merde, nous sommes différentes des hommes, nous les femmes. Physiquement nous sommes différentes pourquoi nier ce qui est évident ? C’est ainsi que certaines femmes vont se forcer à avoir à tout prix les mêmes performances sportives que les hommes, elles vont vouloir faire le même travail que certains hommes pour montrer qu’elles sont capables et ainsi de suite. Du côté des hommes, il est certes vrai qu’ils se servent aussi de ces arguments pour dire que comme la femme (du sexe faible) est incapable d’être aussi forte physiquement, donc les inégalités sont naturelles et voulues par Dieu.
En quoi le fait d’être différents ferait que nous ne méritions pas tous le même respect et de la même dignité ? Pourquoi vouloir tout faire pour prouver qu’on est capable ?

J’ai tout autant du mal à comprendre que certaines femmes, même très intelligentes et compétentes ne s’empêchent pas de croire que sans un homme à côté d’elles, elles ne peuvent pas être respectées. Cela fait partie de la mentalité socialement acquise qui voudrait que toutes les femmes du monde trouvent chaussure à leur pied, même si celle-ci est trop serrée ou trop large. Nous, nous rappelons peut-être cette chanson de Tshalla Muana qui disait : « Baninga e na si na bali, baninga e na si na bali o, botika kofinela ngai miso ngo na nzela. Botika ko kofinela ngai miso ngo ya ba amoureux, nazui ya ngai mobali bopesa ngai kilo ngo na nzoto. Lokumu ya mwasi se makuela e e e makuela. Nazui ya ngai associé na bolingo mama e e e . Lokumu ya mwasi se lopete na mosapi mama e e e ». Ceci explique bien la course aux mariages les plus bidons auxquelles se livrent certaines femmes afin de se mettre dans la norme sociale.
Comment se dire libérée quand on pense trouver la raison de vivre, la dignité ou le bonheur qu’en s’affublant d’un autre humain ?

Et cette tendance qu’ont beaucoup de femmes libérées à exiger des pensions alimentaires de leur mari, pas pour entretenir les enfants, mais pour être entretenues. Il n’y a qu’à examiner les batailles juridiques dans les cas de divorce, nombreuses d’entre-elles tournent autour de l’argent. Certaines femmes peuvent pourtant travailler, mais elles y renoncent (en évoquant toutes sortes de raisons) et tiennent à être payées par leur ex-mari durant des années en se passant pour de pauvres femmes abandonnées. En agissant ainsi, elles se vantent de connaître leurs droits et comme cela est désormais établi, elles sont contentes de dire que la justice protège les femmes et fait tout en leur faveur.
Choisir de vivre sous la dépendance financière d’un ex-mari, a-t-il quelque chose à voir avec l’émancipation de la femmes ?

De ces trois exemples, je retiens trois emprisonnements consentis et entretenus par les mêmes femmes qui luttent pour leur libération :
 Pour être égales aux hommes il faut tout faire comme eux ;
 Pour être respectée il faut être mariée ;
 Pour montrer qu’on est forte, il faut faire payer l’ex-mari.

Tout ceci est surprenant quand je vois ces femmes de la génération de ma mère, qui, sans participer à des combats médiatisés sur l’émancipation des femmes, refusaient de porter le nom de leur mari, se battaient pour faire vivre leurs enfants en travaillant durement, se contentaient de jouer leur rôle de femmes sans complexes. Ce n’est pas de la nostalgie, je ne connais que la génération des combats féministes. Mais quelques fois je me demande si en voulant sortir de ces prisons de nos sociétés, nous les femmes d’aujourd’hui, ne construisons pas nos propres prisons ?

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.