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La liberté des raflés de Pointe Noire, c’est aussi la nôtre

Le texte qui vous est ici présenté a été rédigé conjointement par des journalistes de mwinda.org et de congopage.com. Il ne faut voir dans cette collaboration qu’une convergence d’opinion sur un fait précis. Nous espérons que d’autres médias le reprendront à leur tour.


Les nouvelles qui nous parviennent de Pointe Noire ne sont guère rassurantes et renforcent notre inquiétude. Parmi la centaine de personnes arrêtées et jetées en taule pour crime de lèse majesté, une, Guy Poaty, est déjà décédée. Combien de morts nous faudra-t-il pour que nous manifestions notre solidarité envers ces victimes d’arrestations arbitraires ?

La pitoyable séance d’avilissement public à laquelle se sont astreints les notables du Kouilou devant Sassou et son épouse ne changera rien au sort et au traitement que la police du régime réserve à nos frères qui croupissent en prison. Quand on sait dans quel état d’insalubrité sont nos écoles et nos hôpitaux, nous craignons pire que le pire dans les geôles de Sassou.

Si nos frères tombés aux mains de la police du régime ont eu le courage de cracher leur ras-le-bol à la face de notre bourreau au pouvoir, ils ne méritent pas que notre reconnaissance. Ces frères livrés aux tortionnaires du général Ndéngué ont besoin de notre soutien. Un soutien très fort. Nous devons nous battre pour eux.
Nous regrettons leurs maladresses. Mais leur combat est le nôtre. C’est celui des ces millions de Congolais qui tirent le diable par la queue pour s’alimenter, se loger, se soigner, se déplacer, éduquer leurs enfants ou rêver tout simplement d’une vie meilleure. Leur combat est celui de tous ceux qui, sur toute l’étendue de notre territoire, n’ont pas accès au minimum vital.

Nous devons tous, dès aujourd’hui, nous mobiliser pour qu’aucun de ceux qui sont encore en vie ne périsse en prison. Disons-nous, chaque jour, que leur liberté, est la nôtre.

Hier, notre mobilisation a sauvé Mounzéo et Mackosso du purgatoire. La vie de ces dizaines de sans grade, de sans nom dépend de notre détermination à dire au pouvoir que nous sommes tous ces lanceurs de pierre tapis au coin de chaque rue de nos villes et de nos villages qui refusent à 95% sa démocratie de pacotille.

Crions à Sassou notre haine de l’injustice. Hurlons à Sassou le dégoût que nous inspire la confiscation des richesses nationales par son clan. Affirmons et réaffirmons sans relâche devant Sassou notre exigence de vivre dans notre pays en hommes et en femmes libres et dignes. Exigeons la libération immédiate de nos frères de Pointe Noire, présumés innocents de faits restant encore à mettre à leur charge.

Nous n’avons rien à attendre des juges aux ordres.

Ne baissons pas les bras. Battons nous pour leur et notre liberté.

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