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Surprise : Denis Sassou Nguesso est candidat à sa succession

Par notre correspondant à Brazzaville CHRIS MBEMBE

« Aujourd’hui devant le peuple ici réuni, devant la nation, nous avons décidé de faire acte de candidature à l’occasion de l’élection présidentielle. »

Fermé à la circulation depuis le 04 mai, le boulevard des armées Alfred Raoul était de nouveau ouvert au public. Quatre écrans géants y étaient installés tout le long du boulevard et au delà par les techniciens sud africains venus tout exprès. Ce sont eux, qui caméra au poing, parfois à l’épaule qui retransmettront l’évènement.

La presse nationale et internationale notamment Euronews, Africable, Africa 24, RFI Congopage, etc. toutes les chaînes privées de Kinshasa, Raga, Digital, Congo Web, RTGA etc. et même la RNTC (chaîne nationale de la RDC ) étaient invités par Sassou Nguesso à couvrir l’évènement.

Du côté de l’animation, on notait entre autres, les Bantous de la capitale,
Patrouilles des stars, Kingolé national, Extra musica, du Congo, L’or Mbongo, JP Mpiana et Werrason de la RDC distillaient quelques notes musicales.

Le candidat Sassou Nguesso n’avait pas lésiné sur les moyens. La mobilisation était intégrale. C’était une véritable marée humaine qui dès 10 heures avait pris d’assaut lesdits lieux. Les populations portaient des tee-shirts à l’effigie de Sassou « l’infatigable bâtisseur » et de Sassou et Kolélas « ensemble ».

La cérémonie avait commencé vers 15 heures. Hellot Mampouya, le communicateur de Bernard Kolélas assurant pour la circonstance la modération, situait l’évènement. « Le moment est venu sans doute aujourd’hui pour le président de lever le voile, de mettre un terme à toutes les spéculations et interrogations. Le Congo tout entier à travers cette foule immense veut entendre votre oui solennel »

L’occasion était venue pour le candidat Sassou Nguesso de s’adresser à cette marée humaine. Peu avant, la société civile par la voix de Théophile Obenga prenait la parole pour soutenir la candidature de Sassou Nguesso : « Avec l’appui massif et dynamique de tout le peuple et avec la force de nos ancêtres, vous allez être élu à la magistrature suprême de notre pays. »

Bernard Kolélas, grand absent, parce que hospitalisé en France, son message était lu par son fils, Parfait Brice Kolélas, fidèle continuateur de l’œuvre de son père, le MCDDI. « Mon chère frère, aujourd’hui et maintenant sous le soleil, au cadet que tu es, face aux militants ici présents et devant le peuple, moi, Bernard Kolélas, je dis ceci : Suis la route. Que les mânes de nos ancêtres, les fils du Congo t’accompagnent. N’abandonne pas notre idéal. Avance, et sois la voix de nos compagnons qui ne sont plus. Va maintenant, car le Congo espère et le peuple attend des lendemains meilleurs. »

Davis Charles Ganao a rappelé au candidat Sassou, ses appels de Djambala. « Vous n’avez pas le choix Monsieur le président parce que je ne crois pas qu’il soit dans vos intentions de laisser tout votre peuple qui vous soutient, qui la montrer devant un choix cornélien. Les changements mêmes les plus souhaités ont leurs mélancolies » a-t-il déclaré.

Quant à Yhomby Opangault, un autre allié potentiel du candidat Sassou a salué « toutes ces forces et toutes ces personnalités qui ont choisi de tourner le dos aux haines tribales et aux autres querelles stériles qui ont longtemps tourné notre pays vers l’arrière, alors que les rendez-vous plus importants pour notre pays et pour notre peuple se trouvent devant nous. (…) En réalité, je me fonde simplement sur la signification plutôt positive que les militants et sympathisants donnent la candidature éventuellement de Denis Sassou Nguesso à l’élection présidentielle de juillet 2009. Au RDD, notre candidature c’est vous, Monsieur le Président. Dites enfin que vous êtes candidat et nous vous rapporterons la victoire. » a-t-il dit en substance.

« Monsieur le président, je vous appelle ici et maintenant à dire à cette marée humaine ici rassemblée, de vous présenter à la magistrature suprême » renchérissait Isidore Mvouba.

Et vint ce que tout le monde attendait. L’adresse du candidat Denis Sassou Nguesso " (…) Nous avons ramené la paix, la sécurité et la stabilité. Nous avons réalisé quelques autres projets prévus dans la Nouvelle Espérance. Nous n’allons pas en parler ici. Nous voulons laisser le peuple jugé de lui-même."

Tout à trac, le président est interrompu par une foultitude des jeunes gens visiblement excités qui se rappellaient des 40.000 emplois promis par le président de la république : « Missala, missala, missala, missala » (les emplois, les emplois). Et Sassou Nguesso de répondre en kikongo : « Nié, nié, nié, nié, nié, nié. Soki to simbi kinia na mboka, lokola peuple a moni, pé tosali makassi, niosso to ko nzua ya ngo. » Traduction libre : « Consolidons la paix, pour qu’il y ait des emplois. »

L’orateur a poursuivi : « Je disais donc qu’après avoir fait le tour des départements et écouter les messages des dirigeants politiques, du monde associatif, la société civile et savante, les jeunes, les femmes, les enfants. Après avoir constaté que le peuple était mobilisé et parce que nous sommes convaincus, après votre soutien, votre appui matériel important. Nous disons que, aujourd’hui le 06 juin 2009 devant le peuple ici réuni, devant la nation, nous avons décidé de faire acte de candidature à l’occasion de l’élection présidentielle de juillet 2009. » (Applaudissements frénétiques. suivi de “ Sassou président, Sassou président scandé par une foule aux ordres).

Les populations debout avaient salué avec force et vigueur l’adhésion du candidat, nonobstant les 62 cas des jeunes gens, femmes, enfants pour la plupart pris de malaise, d’étouffement, de maux de tête et de blessures qui ont dû avoir recours à l’antenne hospitalière du CHU, installée dans la cour du palais du parlement. Notre confrère Toudikissa Massanga victime d’un malaise a du passer par cette case là. Plus de peur que de mal, il n’y pas eu de morts.

A partir du 26 juin, Sassou Nguesso va entamer sa campagne électorale. Il va parler de ce qu’il a fait pour le peuple mais surtout expliquer au peuple ce qu’il compte faire au cours de ces sept prochaines années.

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