Le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso qui, pendant longtemps, a voulu lier son sort à celui de l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel dans une espèce de confusion institutionnelle pour justifier mordicus sa longévité au pouvoir est désormais fort dépourvu d’arguments.
Tel est pris qui croyait prendre. Comparaison n’est pas raison. Berlin n’est pas Brazzaville. L’argutie institutionnelle est battue en brèche par Angela Merkel qui a passé la main à Olaf Scholz. La chancelière Angela Merkel a cédé sa place le 8 décembre 2021 à son ex-ministre des Finances Olaf Scholz. Pas de commentaires du côté du palais de Mpila. Au Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso va-t-il lui emboîter le pas ? Le fils de « Mama Mouébara » n’entend pas passer le relais. Il caresse le vœu de mourir sur le trône.
« Je n’engage pas une polémique sur cette question-là. En Allemagne, lorsque les Allemands ont voulu d’un troisième mandat pour Madame Merkel, à cause de l’efficacité de son travail, le peuple allemand lui a donné un troisième mandat et pourrait encore peut-être lui en donner un quatrième. Le Premier ministre du Luxembourg [Jean-Claude Juncker, ndlr] est resté très longtemps [à son poste], c’est maintenant seulement qu’il va à la Commission de l’Union européenne. C’est la volonté des peuples. Il faut toujours l’interpréter comme ça et non pas le voir à travers quelques volontés de puissances. »(RFI , 2 août 2014).
Pourquoi Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville s’était-il mis dans les jupons d’Angela Merkel et le costume de Jean-Claude Juncker pour assouvir sa volonté de s’accrocher au pouvoir comme une sangsue ?
IGNORANCE OU MAUVAISE FOI ?
Denis Sassou Nguesso devra trouver une argumentation sonnante, pertinente et convaincante en guise de justificatif de sa longévité à la tête du Congo-Brazzaville. Denis Sassou Nguesso est dépeint comme un personnage imbu de lui-même. C’est un narcissique. Il croit tout savoir en politique et pense pouvoir tout faire tout seul. Denis Sassou Nguesso adore faire cavalier seul, arrogant, entouré de béni-oui-oui. L’Allemagne est une démocratie parlementaire comme le Luxembourg dont le chef du gouvernement « le chancelier » est le chef de la majorité parlementaire. Elle peut être renversée par son parti comme ça l’a été pour Margaret Thatcher renversée pzr son propre parti pour mettre John Major à sa place.
Aussi, le chancelier peut être remplacé à la suite d’un renversement de majorité au Bundestag. Dans l’histoire récente de l’Allemagne, il y a eu des chanceliers de l’Union chrétienne-démocrate CDU (Helmut Kohl, Angela Merkel née Angela Dorothea Kasner) et des chanceliers du parti social démocrate d’Allemagne SPD (Willy Brandt, Gerhard Schöder).
La démocratie parlementaire dans son essence ne peut limiter les mandats exécutifs du chef de la majorité qui peut changer. C’est la raison pour laquelle Angela Merkel est à son 3e mandat. A la différence du Congo-Brazzaville qui a été tour à tour depuis son indépendance le 15 Août 1960 un régime présidentiel et un régime semi-présidentiel avec un président élu au suffrage universel lors d’un scrutin uninominal à deux tours pour un mandat successivement de cinq et sept ans renouvelable une fois.
Avec le retrait d’Angela Merkel et l’arrivée d’Olaf Scholz à la chancellerie, Denis Sassou Nguesso est désormais à court de référent. La retraite politique d’Angela Merkel a coupé l’herbe sous le pied de Denis Sassou Nguesso rendant obsolètes les éléments de langage préparés par les cabinets de communication grassement rémunérés. Reste le leader sud coréen Kim Jong Il pour servir de modèle au natif d’Edou-Penda. Triste parallélisme.
Benjamin BILOMBOT BITADYS
