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Affaire Souchlaty Poaty : comment Sassou est à la manœuvre diabolique pour avoir la peau du patriarche Loango

En avant-propos, « Affaire Gilbert Tony Moudilou ». Interrogé par notre rédaction, Me Maurice Massengo-Tiassé (attaqué sur les réseaux sociaux), n’a pas voulu répondre à, selon lui, « l’homme manipulé par le pouvoir de Sassou. » Il nous a cependant déclaré, depuis Genève, où il suit les travaux de la 39e session du Conseil des droits de l’homme du 10 au 28 septembre : « dès mon arrivée à Paris je porte plainte par une procédure de citation directe pour diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris. » A Moudilou de se tenir prêt et de fourbir ses armes. Me Massengo-Tiassé lui donne rendez-vous devant un juge.

Affaire Souchlaty Poaty : « Sassou partout/partout », au four, au moulin, au grenier et la cave. Ci-après : comment Sassou est à la manœuvre diabolique pour avoir la peau du patriarche Loango.

Ce dont je parle ici porte sur le mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien Premier Ministre, Alphonse Souchlaty Poaty, par Sassou. Cette justice made in Oyo illustre la manière diabolique d’agir de Sassou Nguesso contre tous les opposants politiques sérieux à son pouvoir. « A boma awa, a boma kouna  » chante l’artiste.

Alors que Sassou a tout fait pour tenter de réduire Monsieur Souchlaty Poaty à néant en l’empoisonnant à vingt quatre (24) reprises sur toutes les latitudes (Congo, Afrique du Sud et Europe), en lui supprimant ses moyens de vivre (comme c’est le cas de Maître Moudileno Massengo) à l’exemple de la pension de retraite d’ancien fonctionnaire et de sa rente viagère d’ancien Premier Ministre, espérant qu’il irait s’agenouiller devant lui pour demander pardon, Sassou, disais-je, vient de se ridiculiser en mettant à ses trousses toutes les polices du monde (Interpol). Or tout le monde sait qu’il est en France pour des raisons de santé. Les certificats médicaux justificatifs de son état de santé ont été envoyés au Congo par le biais de ces cinq avocats (trois au Congo et deux en France), entre les mains du Président du TGI de Pointe Noire et du Président de la Cour Correctionnelle de Brazzaville.

Il faut souligner que les avocats ont été chaque fois éconduits de la procédure et des audiences y compris Me Georges Parastatis avocat à la Cour de Paris, qui n’a pas pu défendre son client, ni déposer ses conclusions, comme il se doit dans cette affaire civile.

Les manigances de Sassou Nguesso ont consisté à faire venir Souchlaty Poaty à Brazzaville, afin de l’emprisonner et l’assassiner comme il a coutume de le faire avec tous les détenus politiques qu’ils considèrent comme dangereux pour son pouvoir.
Souchlaty Poaty est l’unique personnalité politique au Congo qui n’a jamais fait partie du MNR, CNR et du Parti Congolais du Travail (PCT) qui règne dans le Congo depuis sa création en décembre 1969. En patriote intègre il a eu le courage à quatre reprises à démissionner de ses hautes fonctions administratives et politiques pour ne pas cautionner les dérives de la mauvaise gestion. Ce qui n’a jamais plu à Sassou Nguesso. L’homme d’Oyo l’a pris pour un affront, estimant sans doute qu’il lui appartient seul de décider des nominations et des destitutions des membres du Gouvernements et des Hauts fonctionnaires. D’où la haine compulsive qu’il voue au patriarche Loango.

Afin de ternir le pouvoir de Pascal Lissouba qui venait d’être élu Président à peine six mois en 1992, Sassou commence déjà sa manoeuvre de déstabilisation du nouveau pouvoir. Sassou organise la tentative d’assassinat au CCF en novembre 1992 de son nouvel allié Bernard Kolélas, mettant cette situation sur le compte de Pascal Lissouba. Ayant raté Bernard Kolélas au CCF, le Président battu aux élections s’en prend à Lissouba et s’active pour lui faire endosser certains crimes.

Il s’en prend ainsi à Souchlaty Poaty dans la nuit du 12 au 13 juillet 1993 à 3h du matin dans l’enceinte de sa maison située en face du Palais de justice de Brazzaville. Il a fait l’objet d’une attaque armée par 5 personnes qui ont ouvert le feu puis pris la fuite laissant pour mort son frère cadet Nestor Tati. Ce dernier, après avoir subi une opération chirurgicale supervisée par le Colonel Zamba à l’hôpital militaire, a été évacué à Johannesburg en Afrique du Sud où il est resté des longs mois. Ce dernier a perdu l’usage de ses jambes.

Sassou a usé de tous les artifices, harcèlement et intimidation contre Souchlaty Poaty en fomentant, en août 2006, une affaire de passeport sans visa, qui a failli coûté la vie à l’ancien Premier Ministre.

Ce dernier fut kidnappé en plein jour à l’aéroport de Johannesburg. Pendant 5 jours il ne bu ni ne mangea et ses produits pharmaceutiques furent confisqués en même temps que sa mallette, son téléphone et le peu d’argent qu’il détenait. Ni Brazzaville, ni l’ambassade du Congo en Afrique du Sud ne levèrent le petit doigt malgré les appels téléphoniques. Heureusement, voyant qu’il était encore en vie, il fut ensuite amené secrètement dans l’avion TAG à destination de Pointe Noire, où il fut cueilli par la sécurité de Sassou.

Revenu au Congo, il partit voir directement madame la consule sud africaine qui a confirmé la validité du visa apposé sur son passeport ordinaire, restitué par conséquent par la Présidence du Congo via monsieur Evoundou.

Par ailleurs Homes affairs lui a demandé de porter plainte et de s’adresser aux Organes des Nations Unies et Organisations de défense des droits de l’homme ; mais ce dernier refusa pour ne pas salir l’image de son pays.

Il faut mentionner que l’objectif de Sassou Nguesso est d’éliminer tous les cadres importants du Pays et particulièrement ceux du Kouilou et du Pool, comme il a fait pour : - Tchicaya U Tams’i qui a subi un empoisonnement maquillé en crise cardiaque, décédé à Bazancourt en France le 22 avril 1988 à l’âge de 57 ans. Je me souviens très bien ce jour là, c’est mon ami journaliste Philippe Leymarie qui me réveille pour me donner la nouvelle, car la rédaction africaine de RFI venait de recevoir un coup de fil des proches du grand écrivain congolais ; - Général Alfred Raoul mort à 61 ans ½ à Paris le 16 juillet 1999 ; Docteur Hilaire Babassana économiste , ancien Ministre originaire du Pool empoisonné et décédé le 9 juin 2003 à Brazzaville à l’âge de 60 ans ; Général Casimir Bouissa Matoko Casis décédé le 5 avril 2006 à l’âge de 62 ans ; - Jean Pierre Thystère Tchicaya mort à 72 ans le 20 juin 2008 à Paris des suites d’un empoisonnement ; - Jean Baptiste Tati Loutard mort à 71 ans le 4 juillet 2009 à Paris ; - Colonel Louis Georges Loembé dernier commandant de la zone militaire n°1 de Pointe Noire sous le président Pascal Lissouba empoisonné et décédé le 24 mai 2011 à Pointe Noire ; André Milongo empoisonné avec la complicité de ses proches et décédé à Paris le 23 juillet 2007 à l’âge de 72 ans. Mgr Ernest Kombo décédé à Paris le 22 octobre 2008 des suites d’un empoisonnement. Récemment la mort le 11 juin 2018 de l’ancien Bâtonnier Hervé Ambroise Malonga des suites d’un empoisonnement lors de sa détention abusive en avril 2012.

Et encore ne s’agit-il que des personnalités de la partie sud de la République. Au nord Sassou a fait disparaître des compatriotes comme le Magistrat Lambert Adouki, le Directeur d’Air Afrique Auxence Ikonga, Monseigneur Georges Firmin Singa, l’Ancien Premier Ministre Ambroise Noumazalaye, Les généraux Blaise Adoua et Emmanuel Avoukou, le Colonel Marcel Ntsourou ; sans oublier Lekoundzou Itihi Ossetoumba empoisonné par Sassou et gisant comme une épave dans l’anti-chambre de la mort.

Il reste sur la liste Jean Marc Thystère Tchicaya candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles de 2021. Il n’a qu’à bien se tenir dès l’instant où les hostilités ont déjà commencé avec cette accusation de détournement des fonds. Le Colonel Aimé Portella et Madame Aimée Gnali, Me Jean Martin Mbemba, Me Massengo-Tiassé et bien d’autres qui osent lever la tête, figurent en bonne place parmi les personnalités à éliminer en vue de continuer à piller le pétrole et les autres ressources du Kouilou et celles non encore exploitées du Pool.

Enfin, à en croire la presse française de la semaine du 14 septembre 2018, Le Parisien, Le Figaro, Le Monde, la justice française a arrêté deux Corses qui avaient pour mission d’éliminer un opposant congolais. On imagine que le commanditaire c’est Sassou. Mais le nom de la victime reste une énigme. Or les opposants au régime de Sassou, c’est 98% de la diaspora congolaise en France : autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

Me Maurice Massengo-Tiassé
Président du groupe FRTDH
En attente du procès contre Moudilou, Me Massengo-Tiassé (voir supra) refuse de répondre. Merci pour votre compréhension. Contentez vous des vidéos en ligne sur cette période.

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