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Y va, y va pas ?

Après l’interview exclusive de Marc Mapingou Mitoumbi dans Zenga-Mambu.com : C’est une lâcheté pour les Congolais de déclarer forfait à la présidentielle de 2021

L’ancien Directeur de campagne du professeur Pascal Lissouba à la présidentielle de 1992, et représentant du général Jean Marie Michel Mokoko en Europe, Marc Mapingou Mitoumbi, a accordé une interview au journal en ligne Zenga Mambu.com.

Le texte est bon parce qu’il est lié à l’actualité nationale et sous-régionale, et invite, par ailleurs, chaque Congolais à un regain d’énergie.

Il parle plus précisément de la prochaine élection présidentielle au Congo qui, selon le calendrier politique de Denis Sassou Nguesso, aura lieu en 2021 ; et de l’élection, bien que controversée, de Félix Tshisekedi à la tête de la République démocratique du Congo.

Mais, Marc Mapingou veut aussi que les démocrates intensifient les pressions pour la libération de Jean-Marie Michel Mokoko et d’André Okombi Salissa, ces deux leaders de l’opposition qui croupissent injustement dans les prisons de Denis Sassou Nguesso. Marc Mapingou veut, en réalité, troquer leur libération contre la participation de l’opposition à l’élection présidentielle de 2021.

Pourtant, cette interview accroche aussi le lecteur lorsqu’elle parle du combat de la libération de notre pays, compare l’opposition avec l’abbaye de Thélème qui est une utopie de la littérature française, décrite par François Rabelais, écrivain et humaniste français de la Renaissance. Cette utopie se résume à travers les mots « Fais ce que tu voudras ».

Un autre souhait de Marc Mapingou est celui d’affaiblir le pouvoir de Brazzaville par une pression populaire qui conduira vers une transition comme dans les années 90, de la conférence nationale. Sans pourtant dire comment faire cette pression.
Néanmoins, cette interview nous a donné de la matière. Elle nous a poussé à écrire ce présent article qui est une simple réaction ; mais dont nous savons d’avance qu’il risquera d’être pris pour le déclenchement d’une guerre ou d’une polémique avec Marc Mapingou. Dans tous les cas, nous voulons faire une bonne guerre avec ce leader d’opinion.

Il pointe les autres avec son index, pourtant ses quatre autres doigts se retournent vers lui !

Dégageant les leçons de notre précédent article publié sur ce même site et qui porte le titre de « Après les vœux de la Fédération de l’opposition congolaise : Un devoir à faire à la maison par sa présidente, Mme Claudine Munari », notamment celle de la parabole des huit nains, nous avons ressorti la « guerre des chefs, la course au leadership et au vedettariat, la concurrence entre les leaders, l’absence de concertation et de risques, l’absence de solidarité, la jalousie, l’égoïsme, la ruse, la suspicion, le manque d’imagination, l’individualisme etc. » comme étant les principaux thèmes qui structurent cette parabole des huit nains. Nous sommes heureux que Marc Mapingou voit, lui aussi, les mêmes faiblesses que nous dans l’opposition congolaise.
Pourtant, nous voulons lui demander, comme nous le faisons à tous les leaders politiques de l’opposition, de se mettre devant un miroir pour voir si lui-même n’a pas un bobo sur la face qu’il faudra soigner. Car, comme le palmier qui, pour grandir, a besoin de faire tomber ses palmes sèches, tous les leaders de l’opposition ont, eux-aussi, besoin d’un sursaut national pour grandir.

Cesser de croire que tout ce qui ne vient pas de moi est faux

C’est depuis longtemps que Modeste Boukadia, le président du parti politique, le Cercle des démocrates et républicains du Congo (CDRC), parle de la tenue d’une Conférence internationale sur le Congo, sous l’égide de la communauté internationale ; qu’Adrien Houabaloukou, le président de la CDI (Convention des Démocrates Indépendants), de la Conférence nationale bis, et nous même de l’Organisation de la libération du Congo qui doit être axée sur deux organes : un organe législatif dans lequel devra avoir lieu les grands débats sur la stratégie de l’opposition contre le pouvoir de Brazzaville ; et un organe exécutif qui doit appliquer ou traduire dans les actes les décisions prises au niveau de l’organe législatif. Il y a aussi la soi-disant main tendue du pouvoir à la diaspora pour l’inviter à participer au dialogue. Malheureusement, on n’a pas vu Marc Mapingou adhérer à l’un ou l’autre projet. Expert de la communication, Marc Mapingou aurait du définir des concepts pour susciter l’adhésion des Congolais à l’un de ces trois projets. Pour ce qui est du dialogue, il est de ceux de la diaspora qui ont refusé la main tendue du gouvernement. Alors que c’était l’occasion propice pour rédiger un mémorandum de l’opposition dans lequel elle devrait exiger entre autres le lieu du dialogue, l’institution qui doit le présider, la représentativité et le contenu de son ordre du jour. Ce mémorandum était bien placé pour exiger la libération de Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, avant le dialogue ou les élections de 2021. Puisque des copies de ce document devaient être remises au gouvernement et à la communauté internationale. Malheureusement, Marc Mapingou a prêché la politique de la chaise vide. Aujourd’hui, parce que Jean-Marie Michel Mokoko est en prison, et risquera d’y rester jusqu’en 2021, pour l’empêcher d’y participer et de la gagner, il prêche encore la politique de la chaise vide. Non, mon cher ami ! La politique de la chaise vide ne profite qu’à Sassou Nguesso qui va y participer avec d’autres opposants. Nous avons encore deux ans devant nous. Cherchons des stratégies. Ne nous précipitons pas à lancer le mot de boycott de cette élection. Déclarer forfait serait une grande lâcheté pour les Congolais. Organisons nous pour que tous les procès verbaux parviennent au Quartier général de l’opposition ou dans un centre qui sera tenu secret.

Deux chances s’offrent aux Congolais

La relecture des résultats des élections présidentielles anticipées de 2016 et l’analyse, sans passion, de la vie politique d’aujourd’hui, offrent deux chances aux Congolais pour gagner cette élection.

La première est celle d’avoir un seul candidat dans l’opposition, qui sortira des primaires qui doivent être organisées au Congo et dans la diaspora. Toujours sous le principe Un parti, une voix. Dans cette première chance, il y a aussi la possibilité d’ériger l’actuelle présidente de l’opposition, Claudine Munari, qui est déjà sur le terrain, en grand leader national. C’est une affaire de volonté et de détermination. Mon cher Marc ! En plus les Congolais donneront pour la première fois la chance à une femme de diriger notre pays. Nous sommes sûr qu’elle dirigera autrement. Signalons que d’après le Département des Affaires économiques et sociales des nations Unies, sur les 5.060,579 habitants que compte le Congo en cette année 2019, 49,9% seraient de sexe féminin. Les sachants dans tous les différents domaines de la vie nationale devront, dès maintenant, publier des rapports ou des articles pouvant aider à rédiger le Projet de société et le Programme d’activités du candidat unique de l’opposition. Pour les supports de la communication, le futur candidat de l’opposition a déjà un grand atout : les nombreuses petites chaines de télévision qui sont créées dans la diaspora qui sont suivies partout dans le monde et qui ont une audience plus grande que celle de la radio et de la télévision nationale.

La deuxième chance vient de la réconciliation avec Guy Brice Parfait Kolelas, le leader du Yuki. Pourquoi ? Parce qu’il avait fait un bon record à la présidentielle anticipée de 2016, et son électorat est resté intact. Malgré la crise multidimensionnelle que connait le pays et le temps qui est passé. A cette prochaine élection, un accord avec Guy Brice Parfait Kolelas est très utile pour battre à plate couture Sassou Nguesso. Parce qu’il ne faudra plus compter sur les voix du Kouilou qui avaient votée massivement pour Jean-Marie Michel Mokoko. Elles iront vers Jean-Marc Tystère Tchicaya, le fils de Jean-Pierre Tystère Tchicaya.

« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »

Cette citation d’Abraham Lincoln devrait être la parole de vie de tous les Congolais. Ne pas aller à la prochaine élection présidentielle, tout simplement parce que Sassou Nguesso va encore organiser un holdup électoral, fait de nous des lâches.
Les Congolais reprendront leur courage lorsqu’ils verront l’unité se faire autour d’un seul leader, et entendront un bon discours.

Comment fragiliser le pouvoir de Brazzaville ?

Dépoussiérer les archives et remettre sur les tables des rédactions des journaux, de chaines de radio et de télévision mêmes celles qui sont créées par les Congolais de la diaspora, tous les dossiers salissant sur les assassinats, les vols et les pillages des biens publics. Surtout sur le génocide. Comme le fait très bien Me Massengo Thiasse avec sa radio et sa chaine de télévision ; soutenir la campagne contre l’impôt foncier amorcée par Henri Blaise Nzonza ; encourager le mouvement Ras-le-bol dans ses revendications des droits des jeunes qui est sur le terrain au Congo, participer effectivement à la campagne contre la politique française en Afrique pour fragiliser les lobbies qui soutiennent encore les dictateurs, en l’occurrence Denis Sassou Nguesso, comme le font très bien les Indignes 242, les membres de l’association Sassoufit et notre grand troubadour des métros, Donald Ngouma de Mangoubi Mangoumbi, qui sensibilise sur les causes de l’immigration des jeunes africains, dans le métro parisien.

L’organe législatif de l’Opposition, seul lieu des grands débats

A notre avis, tous les grands débats politiques devraient désormais être menés au sein de l’organe législatif de l’opposition, composé par les représentants des associations, partis et individualités politiques qui se réclament de l’opposition, toujours sous le principe un parti, une voix. Il nous suffit de ne plus éparpiller les énergies pour battre Denis Sassou Nguesso.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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