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Après le Liban, l’UE veut relancer le processus de paix israélo-palestinien

LAPPEENRANTA (AFP) - L’UE, stimulée par son engagement dans la nouvelle force internationale au Liban, a appelé vendredi à la formation d’un gouvernement palestinien d’union nationale, qui pourrait aider à relancer le processus de paix israélo-palestinien.

"Après la Finul et le déploiement des troupes (au Liban), le moment est venu de redémarrer les discussions et les négociations sur le projet de paix au Proche-Orient", a indiqué le chef de la diplomatie néerlandaise, Ben Bot, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à Lappeenranta (sud-est de la Finlande).

La relance de ce processus de paix passe en priorité par la reprise du dialogue israélo-palestinien.

"J’espère qu’après le débat d’aujourd’hui, nous aurons la capacité de faire bouger le processus central, qui est à mon avis le processus entre Israël et les Palestiniens", a ainsi souligné le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, Javier Solana.

Pour les Européens, une des priorités est "de parvenir à un gouvernement d’unité nationale dans les Territoires palestiniens, qui serait un partenaire crédible pour de futures négociations, auquel personne ne pourrait refuser de parler", a précisé le ministre finlandais des Affaires étrangères Errki Tuomioja, dont le pays assure la présidence de l’UE.

Le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure Javier Solana (d) et le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, le 1er septembre 2006 à Lappeenranta
© AFP Gérard Cerles
Le président palestinien Mahmoud Abbas et son parti, le Fatah, tentent de former un gouvernement avec le Hamas, pour mettre fin à la crise politico-financière sévissant dans les territoires palestiniens depuis l’entrée en fonction du gouvernement Hamas, avec lequel l’UE refuse tout contact.

Pour mettre fin au boycott de ce mouvement inscrit sur la liste terroriste de l’UE et des Etats-Unis, la communauté internationale exige que le Hamas accepte trois principes : reconnaissance d’Israël, renoncement à la violence et reconnaissance des accords internationaux passés.

Pour relancer le processus de paix, "nous devons être prêts à parler à toutes les parties pertinentes, y compris le Hamas et la Syrie", a encore indiqué M. Tuomioja, rappelant que l’UE maintenait son boycott tant que le Hamas ne remplirait pas les trois conditions.

Les ministres européens n’ont pas explicitement indiqué si la formation d’un gouvernement Hamas/Fatah suffirait à reprendre des relations avec ce gouvernement, voire le Hamas directement, ou s’il faudrait des déclarations formelles du Hamas en tant que tel.

Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy (g) et son homologue Miguel Angel Moratinos, le 1er septembre 2006 à Lappeenranta
© AFP Gérard Cerles
"Les trois principes restent plus que jamais d’actualité. Mais si le Hamas accepte de gouverner avec le Fatah, alors là il y a une ouverture possible, par définition", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.

« Je ne vois pas comment on peut participer à un gouvernement d’entente nationale avec le Fatah qui reconnaît Israël si on ne reconnaît pas Israël, alors là il faut m’expliquer », a ajouté le ministre.

Si Mahmoud Abbas et le Fatah trouvent un accord avec le Hamas, « à partir de ce moment là, nous évaluerons notre position », a également indiqué le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos, qui a « encouragé » la création d’un tel gouvernement.

Les 25 font en réalité confiance à Mahmoud Abbas pour ne pas constituer de gouvernement d’union qui serait contraire à ces trois principes, a ajouté une source européenne.

Autre interlocuteur possible pour faire avancer le processus de paix : les Syriens, qui « peuvent et doivent jouer un rôle important », selon M. Tuomioja.

Mais « ils peuvent aussi être des trouble-fête, c’est à eux de décider », a ajouté le Finlandais, estimant toutefois que Damas était « sur un chemin constructif ».

M. Moratinos a cependant souligné que les bonnes ambitions européennes auraient peu d’effet concret sans un soutien américain. « Nous ne pouvons rien faire contre ou sans les Américains », a-t-il souligné.

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