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Bolloré sauveur du CFCO ?

Dans la perspective de relancer le Chemin de Fer Congo Océan (CFCO), l’épine dorsale de l’économie congolaise confrontée aux multiples problèmes d’ordre technique, économique et financier, le Gouvernement de la République du Congo ne cesse de multiplier les efforts pour aider cette entreprise dans cette phase cruciale qui est celle, de son redressement afin que les missions de transport public, régulier et continu, soient assurées par l’outil ferroviaire. Il a prévu une enveloppe de 18 milliards de f CFA pour l’année 2008.

Cette enveloppe va permettre de réhabiliter 17 locomotives dont les pièces de rechange doivent arriver en juin de cette année ; des rames de voitures de voyageurs, la signalisation, les télécommunications et les points singuliers qui causent beaucoup de pertes à l’entreprise. C’est dans cette optique que le gouvernement a obtenu du Groupe Bolloré, une assistance technique gratuite par l’apport de trois experts. Cette annonce a été faite par le Ministre Congolais des Transports et de l’Aviation Civile, Emile Ouosso au cours d’une réunion tenue le 15 avril 2008 à Pointe-Noire avec les cadres et agents de cette entreprise.

Bolloré devient-il généreux ? Pour le Ministre Ouosso, il ne s’agit pas d’une générosité mais d’une cohérence parce que le Groupe Bolloré investit énormément dans le maritime. Les transports maritimes doivent être relayés par des transports terrestres Bolloré est donc intéressé dans les débouchés du port de Pointe-Noire à la reprise duquel il est candidat. C’est pourquoi, pour dynamiser ses affaires au niveau du port de Pointe-Noire, il a besoin du CFCO. Le groupe a donc décidé de mettre ces techniciens au service du chemin de fer. L’investissement, somme toute minime sera sans doute profitable dans l’avenir. Les intérêts du groupe sont bien analysés, perçus et acceptés, a martelé le Ministre.

Le Gouvernement congolais, dépositaire du dossier, a autorisé la venue de ces experts auprès de la direction générale et des directions divisionnaires.
 Nicolas Pagès, Manager confirmé des transports ferroviaires et Chef de département matériel moteur.
 Charles Germain, spécialiste en Exploitation ferroviaire
 Henri Denis Malin, diplômé d’études comptables supérieures et d’études quantitatives de gestion, assistant superviseur de commissariat au compte et d’audits contractuels. Son rôle : consolider la gestion courante et assainir les finances.
Ces experts seront rémunérés par le Groupe Bolloré et non par le CFCO insiste le ministre. Notre structure n’aura pas un seul franc à débourser.

Malgré un chiffre d’affaires passé de 700 millions à 2 milliards 800 millions en un an sans investissement notoire, le CFCO connaît toujours de graves problèmes technique, financier, économique, de recrutement et de formation (avec un effectif de 1600 travailleurs dont près de 600 retraités). La gestion de cette structure a toujours posé du fil à retordre à l’Etat qui n’a cessé d’avoir recours a des expatriés pour résoudre ses problèmes de gestion d’entreprises. Pourtant Trimardeau a été limogée pour incompétence notoire et gabegie financière. Son successeur, Emile Malinka a jeté l’éponge, en filant à l’anglaise. Le gouvernement doit faire confiance à ses dignes fils bien formés et mettre l’homme qu’il faut à la place où il faut, car vouloir importer les cadres de l’étranger risque de frustrer nos cadres nationaux sont formés dans les écoles françaises et autres.

Une question doit être posé : Le Gouvernement accepterait-il aujourd’hui que le CFCO paye à un congolais les 11 millions de f CFA qu’il payait mensuellement à l’ex DG Trimardeau ?

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