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Centrafrique : l’ex-président Patassé jugé dans les prochaines semaines à Bangui

BANGUI (AFP) - L’ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé, renversé en mars 2003 et exilé au Togo, sera jugé par contumace à Bangui pour détournement de fonds publics au cours de la prochaine session, du 7 août au 8 septembre, de la Cour criminelle.

Aucune date précise n’a encore été fixée pour le procès, a précisé le greffe de la Cour d’appel de Bangui.

M. Patassé sera jugé pour « détournement de fonds publics, complicité, faux et usage de faux » aux côtés de quatre de ses ex-collaborateurs : son ancien ministre délégué aux Finances, Lazare Doukoula, et trois de ses anciens conseillers, Michel Banguet-Tandet, Louis Sanchez et Simon Kouloumba.

Seul ce dernier, incarcéré depuis la chute du régime Patassé, sera présent dans le box, tandis que les quatre autres accusés, « en fuite et hors du territoire national », seront jugés par contumace, selon la Cour d’appel qui leur a donné dix jours pour se présenter devant la justice.

M. Patassé et ses quatre co-accusés devaient initialement être jugés en décembre 2004, mais la Cour criminelle avait renvoyé le procès en l’attente d’une décision de la Cour de Cassation, saisie par M. Kouloumba sur un volet de l’affaire.

La Cour de Cassation a confirmé en avril dernier le renvoi des cinq accusés devant la Cour criminelle pour y répondre des crimes économiques qui leur sont reprochés.

En plus des poursuites engagées par la justice centrafricaine, M. Patassé fait l’objet d’une plainte déposée en février 2003 par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre ».

Cette plainte est relative aux exactions commises en Centrafrique contre des civils centrafricains et tchadiens par les forces loyalistes lors de la répression d’une première tentative de coup d’Etat du général Bozizé, venu du Tchad, en octobre 2002.

Elle vise également notamment l’actuel vice-président de République démocratique du Congo (RDC) et candidat à la présidentielle du 30 juillet, Jean-Pierre Bemba, à l’époque chef de la rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC) venue prêter main forte au président Patassé.

Ange-Félix Patassé a été renversé le 15 mars 2003 par le général François Bozizé alors qu’il se trouvait à l’extérieur du pays et vit depuis en exil à Lomé. M. Bozizé a depuis été élu président en 2005.

En décembre 2004, la Cour criminelle avait acquitté un proche de M. Patassé, l’ex-Premier ministre Gabriel-Jean-Edouard Koyambounou et deux anciens collaborateurs de ce dernier, tous poursuivis pour détournements de fonds publics.

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