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Charles Blé Goudé "n’a rien contre les Français"

CÔTE D’IVOIRE - AFP Le leader des "jeunes patriotes" ivoiriens, Charles Blé Goudé, fer de lance des manifestations anti-françaises en Côte d’Ivoire depuis 2002, affirme dans un livre paru cette semaine à Abidjan qu’il "n’a rien contre les Français", mais qu’il "désapprouve" les méthodes de l’ex-colonisateur français.

Dans ce livre intitulé « Ma part de vérité », Blé Goudé évoque ses relations avec la France, le président ivoirien Laurent Gbagbo dont il est un fervent partisan et soutien, et les autres protagonistes de la crise ivoirienne déclenchée en septembre 2002 par une rébellion qui contrôle depuis le nord du pays.

« Je ne suis ni anti-français, ni anti-américain, ni anti-sénégalais », écrit Blé Goudé. « J’insiste sur le fait que je n’ai rien contre les Français. Je désapprouve simplement les méthodes néo-coloniales de leurs dirigeants actuels. Je refuserai toujours ce +biberonisme+ politique+ c’est-à-dire cette politique d’asservissement dans laquelle Paris veut maintenir les pays africains ».

A chaque crise entre le président Gbagbo et Paris, le chef des « jeunes patriotes » a lancé ses partisans contre les intérêts français, notamment en novembre 2004, provoquant la fuite de 8.000 expatriés, français pour l’essentiel.

Sous le coup de sanctions de l’Onu pour les violences qu’il provoque, tant contre les Français que contre les opposants au régime, Blé Goudé « trouve intolérable les sommets France-Afrique : ils sont pour notre continent une insulte suprême ».

« Comment la France peut-elle encore aujourd’hui se présenter et s’exhiber comme la seule véritable partenaire des pays francophones ? », écrit-il.

Sur ces relations avec Guillaume Soro, chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du pays depuis septembre 2002, il écrit qu’il « est un garçon très ferme sur le fond, qui n’hésite pas à louvoyer pour défendre ses intérêts ».

« Il faut lui reconnaître une bonne analyse politique des situations. En revanche quand il faut aller au charbon, passer à l’action, il prend peur », ajoute Blé Goudé en affirmant que Soro demeure toujours « son ami ».

« Je reste convaincu qu’il n’a pas agi de son propre chef (...) Quand je le vois, j’ai l’impression d’avoir un cadavre ambulant sous les yeux, parce que toute rébellion finit toujours tristement ».

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