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Comment Cotecna et Gilbert Ondongo plombent l’économie congolaise

« Notre mission est de fournir des solutions innovantes et des services sur mesure qui améliorent et sécurisent l’environnement commercial, tout en offrant une valeur ajoutéeaux clients » lit-on sur le site de Cotecna. Est-ce vrai au pays du "Chemin d’avenir", des tripatouillages et du népotisme ? Enquête.

Quid Cotecna ?

Cotecna est une entreprise créée en Suisse dans les années 1970 par un certain Elie Georges Massey. « Ses premiers contrats portent sur des inspections commerciales au Moyen-Orient. »

A ce jour « La famille Massey est restée à la tête de l’entreprise et s’assure que toutes les activités de Cotecna se distinguent par un service personnalisé, diligent et efficace. » explique la plaquette qui en fait l’historique. A noter que Genève est au blanchiment d’argent ce que la terre est à l’arbre : un lieu d’enracinement.

Sa filiale congolaise appartient au dèja célèbre Togolais Edem Kodjo et aux inévitables enfants Sassou. Son but est l’évaluation de la marchandise importée et l’attribution d’une valeur indicative à la douane congolaise, laquelle n’est pas obligée de les suivre. En clair, il s’agit d’un impôt supplémentaire infligé à la marchandise entrant au port de Pointe-Noire. Bien que la douane ne soit pas obligée de tenir compte de l’expertise de Cotecna, sa parole reste néanmoins une parole d’évangile, genre « je n’ai rien dit mais faites-le indépendamment de votre plein gré  ». Car vous remarquerez qu’il s’agit d’un business de gré à gré entre quelque agent véreux et une bande de mafieux.

Ainsi a-t-on imposé une fourche caudines aux importateurs en leur demandant de passer par Cotecna qui prend 0,30 % par marchandise évaluée. Ensuite notre racketteur établit une attestation sur laquelle se base la douane. Ce document, bien entendu, est une obligation. Et comme on peut s’en douter Cotecna n’a ni les techniques ni la maîtrise en la matière (du moins au Congo) même si elle vient de s’équiper d’un scanner sous prétexte de lutter pour la sécurité portuaire. Vous voyez qu’il s’agit d’arnaque. Difficile que ça soit autrement dans un environnement financier où sont tapis dans le bosquet des vautours comme les Nguesso.

Au bout du compte, le but de Cotecna ne consiste qu’à surévaluer la marchandise donc à introduire la quadrature du cercle dans l’import/export au Congo comme s’il n’y avait pas déjà assez de goulots d’étranglement autour du cou des rares opérateurs qui participent du commerce intérieur congolais.

Cas de figure

Voici un exemple concret d’écran de fumée soufflé par Edem Kodjo et Cie : il y a quelque mois, un opérateur économique importe un container de vingt pieds de tissus de coton de Chine dont la valeur réelle est de 15 millions cfa. Cotecna la surévalue à 80 millions cfa. Conséquences : l’importateur abandonne le container qui sera mis aux enchères (devinez par qui ?) par Cotecna et Congo Terminal de Bolloré car il faut vite dégager le port où l’ambiance s’inspire de Chicago du temps d’Al Capone.

Etant donné que les importateurs perdent pied au port de Pointe-Noire, du coup, ces derniers fuient à Matadi ou à Douala chez les concurrents ; ralentissant l’économie portuaire. Ceux qui ne peuvent pas éviter les fourches caudines d’Edem Kodjo et famille composent avec ce système quasi sicilien. Evidemment, cela favorise la corruption et la magouille au profit de Cotecna.

La douane congolaise la plus corrompue

Les douaniers de Pointe-Noire sont logés à très mauvaise enseigne.
Excédés, plusieurs hauts responsables de Pointe-Noire se sont élevés contre cette méthode importée directement de Palerme. Ils ont demandé à Ondongo de faire quelque chose. Autant demander à Arsène Lupin de faire de l’ordre chez les voleurs. Le ministre des Finances, Gilbert Ondongo, promit défendre leur cause au conseil des ministres du 28 septembre 2012, qualifié (par la suite) de « conseil de la honte » car Ondongo, au lieu de plaider la cause des douaniers a plutôt défendu les ripoux de la Cotecna . « J’attendais beaucoup de ce conseil des ministres  » dit un douanier intègre (oui ça existe).

Ondongo a intérêt à protéger ces ripoux qui sont en fait ses hommes de paille en service commandé à la douane de Pointe-Noire. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un chemin d’avenir tout tracé vers l’enrichissement personnel.

C’est Odongo qui a fait de la douane congolaise la plus corrompue au monde.

Au port et à l’aéroport

Autre exemple concret : à l’aéroport de Pointe-Noire travaillent des gens qui avaient un autre métier avant d’y atterrir. Ainsi une ex sage-femme a été envoyée à l’aéroport pour préparer sa retraite. « C’est le ministre qui m’y a envoyée  » dit-elle. Pour ceux qui ont l’habitude de prendre l’avion, c’est ce genre d’agent qui embête les passagers avec les « madésso ya bana  ».

Du foyer Sonacotra au ministère

Un autre, commerçant, se retrouve également douanier à Pointe-Noire à plus de 50 ans. Probablement un cousin ou un riverain de l’Alima.

« Du temps où Ondongo a vécu dans un foyer à Villeparisis dans un foyer, Ondongo critiquait le népotisme  » se souvient un voisin.
Député d’Owando il plaçait des enveloppes d’argent à côté des urnes.

Kouyou, Ondongo est un protégé de Mpila pour avoir avoir jadis chèrement payé à Owando son soutien à Sassou. C’était au temps où le torchon brûlait entre Sassou et Yhombi.

Ce n’est pas demain la veille que son protecteur va le virer de son ministère.

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