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Dolisie : Feu de tout bois à la Socobois

Pyromane

L’incendie qui a endommagé une grande partie de la Socobois tombe vraiment mal. "Le peu qui nous restait, le feu nous l’a pris" a dit un travailleur. Avant qu’une information n’ait été ouverte, la piste criminelle est déjà envisagée par le préfet de la région. Mais l’incendie pourrait aussi bien être simplement accidentel. A plus forte raison si les consignes de sécurité n’avaient jamais fait l’objet d’un contrôle rigoureux dans cette fabrique de bois, un matériau hautement inflammable.

En prenant toutes les dispositions pour passer le relais à Owando en 2007 , la ville de Dolisie (Niari), prête à prendre le flambeau des mains d’Impfondo pour abriter les festivités de l’indépendance du Congo en 2006 est économiquement parlant en deuil, depuis ce 9 août 2005. La mesure de la portée qu’elle avait faite du message présidentiel vient de voler en fumée par l’incendie déclarée de la Socobois, son joyau. Elle qui vient de sortir du feu des bombes des dernières guerres civiles du Congo, a subi un coup fatal avec ce supplice supplémentaire.

La flamme de l’espoir (si on ose dire) a dû envahir le coeur des Congolais quand Sassou a prononcé son discours à la Nation. « Je souhaite que tous les Congolais et toutes les Congolaises célèbrent ce 45ème anniversaire de l’indépendance du pays dans la joie (...) » déclarait-il devant des parlementaires réunis en congrès à Brazzaville ce lundi 8 août 2005.

"L’homme, propose, le Ciel dispose" déplore aujourd’hui avec philosophie, un employé de la société congolaise des bois (Socobois), d’une voix nouée.

Principale source d’emploi, la Socobois est située à 7 km de Dolisie. Après avoir tourné pendant au moins une trentaine d’années, ses unités de déroulement du bois viennent d’être ravagées par un feu d’origine incertaine ce 9 août dans l’après midi. Certains estiment que ce sinistre est d’origine criminelle, car les installations industrielles sont séparées de la forêt par une large bande de terre régulièrement entretenue. Ces observations écartent donc l’hypothèse d’un feu de brousse.

Les langues de flamme, visibles à plusieurs kilomètres à la ronde, auraient réduit en cendre toute l’usine si la population, très courageuse, ne s’était servie de moyens de fortune pour mettre fin à leur dévastatrice progression. Dans une localité où n’existent aucun service des sapeurs pompiers et encore moins de canadair la guerre du feu a dû être pénible pour les pauvres habitants.

Une enquête serait certainement ouverte afin de connaître la véritable origine de cet incendie et si coupables il y a, les punir. La justice se veut être maintenant forte au Congo, depuis peu.

Keila Samuel,
Brazzaville, ce 10 août 2005

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