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Dossier 45ème anniversaire de l’indépendance du Congo

Les discours lénifiants du porte parole du gouvernement Alain Atipault Akouala ne dupent plus personne. En dépit de l’auto-satisfecit de rigueur, l’ensemble du pays sait parfaitement que la commémoration tournante de l’indépendance dans la Likouala a tourné au ridicule. Seuls des chantiers inachevés, voire à peine débutés, on servi de cadre à l’onéreuse garden party présidentielle à laquelle les seuls corps en uniforme étaient vraiment conviés. François Bozizé, venu en voisin, a certainement pu juger de ce qu’il vaut mieux éviter de faire.

Nos correspondants, Paul & Mick, ont fait le déplacement, ils nous ont rapporté les documents constitutifs du présent dossier que nous laisserons à votre appréciation.

MUNICIPALISATON ACCELEREE, LA MONTAGNE ACCOUCHE D’UNE SOURIS

par Paul & Mick

Lancés, comme toujours à grands renforts de tambours et trompettes, les travaux de la commémoration du 45ème anniversaire de l’Indépendance devaient montrer les effets bénéfiques de la « Nouvelle Espérance ». Hélas, la cérémonie a tourné à l’insulte au chef de l’Etat. Sur près de soixante projets, les opérateurs économiques n’ont guère été capables que de livrer l’hôtel de police, le commandement de la gendarmerie et quelques écoles réhabilitées. Pourtant, selon le préfet de la région, monsieur Dieudonné Gilbert Djombo, le gouvernement aurait déjà déboursé soixante sept milliards de francs CFA tous travaux confondus.

INTERVIEW DE MONSIEUR DIEUDONNE GILBERT DJOMBO, PREFET DE LA LIKOUALA

par Daniel LOBE « Profil Eco »

Comme pour Pangloss, pour le préfet de la Likouala, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

EN CONCLUSION

Le principe de la commémoration tournante de l’indépendance est, dans les textes, une bonne idée. Sans permettre de résoudre globalement les problèmes du pays, il laisse l’espoir de donner successivement à tous les départements l’opportunité de se développer dans le cadre de la municipalisation. Sa mise en application est une toute autre affaire.

Municipalisation nous dit-on, quel sens donner à ce terme quand les collectivités locales sont à peine entendues et que toutes les décisions sont prises par Brazzaville ? C’est que l’affaire est juteuse, les milliards pleuvent et les mêmes, toujours les mêmes, se gavent à chaque fois [1]. Comment les tireurs de ficelles au plus hauts niveaux de l’Etat pourraient-ils déléguer une partie de leur pouvoir à des décisionnaires locaux ?

Les réalisations promises pour le 44ème anniversaire à Pointe-Noire et au Kouilou ne sont un an après toujours pas achevées et nombre de chantiers concernés y sont arrêtés faute de fonds. Celles du 45ème anniversaire dans la Likouala et à Impfondo mettront sans doutes plusieurs années à voir le jour, si elles le voient. L’actualité se focalise maintenant sur Dolisie et le Niari où le 46ème anniversaire devrait se commémorer en 2006. On sait déjà quelles y sont les options choisies et les entreprises élues sans appel d’offres. On sait par exemple que Dolisie verra, la construction d’une nouvelle mairie, à contrario des désirs affichés par les dolisiens qui tenaient à conserver l’actuelle en l’améliorant. Décision imposée par Brazzaville et autoritairement annoncée par le ministre François Ibovi lors de sa tournée préliminaire dans le Niari. On sait que SOCOFRAN s’y taille la part du lion avec la construction de la nouvelle piste de l’aéroport et des voiries de la ville dont l’étude à été confiée, sans consultation des autres bureaux d’étude, à BAF International, que SOCOFRAN contrôle, s’arrogeant ainsi, au mépris de toute règle juridique et d’usage, à la fois l’étude, la réalisation et le contrôle de ses propres travaux.

On peut supposer, que ces ouvrages là auront une chance d’être terminés dans les temps, mais qu’en sera-t-il des Hôtels de Ville, du Département et de la Préfecture, qui à ce jour, à notre connaissance, ne connaissent pas encore leur lieu d’implantation ?

Le président Sassou a décidé que 2007 favoriserait le département des Plateaux et Djambala, souhaitons que la leçon des deux premières fêtes tournantes portera ses fruits et que les travaux commenceront dès cette année. Sinon, soyons certains que le fiasco qui a été celui de 2004 et 2005, et qui risque aussi d’être celui de 2006 se répètera faisant une fois de plus du Congo la risée de la planète.

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