Le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulée dimanche, mais déjà des voix discordances se lèvent pour crier aux irrégularités.
Cette élection qui a connu une participation de quelques 4 millions d’électeurs avait lancé dans la course 26 candidats dont 2 femmes. Pour la coordination des observateurs internationaux, le scrutin était « globalement acceptable » a souligné son président Patrick Houéssou.
Même son de cloche du côté de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui parle d’un déroulement « dans la transparence ». Elle a exprimé ses remerciements au président Mathieu Kérékou « pour son immense contribution à la transition de pouvoir paisible en cours ».
La presse béninoise a aussi admis que le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions.
Pourtant le Président sortant, M. Kérékou a critiqué dès dimanche l’organisation de cette élection : « l’élection que nous avons souhaité transparente ne le sera pas. Vous le savez, les candidats le savent et ne disent rien, ceux qui sont chargés de l’élection ne disent rien non plus ».
Pour appuyer ces propos, un de ses collaborateurs a indiqué : « le chef de l’Etat ne peut pas accepter que le scrutin, dont il est exclu se déroule dans de mauvaises conditions ».
En effet, le président M. Kérékou, frappé par la limite d’âge fixée par la constitution n’a pas pu se présenter. Il s’est refusé à modifier cette constitution comme l’ont fait certains présidents.
Mathieu Kérékou reste néanmoins le maître du jeu politique grâce son autorité morale. Les observateurs lui prêtent l’intention de faire annuler le premier tour par la Cour Constitutionnelle, à cause de ces irrégularités, dénoncées par plusieurs autres candidats.
Malgré les avertissements des autorités, plusieurs journaux ont publié des informations donnant en tête Yayi Boni, candidat indépendant. Il serait suivi par Adrien Houngbédji.
Blanchard Alice
