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Ferréol Ngassaky’s relevé des fonctions du commissaire du FESPAM :

Le commissaire général du Festival panafricain de musique (FESPAM), Constant Ferréol Ngassaky’s a été relevé de ses fonctions. En attendant la nomination du nouveau commissaire, l’intérim est assuré par le directeur général de la culture, Dieudonné Mouyongo.

I : Voici le bilan que Brazzaville adiac a pu dresser de lui.

 Le Commissaire général du FESPAM a conduit avec succès plusieurs missions à travers le monde, rencontrant en avril 2004 les animateurs du département culturel de l’Unesco, à Paris, sensibilisant les grands médias installés dans la capitale française et procédant à l’achat d’un podium flottant qui sera l’une des principales attractions du 5ème FESPAM. 

 Il a relancé le partenariat avec les différents prestataires sud-africains, puis a mis au point de nouvelles stratégies de coopération avec le ministère de la Culture sud-africain. Par ailleurs, il a signé au Bénin un accord de partenariat avec l’Ecole du patrimoine africain (EPA).

 Au mois de septembre 2004, lors du Festival afro-monégasque (FAMOUS) des œuvres universelles de solidarité, à Monaco, il a rappelé devant des responsables de l’action culturelle venus du monde entier que le FESPAM est une institution publique à caractère culturel et scientifique, placée sous l’égide de l’Union Africaine.

 Il s’est attaché à instaurer de bonnes relations avec les institutions internationales partenaires du Fespam, parmi lesquelles l’Union Africaine, l’Unesco, le Centre international de civilisation bantu (CICIBA), le Centre international de la musique (CIM), le Conseil international des musées pour la conservation des instruments de musique (CIMCIM), le Conseil international des musées (ICOM).

 Au mois de décembre dernier il a conclu une série de contrats en Amérique du nord et en Europe, obtenant l’appui des représentants du milieu cinématographique américain, de la communauté afro-américaine - qui sera représentée pour la première fois officiellement au prochain FESPAM. Il a jeté à cette occasion les bases d’un accord de coopération entre le Congo et les Etats-Unis.

 Toujours au mois de décembre 2004, il a pris contact avec la société Ricercar Holding, un puissant groupe industriel et financier dont la fondation soutient les artistes noirs américains. Il a négocié simultanément avec une société américaine l’autorisation de diffuser par satellite les spectacles du FESPAM sur tout le territoire des Etats-Unis.

 Il a entrepris avec succès de convaincre ISSAP, la maison de production de Passi et du groupe « Bisso na Bisso », les groupes « Magic Système », « Dis l’heure de zouk », « African connexion » , la société Latitude Production, qui produit les artistes El Canario et Salif Keita, de participer au 5ème FESPAM. 

 Il a conclu avec le groupe Novelty, qui représente le sociétés Euroson-VPS-JLT, un accord au terme duquel les artificiers et les fontainiers de l’entreprise animeront le grand spectacle donné sur le fleuve Congo qui constituera le clou du 5ème FESPAM. 

  Il a créé enfin une équipe dynamique qui travaille activement à la réussite de la cinquième édition du festival. Au programme de ce 5ème FESPAM figure notamment un carnaval à la brésilienne qui durera quatre jours.

II : Tandis que Afrik.com notait ceci en 2003 au sujet du FESPAM :

Problèmes de chambres, d’accréditations, manque d’informations, plannings mystères, rivalités de personnes et artistes fâchés, le Fespam 2003 ne pouvait pas plus mal débuter. Malgré une affiche impressionnante, il aura sans doute du mal à tenir toutes ses promesses. A la base de ce qui pourrait devenir un incroyable gâchis : un jeu de pouvoir déplacé entre des dirigeants qui ne rament malheureusement pas dans le même sens.

« Si je ne suis pas payé mardi, je plie bagage. » Ambiance. La déclaration devant les journalistes d’Ernest Adjovi, prestataire de luxe du Fespam, est cinglante. Le linge sale du Fespam ne se lave pas en famille. On connaissait les rivalités entre le commissariat général et le patron des Koras. Elles éclatent aujourd’hui au grand jour. Empêtré dans des querelles de pouvoir, l’événement peine à prendre son véritable envol.

Règlement de comptes

« Ces difficultés savamment orchestrées par des individus mal intentionnés à Brazzaville et à Paris n’ont pas, à part quelque peu freiné les travaux de préparation et terni l’excellente planification d’un grand événement continental, pas empêché la tenue d’un Fespam si cher à son Excellence Monsieur Sassou Nguesso, Président de la République du Congo. » La brochure de communication classieuse d’Ernest Adjovi tire à boulets rouges sur l’équipe du commissariat général. Il faut notamment lire entre les lignes une attaque en règle contre Nicole Sarr [1] qui s’est occupée de toute la communication du festival à Paris.

La brochure de communication du clan Adjovi a été imprimée avant le début du festival. Une étrange action préventive dans laquelle l’organisateur se dédouane des ratés éventuels de l’événement. Une manière de tirer la couverture à lui qui ne fait que confirmer, pour certains, un manège flagrant. « Il veut totalement s’approprier le Fespam. Il veut en faire un événement panafricain au Congo - comme les Kora en Afrique du Sud - alors que c’est tout de même le Congo qui organise le festival (le Congo finance le Fespam à hauteur de plus de 90%, ndlr) », commente une personne du commissariat général sous couvert d’anonymat.

Rétention d’information

La guerre est ouverte. Les frères ennemis ont établi les règles : chacun pour soi. Et quand je demande si je peux disposer du planning des concerts au commissariat général, on me répond ne pas l’avoir et que « c’est l’équipe de Monsieur Adjovi qui a le document ». On m’envoie donc de l’autre côté de la ville trouver un fantomatique bureau dont personne, sur place, n’a entendu parler et qu’aujourd’hui je cherche encore. Alors, il faut se baser sur des on-dit, garder les oreilles alertes pour capter la moindre bribe d’information. « Tiens, il paraît que lundi il y a un voyage organisé pour aller à Kinshasa ! » « Ah bon ? » « Oui oui, le départ est prévu à 8h du matin au beach (port). » La presse semble être la cinquième roue du carrosse d’un service communication décidément très peu prévoyant.

Coté concert, elle n’est pas mieux lotie. « La presse internationale je l’emmerde. » Quand Ernest Adjovi sort de ses gonds, il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Dérapage incontrôlé lorsqu’il s’en prend à l’équipe de Télé Sud venue filmer les Makoma à leur sortie de scène au stade. Motif : il aurait l’exclusivité des images. Et il n’entend pas laisser quelqu’un marcher sur ses plates-bandes et ruiner ses prérogatives. Dommage pour lui, une télévision kinoise filme l’altercation.

Sans-faute technique

Pourtant, la scène principale du festival n’a jamais été aussi belle. Montée sur la pelouse du stade Massamba Débat, elle n’a rien à envier aux installations d’Europe ou d’ailleurs [2]. Une scène enfin digne de l’événement qui dispose même d’un bras articulé pour filmer d’en haut les artistes et le public ainsi que de deux écrans géants. Côté artistes, le Fespam fait carton plein. Youssou N’Dour, Magic System, Tiken Jah, Meiway, Bonga, Werra Son, Manu Dibango, Oumou Sangaré, Makoma et bien d’autres sont présents à Brazzaville.

« C’est la quatrième édition du festival et il y a toujours autant de problèmes, ce n’est pas normal. » Manu Dibango, sans se départir de son flegme, épingle en aparté un ministre qui ne peut faire que le dos rond. Le remontrance d’un père à son enfant. Dans un style plus enlevé, le manager de Youssou N’Dour a, quant à lui, du mal à garder son calme. « C’est la première fois en 20 ans que je vois ça. Je suis pressé de rentrer ! » Les Fabulous Five, appelés en catastrophe pour combler la programmation du concert inaugural, prennent la chose avec plus de philosophie. Au diable les balances et les répétitions, leur prestation a été tout simplement avancée d’un jour. Mais les vieux brisquards américains du blues en ont heureusement vu d’autres...

Pourtant, le froid soufflé sur le show ne l’éteint pas. La musique est là pour sauver le Fespam du naufrage. Et il faut saluer ici les artistes qui sont tous venus pour donner le meilleur d’eux- mêmes. Ils nous feraient (presque) oublier tout le reste. Comme le festival off qui se déroule dans tous les quartiers de Brazzaville, constituant le cœur même du Fespam et dont personne ne parle. Comme le symposium dont l’ouverture à été différée dans l’indifférence générale. Les heureux pensionnaires de l’hôtel Méridien ont eu le privilège toucher du doigt la magie du Fespam quand les Fabulous Five ont entamé une extraordinaire jam session avec les musiciens de l’hôtel, le Wakassa groupe. Une rencontre, bisso na bisso [3] improvisée qui témoigne de l’universalité de la musique...

A monsieur le commissaire général du Festival panafricain de musique (FESPAM), Constant Ferréol Ngassaky’s, nous lui disons : « Bon vent »

[1] dont toutefois de la majeure partie des journalistes parisiens présents à Brazzaville saluent le travail

[2] Ernest Adjovi s’est déplacé avec son propre matériel et 90 techniciens sud-africains des Koras

[3] Entre nous en lingala

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