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Guinée Equatoriale : démission collective du gouvernement

MALABO (AFP) - Le Premier ministre équato-guinéen Miguel Abia Biteo Borico a présenté jeudi la démission de l’ensemble de son gouvernement au président Teodoro Obiang Nguema, qui l’a acceptée, a rapporté la télévision nationale.

« En tant que bon militant du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE, au pouvoir) (...) je présente la démission de mon gouvernement en bloc », a déclaré M. Abia Biteo dans un discours retransmis à la télévision.

« Nous laissons nos fonctions à la disposition de son excellence (le président Obiang) afin qu’il puisse insuffler un nouvel élan et du dynamisme, avec une nouvelle équipe gouvernementale, pour le bien du peuple », a-t-il ajouté.

Le président Obiang a accepté cette démission collective, mais n’a pas encore nommé un nouveau Premier ministre.

Le chef de l’Etat avait vivement critiqué son gouvernement et l’administration en général ces derniers mois, les accusant notamment de « corruption », d’« ignorance », d’« irrégularités » et d’une mauvaise gestion des affaires publiques.

« Il est logique et naturel que lorsqu’un individu qui appartient à une institution ou une société suscite les critiques de la population, son image négative (...) déteigne sur tous ses autres membres », a-t-il affirmé jeudi en acceptant la démission gouvernementale.

« La figure du Premier ministre est la figure garante du gouvernement, c’est la figure qui doit veiller constamment à la bonne gestion de son équipe », a-t-il insisté.

La démission des 51 membres du gouvernement de M. Abia Biteo, formé le 15 juin 2004 et légèrement remanié à deux reprises cette année, était attendue depuis plusieurs mois.

Selon une source proche de la présidence, le ministre des Infrastructures et de l’Urbanisme de l’équipe démissionnaire, Aniceto Ebiaka Muete, est pressenti pour former le prochain gouvernement de ce pays du golfe de Guinée, troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne.

Malgré son statut de pays pétrolier et des taux de croissance enviables, la Guinée équatoriale ne se classaient en 2005 qu’à la 121e place de l’Indice de développement humain (IDH) calculé par les Nations unies, en net recul par rapport à l’année précédente.

Le pays a atteint « un niveau où l’on n’a pas besoin d’assistance, ni d’aides, mais les choses continuent de traîner (...) à cause de la corruption et de l’ignorance », avait estimé en juin M. Obiang, à l’occasion du dernier remaniement ministériel.

« Le problème fondamental que nous avons (...) est la corruption, les gens sont corrompus, ils ne travaillent pas en faveur du meilleur développement de l’économie », avait-il martelé, avant d’avertir : « S’il faut changer de gouvernement, on change tout le gouvernement ».

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