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Guy Alexandre Sounda en tournée en France

Guy Alexandre Sounda, comédien, nous a fait passer son agenda jusqu’à la fin de l’année. Ne ratez pas son passage.
 14 octobre au Théâtre des 3 arts (Paris XXème) : « Le môme qui sentait la vache » (conte)
 11 novembre au Théranga (Paris XVIIème) : « Le fantôme du quai d’en face » (théâtre)
 23 novembre bibliothèque de Bergerac Dordogne : « Le môme qui sentait la vache » (conte)
 11 décembre au Théranga (Paris XVIIème) : « L’homme qui marchait avec un goût de fusil dans la tête » (récits inspirés de l’univers de la guerre à Brazzaville) ;
 21 décembre au Théâtre du Bourg Neuf (Avignon, Vaucluse, dans le cadre de la pré-saison Avignon off 2009) : création de « Un gardien de nuit en pyjama blanc » de et avec Guy Alexandre Sounda, mise en scène Valérie Brancq sous la direcrtion artistique de Daniel Hubert Dupleix

Dernière note biodégradable [sic]

Guy Alexandre Sounda est né au Congo Brazzaville. Comédien, conteur et auteur, il travaille autour de 3 registres (le drame, le poème, le récit) pour se construire une langue personnelle qui au plus près résume ses idées-forces et induit une triple perspective : celle du poète dont le regard va de l’intérieur à l’extérieur des choses, celle du comédien dont l’expression co-verbale évoque le monde dans sa fluidité et sa complexité, puis celle du conteur dont la parole éclaire nos zones d’ombres. On l’a souvent qualifié de rebelle, révolté, subversif. Ce sont là des indications qui justifient plutôt ses expériences : formé aux techniques du jeu théâtral entre 1986 et 1992, initié au chant, au mime, à la danse, au conte, aux arts clownesques et à l’écriture.
De Brazza à Rome, en passant par Ouagadougou, Bienne, Paris et Dakar, il a travaillé avec et ou sous la direction d’artistes d’ici et d’ailleurs, à l’instar Gilles Butin, Lionel Pouliquen, Georges Mboussi, Guy Matingou, Danièle Rétif, Nicolas Bissi, Clémentine Magiera, Anna Wolf, Françoise Danjoux, Roch-Amedet Banzouzi, Victor Touakanada, Charles Baloukou, Eric Mampouya. Mais aussi Paul Milongo (paix à son âme) , Loredana Mauro, Nino Del’angelo, Lamine Ndiaye, Jean-Claude Loukalamou, Bernard Sallé, Nzey Van Musala, Jonas Dian Daha Labou, Sylvain Massé. Des noms mais surtout de somptueuses fraternités qui témoignent le parcours atypique d’un artiste miné par l’aventure intérieure.

Il a dirigé des chantiers autour des travaux de Bernard Dors, Artaud, Brecht, Stanislavski, Grotowski, Tchekhov, Brook, et monté une dizaine de créations. Les plus connues sont : « l’Ile des enfants perdus, Y a t-il une âme dans mon vers. » Au cinéma, deux rôles lui ont été confiés : le 1e dans « L’épreuve du feu » réalisé à en 1992 par Camille Mouyéké, et le 2e dans « Les nuits d’Antoine » par Olivier Michaux et Jean-Pierre Makosso en 1997. Comme conteur, il a raconté dans le réseau éducatif, les hôpitaux, les prisons, les veillées pour tous les ages, mêlant contes d’ici et d’ailleurs, s’inspirant des scènes du quotidien, des situations les plus banales
À Pointe-Noire, entre 1993 et 2001, il a enseigné le Français et le théâtre. De cette expérience sont nées les Journées culturelles de et pour l’enfance et la jeunesse, un festival que le Ministère de la jeunesse a soutenu. De juillet 2002 à juin 2004, Guy Alexandre Sounda a tourné dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Niger, Mali, Togo) avant de s’installer pendant 2 ans au Sénégal dans le cadre d’une résidence-implantation qui a débouché sur un festival, le chantier international de théâtres jeunes publics. Guy Alexandre Sounda réside actuellement en Italie.

L’homme qui marchait avec un gout de fusil dans la tête

Fabius Bartoloza se voyait jusque-là comme un garde du corps chanceux : son boulot consistait à talonner matin et soir la 4e épouse d’un député à la retraite. Mais lorsque la guerre arrive, le voilà qui se retrouve inopinément au mauvais endroit : coincé dans les toilettes d’une guinguette douteuse pendant que les kalaches crachaient du feu pas loin. Pendant 4 jours, il fera l’apprentissage d’une solitude dont il n’avait jamais soupçonné l’odeur : parler tout seul, visage en sueurs, peur au ventre et fesses collées au bidet comme s’il était pris par une chiasse sourde.
Profitant d’une accalmie sommaire, il se jette dehors, se faufile à travers les caniveaux jonchés de cadavres et de feuilles mortes, s’engouffre à corps perdu dans un égout et se met à courir. Débute alors un long voyage sous la ville, pendant lequel il voit surgir un monde ténébreux où se côtoient les rats et les clochards, les chauves-souris et les déserteurs, les roublards et les cafards, les lutins et les grognards. Un monde parallèle qui rampe sous le béton. Un univers peuplé de créatures flottantes qui le mènera aux confins de goma biyelo, la forêt aux fromagers qui chantent en latin.
Le spectacle vise à tracer en une heure l’univers mental et le parcours inextricable de ces milliers de sinistrés chargés de baluchons, qui s’enfuyaient comme des diables par la proche banlieue de la capitale, en les faisant raconter dans les moindres détails par Fabius Bartoloza. Entre le tissu narratif et la matière théâtrale formée de personnages animaliers ou humains, le conteur intègre un jeu d’images sonores (chants d’oiseaux et d’animaux, claquements de pas, pétarade d’armes, aboiement de chiens, murmures divers) et visuelles tels que photos, dessins. Ces images permettent de distendre le fil rouge du spectacle, rehausser le ton que chaque récit vient installer et nous entraîner dans cette somptueuse fuite en avant. La parole de Fabius Bertoloza nous brandit aux yeux des êtres qui sont entraînés dans un jeu de contraires absolus : la vie et la mort, le passé et le futur, la ville et la forêt, le jour et la nuit, la guerre et la paix. Nous nous faisons apprivoiser par ce jeu angoissant : nous courons avec ces créatures écartelées, nous vivons leurs aventures, leurs errances...
Ce spectacle a été crée pour la 1e fois à l’espace VETRINA DEL FARE, en avril 2007 à Salerno, Italie


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