En ce samedi 19 avril, le CCE a vu l’ouverture d’une nouvelle implantation sur les terrains de la commune de Tié-Tié. Joël Nkoukou, le très dynamique directeur de la structure anime déjà en ces lieux une bibliothèque de prêt pour les enfants. Le CCE partage cette parcelle engazonnée avec Congo Alerte SIDA et les bureaux de l’inspection de la jeunesse de l’arrondissement.
A notre arrivée nous sommes heureusement surpris de voir qu’un superbe chapiteau aux couleurs nationales couvre l’aire destinée à devenir, dans un futur que nous espérons très proche, la scène du cercle. Hélas, nous déchantons bien vite en nous rendant compte que la tente couvre un nganda et qu’une bonne partie de la parcelle sert de parking à cinq Toyota flambant neuves.
Nous apprenons alors qu’une petite partie de la parcelle, la cabane en planches à droite sur la seconde photo, a été concédée à une dame afin qu’elle puisse y exploiter une cafeteria. Cette personne, forte de sa fratrie avec le député local, l’honorable Kodia, a considéré que cet espace ne lui suffisait pas et qu’en conséquence elle pouvait s’étendre au-delà de ce qui lui a été attribué. Elle s’est en outre arrogé le droit d’y vendre des boissons alcoolisées ce que son bail ne lui autorise pas. L’élu dont nous venons de parler ayant acquis les cinq véhicules et ne sachant pas où les stocker, a jugé opportun de venir les garer sur cette parcelle où sa sœur peut les avoir à l’œil. On peut voir, sur la photo suivante qu’il aurait fort bien pu demander au maire Bayonne d’héberger les véhicules dans l’immense no mans land qui entoure la mairie.
Le sans gène de l’élu est somme toute peu de chose par rapport à la présence aberrante d’un débit de boissons alcoolisées dans l’enceinte même d’un lieu destiné à la formation culturelle de jeunes enfants. Intolérable promiscuité.
Dans son discours de circonstances, monsieur l’inspecteur de la jeunesse de Tié-Tié 1 n’a-t-il pas déclaré à l’adresse des membres du CCE :
« … cet espace vert est réservé pour les activités culturelles de l’inspection, il est donc à vous, il vous appartient. A vous d’y exercer n’importe quelle activité en faveur de la jeunesse. »
Les circonstances quelque peu surprenantes de cette inauguration on bien gâché la fête qui aurait dû être belle. Il est vrai que les enfants du CCE sont coutumiers des déconvenues, nous espérons qu’ils auront vécu là leur dernière.
Nous avons eu un petit entretien avec monsieur l’inspecteur.
Ya Sanza : Monsieur l’Inspecteur, je remercie bien évidemment la mairie de Tié-Tié qui a pu mettre à la disposition du Cercle Culturel pour enfants cette parcelle qui va permettre d’éclater un petit peu les activités et d’en faire profiter davantage d’enfants. L’arrondissement 3 possède donc désormais 2 CCE bien que l’implantation de Mpaka doive prochainement basculer dans l’arrondissement 5 Ngoyo, mais ce n’est pas encore fait. Depuis que je connais le CCE à Mpaka, aux Cinq Chemins, j’y ai rarement vu s’y déplacer des gens de la mairie. Comment xpliquez-vous cela ?
L’inspecteur : J’aurais bien du mal à vous en donner les raisons, je suis nouveau venu dans l’arrondissement, je travaillais avant à Mvoumvou et en plus, comme vous le savez, l’arrondissement 3 est séparé en 2, Tié-Tié 1, ici, sous ma responsabilité et Tié-Tié 2 dont fait partie Mpaka et qui est en charge de mon collègue. J’aurais donc été bien en mal de vous répondre dans tous les cas. En tout cas je peux vous dire qu’ici, je suivrai avec intérêt toutes les activités proposées auxquelles je crois beaucoup. Vous pouvez compter sur mon appui.
YS : J’ai été surpris, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, de trouver en ce jour d’ouverture des activités du CCE sur cette implantation, l’emplacement partiellement occupé par des véhicules qui a priori n’ont rien à y faire. Qu’avez-vous à dire à ce propos ?
L’I : Je ne peux que déplorer cela avec vous. En arrivant un bon matin nous avons constaté que l’espace était occupé par ce matériel, c’est presque un parking. Nous nous sommes demandé ce qui se passe. A coté, vous allez constater qu’il y a un petit hangar, un petit kiosque. C’est un kiosque réservé pour la jeunesse. En fait nous mettons ce kiosque en location. C’est une cafeteria, donc celui qui veut peut y prendre le café de bon matin. Une candidate à la location est venu nous contacter. Nous lui avons posé nos conditions, précisant qu’il s’agissait bel et bien d’une cafeteria destinée à la jeunesse et à la restauration. Il s’agissait simplement de la devanture, donc hors du terrain de l’inspection. Nos conditions excluaient la vente de boissons alcoolisées dans l’enceinte. Nous nous sommes accordés avec cette dame.
Quelques jours après, nus avons constaté que des tables avaient été mises sur notre terrain et qu’un chapiteau y avait été dressé. On nous a dit que le chapiteau avait été placé là par l’honorable Kodia, le député de notre circonscription pour le mettre à la disposition de la jeunesse pour les activités culturelles, éventuellement même pour y projeter des films ou pour éviter que les gens ne soient le dos au soleil. Je suis surpris que l’honorable ne soit pas venu nous en parler et aussi d’apprendre que notre locataire n’est autre que la sœur du député. Ceci s’est passé je crois le week-end dernier. Le lundi nous sommes arrivés et nous constatons alors que la parcelle est devenue un parking. Nous posons alors la question à la dame qui nous dit : « Oui, nous avons eu un problème et nous avons été forcés de mettre le voitures là. Nous allons les déplacer dans quelques jours. . Nous avons dit – Madame , c’est ici un lieu culturel et une propriété municipale, vous ne pouvez pas en disposer comme vous l’entendez. Si le député voulait garer ses voitures ici, il aurait du nous demander notre avis. ». Jusque là nous ne l’avons pas vu. Nous ne pouvons pas accepter ça. Nous déplorons ce comportement.
YS : Nous le déplorons avec vous, ce sont des attitudes que nous trouvons choquantes. Que ce soit le nganda dans le périmètre ou le squat par les véhicules. Il faut y mettre bon ordre dans les plus brefs délais.
L’I : Je suis totalement d’accord avec vous et nous en avons parlé avec mon collègue de Tié-Tié 2. Dès la fin de l’activité en cours nous allons retourner voir cette dame et la ramener à l’ordre. Nous n’avons de problème qu’avec elle et pas avec monsieur le député que nous ne connaissons pas. Si nous avons un contrat de bail, ce n’est qu’avec cette femme. Nous allons régler avec elle les deux problèmes : le parking et le débit de boissons.
YS : Le problème va donc être solutionné très rapidement. Comment pensez-vous appuyer les actions du CCE à partir du moment où il pourra fonctionner normalement ?
L’I : N’ayez crainte, nous connaissons l’activité du CCE de longue date et Joël Nkoukou fait fonctionner ici sa bibliothèque depuis le début de l’année. Nous appuierons, nous et la direction départementale les activités du CCE avec tout le poids qui peut être le notre.
Nous avons passé sous silence la création de latrines à usage du nganda, qui forcent ses utilisateurs à traverser l’espace réservé aux enfants.
Congopage a quelque mal à croire que l’administration de l’arrondissement soit exempte de toute complicité. La mairie, du lundi au samedi aurait pu prendre les dispositions pour faire décamper les squatters, elle dispose pour cela de la force publique et l’administrateur maire est lui-même officier de police. Monsieur le maire Bayonne, bien connu pour sa participation à nombre de manifestations culturelles dans la ville, n’est sans doute pas au courant. Nous pensons que désormais avisé, il mettra tout en œuvre pour régler le problème dès le début de la semaine. Nous l’en remercions par avance.
Le CCE est demandeur d’aide, financière bien sûr, mais aussi en matériaux. Il accepte tous matériaux de construction lui permettant de terminer la clôture de cette parcelle, la réalisation de la scène et la construction d’un sanitaire décent avec lavabos. L’honorable Kodia ne pourrait-il pas montrer son intérêt et sa bonne volonté en donnant un coup de pouce à cette structure ?
