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Le Congo tire le moins de bénéfices de sa production pétrolière

Brazzaville, Congo (PANA) - Le chef du département audit de la
Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), M. Alphonse
Mahoukou-Sounga a affirmé que le Congo serait le premier pays au
monde, à tirer le moins de bénéfices de son pétrole.

Ce constat a été fait au cours des débats consacrés au lancement
officiel du Projet de renforcement des capacités de transparence
de gouvernance (PRCTG), tenus récemment à Brazzaville.

"La part de l’Etat dans la production extraite des gisements
pétroliers est la plus faible au monde", a reconnu M. Mahoukou-
Sounga.

Créée en 1998, la SNPC commercialise les 20 pour cent de la part
du brut revenant à l’Etat congolais, y compris ses propres parts.
Les 80 pour cent restants appartiennent aux compagnies privées
expatriées, telles TotalFinaElf, Chevron-Texaco etc.

Avec une production de 235.000 barils par jour en 2001, le Congo
est actuellement le troisième producteur du pétrole au sud du
Sahara. Il vient après le Nigeria et l’Angola.

L’or noir est depuis plusieurs décennies, le premier produit
d’exportation. Cependant, le Congo est le pays le plus endetté du
monde par tête d’habitant. Le pétrole congolais est souvent gagé.

Ce gage est déploré par les Institutions de Bretton Woods (FMI et
Banque mondiale), qui y voient une fuite en avant, érodant par
anticipation le revenu national. Une convention a été signée en
juin 2001, entre l’Etat et la SNPC pour repréciser les parts des
deux parties.

Quant à l’audit entre l’Etat et la SNPC, il est bloqué d’après le
PDG de la SNPC, M. Bruno Jean Richard Itoua, parce que la Banque
mondiale estime que les procédures de lancement n’ont pas été
respectées.

"Les comptes de la SNPC de 2001 ont été certifiés et doivent être
approuvés par le Conseil d’administration. Au niveau de la SNPC,
nous n’avons pas les termes de référence de cet audit", a fait
savoir M. Mahoukou-Sounga, exigeant que les audits financiers des
sociétés pétrolières privées soient réalisés dans les mêmes
procédures.

L’extraction du pétrole en mer rencontre souvent des problèmes
qui se résument au manque de contrôle des quantités effectivement
produites ; à la séparation de l’eau et de l’huile ; aux pertes
pendant le transport entre les plates-formes d’expédition.

"Le Congo, contrairement au Nigeria, n’a pas l’oeil sur ses
terminaux d’expéditions", a révélé M. Mahoukou-Sounga, indiquant
que la baisse de la production en 2002 (environ 12 millions de
tonnes, contre 13 millions en 2001), était essentiellement due à
l’essoufflement des champs et aux problèmes du mécanisme.

"L’activité de production et de distribution des produits
pétroliers ne rapporte pas beaucoup de parts fiscales à l’Etat",
a informé le chef du département audit.

La Congolaise de raffinage (CORAF), construite au cours des
années 1960 pour un coût d’investissement de 45 milliards de
Fcfa, était présentée comme la plus coûteuse au monde. Son
actionnariat entre 1981 et 1994 était de 60 pour cent pour la
société Hydro Congo et 40 pour cent pour Elf Aquitaine.

Face aux difficultés de trésorerie, la CORAF a été arrêtée en
1997. Depuis 1999, la CORAF est devenue entièrement propriété de
la SNPC qui a financé les travaux de réparation entre 2000-2001.

Depuis avril 2001, la CORAF fonctionne à plein régime. Elle est
classée parmi les entreprises à privatiser. Le processus de
privatisation de la principale société de distribution et de
commercialisation des produits pétroliers, Hydro Congo, est
presque arrivé à terme.

L’entreprise a été reprise par les compagnies TotalFinaElf,
Chevron-Texaco et consortium, composées de Puma Energy et X-Oil.

"Hydro Congo comptait 702 agents ; aujourd’hui environ 550
personnes ont été indemnisées. Le taux d’indemnisation total est
de 10 milliards de Fcfa, les arriérés auprès de la CNSS et de la
CRF sont de l’ordre de 10,500 milliards de FCFA et la vente du
bien mobilier est estimée à 12,500 millions de Fcfa", a souligné
la secrétaire permanente du comité national de privatisation,
Mme Joséphine Marie Françoise Quenard.

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