Le domicile de Me Massengo Tiassé a été visité la nuit du 30 au 31 octobre 2015 par des inconnus armés. L’avocat a déploré des dégâts matériels (ordinateurs) estimés à 15 millions de Fcfa. Une somme de 3 millions a été dérobée par les braqueurs. Les visiteurs n’ont pas épargné les lapins que le spécialiste des Droits de l’Homme élevait sur la terrasse de son grand immeuble.
Il était 2 h du matin lorsque les agresseurs ont fait irruption dans la résidence de l’avocat des Droits de L’Homme, rue Berlioz, à Bacongo. Mise à sac de l’immeuble, cris bestiaux, menaces de mort, tous les ingrédients du banditisme y étaient.
Ces temps-ci la terreur est devenue monnaie courante à Brazzaville. On a l’impression de vivre l’époque sombre des escadrons de la mort au Chili de Pinochet. En plus de civils tués dans l’incognito, ce sont les hommes politiques (de l’opposition) qui sont visés par cette violence exercée par les « vainqueurs autoproclamés » du Référendum du 25 octobre 2015.
André Okombi Salissa, Brice Parfait Kolélas, Paulin Makaya ont déjà connu les affres de la répression policière made in Mpila.
Déjà le bruit courrait que Me Tiassé avait été fait prisonnier. Mais ce n’était qu’une rumeur. Aujourd’hui, Me Maurice Massengo Tiassé a rejoint le lot des victimes de la dictature de Denis Sassou-Nguesso. Notre rédaction a reçu l’appel de l’homme de Droit très tôt ce matin. « Je suis en lieu sûr » nous a dit l’homme de radio dont la voix avait du mal à cacher colère et émotion.
Après les 92 % au OUI, on pensait que l’atmosphère au Congo du Chemin d’avenir était conviviale et apaisée. C’était sans compter avec la brutalité d’un Jean-François Ndenguet dont les mains rouge de sang attendent d’être lavées un jour à la Cour Pénale Internationale.
L’attaque nocturne dont a été victime le Président de la Radio Forum (La voix des sans voix) vient de démentir la belle image que Sassou veut donner de son vieux pouvoir trentenaire.
En essayant de mettre hors d’état de nuire Me Maurice Massengo Tiassé, assurément on veut faire taire une voix discordante dans un univers post-référendaire dont le plébiscite à la Staline n’a, du reste, pas fait broncher des démocrates comme François Hollande et Barack Obama.
Simon Mavoula
