La ville portuaire de Matadi, chef-lieu de la province du Bas Congo, est en effervescence. Des manifestations ont été désamorcées de justesse le week-end. D’autres sont à prévoir dans les jours qui viennent. Leurs initiateurs appellent la population à rejeter le projet de construction d’un pont sur le fleuve Congo pour relier Kinshasa à Brazzaville. Un protocole d’entente entre les deux Etats voisins a été signé, il y a un mois environ, à Kinshasa. Toutefois, selon les députés nationaux originaires du Bas Congo, il s’agit d’un « projet dangereux » car, pour eux, ce pont serait avantageux uniquement pour le Congo-Brazzaville.
Une « journée ville-morte » et une marche pacifique ont été désamorcées de justesse, le week-end dernier, dans la ville de Matadi. Ceux qui ont appelé à ces deux manifestations entendaient protester contre le projet deconstruction d’un pont sur le fleuve Congo pour relier Kinshasa à Brazzaville. Les autorités des deux pays ont signé, il y a quelques jours, un accord dans ce sens. Et les députés nationaux - originaires de la province du Bas-Congo – ont été les premiers à s’y opposer. Ils ont demandé l’annulation pure et simple de cet accord. Pour ces élus du peuple, la construction de ce pont aura des « répercussions négatives » sur la vie des populations du Bas-Congo. Ces députés évoquent la « liquidation programmée » du port de Matadi, principale porte d’entrée de la République démocratique du Congo (RDC) par l’océan Atlantique.
Considéré comme le plus cher au monde, le port de Matadi pourrait perdre son monopole et faire face à la concurrence du port de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. En lieu et place du port devant relier Kinshasa et Brazzaville, les élus du Bas-Congo proposent la finalisation d’un vieux projet, aujourd’hui rangé dans les tiroirs : la construction d’un port en eau profonde à Banana, sur l’Atlantique. Cette guéguerre, qui ne fait que commencer, risque d’atteindre d’autres proportions dans les jours qui viennent.
Source : RFI
