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Les deux membres du CICR enlevés localisés près du Pool (source militaire)

BRAZZAVILLE, 9 déc (AFP) - 18h18 - Les deux membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), enlevés le 4 décembre dans la région congolaise de la Bouenza (sud-ouest), ont été localisés dans la zone proche du Pool (sud-ouest), a annoncé lundi à l’AFP à Brazzaville une source militaire congolaise.

Les deux membres du CICR -un délégué français et un collaborateur congolais- avaient été enlevés par un groupe de sept hommes armés non identifiés alors qu’ils menaient une mission d’évaluation des déplacés de guerre de la région du Pool.

L’armée congolaise a exclu tout recours à la force pour libérer ces otages. "Les forces armées n’entendent pas mener une quelconque opération de grande envergure pour libérer ces hommes qui ont été localisés dans la zone de Kinkembo, où les miliciens ninjas sont très actifs", a précisé cette source à l’AFP.

A la suite de l’enlèvement, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Akouala, avait ouvertement accusé les miliciens ninjas du pasteur Frédéric Bitsangou, alias Ntumi, d’être responsables de l’enlèvement, précisant que les ninjas se rendaient régulièrement dans le secteur de Dongou II -où on a perdu la trace des deux hommes- pour y rencontrer leurs compagnes.

Selon la source militaire, les deux membres du CICR travaillaient à Kinkala, chef-lieu du Pool situé à 75 km de Brazzaville.

Ils s’étaient rendus dans les villages du district de Yamba dans la région de la Bouenza qui fait face au Pool, pour prendre contact avec les populations civiles qui avaient fui les accrochages entre troupes gouvernementales et ninjas.

"A Dongou II, les deux membres du CICR, mis en contact avec deux ninjas, ont souhaité rencontrer le chef de la bande armée basée dans le Pool. Ils ont pris volontairement le chemin du Pool en marchant aux côtés des deux ninjas jusqu’au niveau d’un cours d’eau qui jouxte Dongou II. C’est là que les habitants du village ont perdu leurs traces", a raconté la source militaire à l’AFP.

Dans son communiqué, le CICR, qui s’était gardé de désigner un quelconque groupe armé craignant pour la vie de ses membres avait condamné "avec force cet acte qui ne peut avoir que des conséquences négatives pour la bonne marche de l’action humanitaire dans le pays".

Agé de 41 ans, le Français travaille régulièrement pour le CICR depuis 1995, tandis que le Congolais, 37 ans, exerce depuis trois ans en qualité d’ingénieur sanitaire.

En avril, le curé de la paroisse de Mayama dans le Pool, le Père Jean Guth de nationalité française, avait été enlevé près de son diocèse par les miliciens ninjas qui lui avaient coupé un tendon, puis l’avaient traîné dans la forêt où il était mort, "du fait des mauvaises conditions de détention et de sa blessure", selon des témoignages.

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