Enyimba (les éléphants du peuple) a réussi l’exploit de conserver le trophée de la Ligue des champions à l’issue d’une séance de tirs au but pleine de suspense (5-3) devant les Tunisiens de l’Étoile du Sahel, dimanche à Abuja. Les Tunisiens avaient gagné le match aller à domicile 2-1.
C’est par ce même score que les Nigérians l’ont emporté au terme des 90 minutes au stade olympique d’Abuja inauguré en avril 2003, quelques mois avant le coup d’envoi des Jeux africains. Dans l’épreuve des tirs au but, les locaux plus adroits ont réussi tout leur tir contre 3 pour les Tunisiens.
"Je suis très fier de faire partie de l’histoire", s’est réjoui l’entraîneur d’Enyimba, Okey Emordi, qui a ainsi rejoint dans les annales le Tout Puissant Mazembé de Lubumbashi (RD Congo), lauréat de cette compétition successivement en 1967 et 1968. "Nous méritons notre victoire. Mon équipe a travaillé dur pour être là où elle se trouve maintenant en Afrique. Et nous avons aussi démontré que notre victoire de l’an passé n’était pas un accident", a ajouté Okey Emordi.
Battu 2-1 en Tunisie en finale aller et surtout privé de son capitaine Uga Opara suspendu, Enyimba devait faire l’essentiel du jeu pour refaire son retard. Ainsi, à la 43e minute à la suite d’une faute de main dans la surface de Mahamed Miladi qui n’a pas échappé à l’arbitre béninois Coffi Codja Bonaventure, les locaux ouvraient le score sur penalty grâce à leur... gardien de but Vincent Enyeama qui prenait à contre pied son homologue de l’Étoile Austin Ejide. Dix minutes plus tard, l’international béninois Muri Ogunbiyi doublait la mise pour les tenants du titre d’un tir du gauche.
Les Tunisiens qui ne baissaient pas pour autant les bras attaquèrent sans répit et leurs efforts seront récompensés presque à l’heure de jeu précisément à la 63e minute lorsqu’ils obtiennent un coup franc. La frappe de Zouber Baya sera reprise victorieusement de la tête par Kais Zouaghi. Ce but redonnait du coeur aux Tunisiens mais rien ne changera jusqu’au coup de sifflet final.
Et lors de la fatidique séance des tirs au but, le gardien remplaçant Dele Aiyenugba, déjà décisif face aux Tunisiens de l’Espérance en demi-finale, sera le héros de tout un pays en stoppant le tir de Sabeur Frej. Baigné dans les larmes de joie, celui-ci a affirmé :"c’était énorme de gagner l’an passé, mais c’est encore plus beau de conserver le trophée grâce à mon action". Enyimba confirme sa suprématie devant les Stellistes de Sousse. Les deux équipes avaient déjà disputé la super coupe continentale des clubs à Aba au Nigeria. "Les Éléphants du peuple" l’avaient emporté 1-0.
Enyimba est la seule formation nigériane à inscrire son nom au palmarès de cette coupe depuis l’ancienne formule (coupe d’Afrique des clubs champions). Le Zamaleck du Caire est la formation la plus titrée de cette coupe avec 5 sacres (1984, 86, 93, 96 et 2002), il devance de loin son rival de Al Ahly qui a à son actif 2 trophées (1982 et 1987) et Isamaïlia une seule coupe en 1969. Le premier club à remporter 3 fois cette coupe est le Hafia de Guinée (1972, 75 et 77). L’Oryx de Douala qui remporta le premier cette coupe devant le Stade malien sera suivi par d’autres formations du Cameroun le Canon (1971, 78 et 80) et l’Union (1979). Le Raja du Maroc l’emporta également 3 fois en 1989, 97 et 99 contre une fois pour le WAC sacré en 1992. Le Mouloudia (1976), la JSK (1981 et 1990) et l’Entente Sétif 1988) d’Algérie l’ont aussi emporté.
Le Stade d’Abidjan (1966 face au Réal de Salif Keïta), L’Ashanti Kotoko de Kumasi par deux fois (1970 et 1983), le Vita club de la RD Congo (1973), le Cara de Brazzaville (1974), le Club africain et l’Espérance de Tunisie (respectivement en 91 et 94), les Hearts of Oak du Ghana (2000), Orlando Pirates d’Afrique du Sud (1995) et ASEC (1998) ont également inscrit leur nom au palmarès de la prestigieuse compétition.
La finale de la Ligue africaine des champions a coïncidé cette année avec celle de la 43e et dernière coupe intercontinentale des clubs remportée par le champion d’Europe en titre, le F.C. Porto face au vainqueur de la coupe Libertadores, Once Caldas de Colombie. Comme les Nigérians, les Portugais ont dû attendre l’épreuve des tirs au but pour venir à bout des surprenants Colombiens (0-0 puis 8-7 au t.a.b). À partir de l’année prochaine, la Coupe intercontinentale regroupera les champions des cinq continents et se jouera sous forme de championnat. L’Afrique sera donc Enyimba du Nigeria.
