OUAGADOUGOU - Le Prix des cinq continents de la Francophonie a été attribué, samedi à Ouagadougou, à l’écrivain français Mathias Enard pour son roman "La perfection du tir" publié en 2004 aux éditions Actes Sud.
Le jury, dirigé par l’écrivain libanaise Vénus Khoury-Ghata et composé de Lise Bissonette (Canada-Québec), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Paula Jacques(Egypte), Aminata Sow Fall (Sénégal), Jean-Marie Gustave Le Clézio (Ile Maurice), Henri Lopès (Congo Brazzaville), Andreï Makine (Russie), René de Obaldia (Hong-Kong), Leïla Sebbar (Algérie), Denis Tillinac (France) et Lyonel Trouillot (Haïti), a choisi parmi 77 œuvres proposées, le premier ouvrage du traducteur français Mathias Enard qui vit aujourd’hui en Espagne.
Une mention spéciale a été faite au Turc Seyhmus Dagtekin pour son œuvre "A la source, la nuit". Le personnage principal de "La perfection du tir" est un assassin qui, embusqué sur les toits d’immeubles, tue froidement ses victimes.
C’est la perfection de ses tirs qui lui donne la joie du travail accompli. Si ses tirs ont toujours été différents, la perfection elle, ne lui a jamais fait défaut. Après chaque forfait, il rentre chez lui auprès de sa mère à demi folle. Dans une ville sans nom où l’on tue froidement et avec précision, arrive Myrna, une adolescente âgée de 15 ans qui est embauchée pour la garde de la mère de l’assassin malade. Devenue un objet de fascination pour ce dernier, Myrna lui permet alors d’atteindre l’autre chemin de la "perfection", le chemin de l’amour pour les autres hommes.
Justifiant le choix porté à "La perfection du tir", un membre du jury, Leila Sebbar, a déclaré que le livre est un chef-d’œuvre. Elle a néanmoins ajouté n’avoir pas aimé le personnage qui "a choisi de vivre dans la violence".
D’une valeur de 10.000 euros, le Prix des cinq continents de la Francophonie récompense chaque année une œuvre d’expression française révélant la richesse littéraire et la diversité culturelle de la langue française à travers les cinq continents.
Le lauréat bénéficie en outre du soutien de l’Association internationale de la Francophonie (AIF) pour la promotion de son œuvre pendant un an. Le Prix spécial du jury est, quant à lui, doté d’une enveloppe financière de 5.000 euros.
