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L’Editorial de Benda Bika

Il y a de la forfanterie à se proclamer beau, bon, fort, intelligent ou honnête. Qui mérite un qualificatif, bon ou mauvais, n’a pas à le clamer lui-même car il vient (il devrait venir) toujours en sanction par les autres. On vous voit travailler, on évalue vos idées, ou vous voit agir, on conclut : « c’est un bon », « c’est un vrai tocard ». Qui se croit obligé de le dire lui-même se sait en déficit d’image ; veut attirer l’attention souvent sur ce qu’il voudrait faire voir et non sur ce qu’il est en réalité aux yeux des autres.

Pourtant, je me sens bien obligé, pour la deuxième fois depuis que je rédige ces éditoriaux, de revenir sur nous de Congopage.

A chaque heure du jour et de la nuit, vous consultez cet espace qui vous permet de vous connecter aux réalités du Congo. Vous échangez avec des compatriotes virtuels sur des sujets réels ; vous exprimez votre point de vue et vous recevez soutiens et critiques en écho. Cet espace vit. Et comme chaque chose qui vit, ce sont les manifestations visibles qui signent cet état. Mais les apparences suggèrent aussi qu’il y a derrière des mains, des cerveaux qui arrangent, rectifient, ajoutent, améliorent pour que vous ayez le résultat qui s’étale à vos yeux.

Les apparences suggèrent aussi - devraient suggérer - qu’il y a des moyens mis en œuvre pour continuer à vivre. Ne serait-elle que minime, une contribution est nécessaire pour que, de compétences en relais, Congopage continue de relayer la pensée congolaise vers les Congolais et les amis du Congo sans craindre pour cela les foudres de qui que ce soit. Nous sommes sur cet espace des femmes et des hommes libres, usant de notre liberté pour faire avancer la liberté.

Nous ne vous demanderons jamais de contributions financières. L’équipe restreinte qui est soudée autour de cette initiative, sait se trouver les petits moyens de la survie. Nous n’avons jamais rien demandé à personne, personne physique ou personne morale, congolaise ou internationale, et nous entendons continuer ainsi. Alors d’où vient que cette situation dérange ?

Les attaques dont nous sommes l’objet sont de plusieurs ordres.

Des hackers nous ont pris pour cible et ils ont brouillé des messages, effacé une partie de notre mémoire. Des serveurs nous ont mis le couteau à la gorge pour exiger le payement de notre location dans les délais. Mais cela n’est rien à côté de l’accusation de collusion dont nous sommes cycliquement l’objet sur d’autres sites. On nous voit en relais du pouvoir de Brazzaville, quand nous n’en sommes pas les porte-paroles officiels.

Ces intimidations nous laissent froids, en général. D’autant qu’elles sont lâchement proférées sur des sites qui nous sont concurrents ; nous les laissons à la charge de leurs auteurs. Nous, nous continuons sur notre lancée. Alors, me direz-vous, si vous êtes indifférents au ragots et aux menaces, pourquoi en faire le sujet de la réflexion de cette semaine ?

C’est pour une raison simple : la calomnie, c’est de la glue ; elle colle facilement, mais ne s’en va pas sans un coup vigoureux. Des centaines d’internautes visitent ce site chaque jour : de nouveaux venus arrivent, d’autres s’en vont, en l’annonçant ou non. Que ceux qui viennent et ceux qui s’en vont trouvent en cet espace, non le lieu de rassemblement d’un foison de suspects, mais un espace de liberté. C’est simple et c’est vrai. Quiconque nous voit autrement peut le dire, mais se garder d’en faire la justification aux appels au meurtre ou à la fermeture de cet espace.

S’il y a une restriction que nous (vous) imposons, c’est bien celle de bannir la haine. Nous ne comptons plus le nombre de guerres connues au pays. Les prolonger sur le net, c’est vraiment ne pas vouloir le changement. Congopage s’y refuse : ceux qui viennent et ceux qui nous quittent le savent - ou devraient.

Benda Bika

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