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Pétrole : les raisons de la pénurie des produits pétroliers au Congo

© Congo Site - 26/05/04

Congo Site a publié hier un papier qui tente d’expliquer les raisons de la pénurie d’hydrocarbures dont souffre le pays. C’est là un effort louable vers la clarté.
Du constat fait restent à tirer les leçons et trouver les remèdes afin que le Congo, nation productrice ne vive plus dans la pénurie des produits issus de sa principale richesse actuelle.

L’infrastructure du système de production du pétrole au Congo se présente comme suit : 25 dépôts sont répartis sur le territoire national, le transport se fait entre les dépôts, et entre les dépôts et les clients. Ce réseau lié au stockage, s’appuie sur deux dépôts principaux : le dépôt éclateur de Pointe-Noire et le dépôt éclateur de Brazzaville. Ces deux dépôts ont une grande capacité qui permet de stocker la majeure partie des produits qui sont utilisés pour desservir les dépôts secondaires.

Le dépôt de Pointe-Noire a une capacité potentielle de près de 30. 000 m3. Ce dépôt est réhabilité de manière opérationnelle à 17.000 m3. Celui de Brazzaville a une capacité potentielle de 5000 m3, il est réhabilité à près de 13.000 m3. Ces dépôts peuvent recueillir les produits pouvant servir à l’approvisionnement du pays.

Les dépôts secondaires opérationnels sont ceux de Dolisie (570m3), de Gamboma et d’Oyo. Mais le fait que Brazzaville n’ait pas un niveau de stocks qui permettent d’orienter les produits vers le Nord, pose un problème de rentabilité pour les dépôts de Gamboma et d’Oyo. Le dépôt de Ouesso est en réhabilitation.

La société de logistique, la SLOG, est constituée de 25% de l’Etat congolais à travers la SNPC, 25% de TOTAL, 25% du consortium et 25% de la société TEXACO.

Les activités de stockage du gaz sont reprises par la société GPL SA. A ce jour, tous les dépôts couvrant le territoire national ne sont pas exploités, ce qui rend impossible l’approvisionnement du territoire national, et occasionne des pénuries à Brazzaville.

Le transport

Le CFCO ne permet pas l’approvisionnement régulier et adéquat des besoins et autres approvisionnements de Brazzaville. Ce qui expose le pays à des pénuries.

Le transport par fleuve s’effectue par barges, le trait principal de ce mode est le caractère saisonnier du trafic. Près de cinq mois, de janvier à mai, le fleuve n’est pas navigable en raison des basses eaux. Il est difficile d’approvisionner le Nord du pays, même si le niveau des stocks du dépôt éclateur de Brazzaville est bas.

Le réseau de distribution

Une illustration à partir de Pointe-Noire : la consommation du réseau (les stations services) par rapport à la consommation des divers (les industriels) montre que l’évolution de la consommation du gasoil prend un caractère relativement industriel. Conclusion : la raffinerie doit produire beaucoup plus de gasoil.

En terme de performance sur le réseau, depuis près de 20 mois, le problème d’infrastructures reste entier et constitue un gros handicap dans l’approvisionnement régulier de Brazzaville. Les réhabilitations sont en cours, mais restent timides.

Problématique

En cas de pénurie à Brazzaville, le consommateur final paye les frais. Les vendeurs à la sauvette vendent le produit trois plus cher, alors que ce produit est réglementé, avec un prix à la pompe correspondant au consommateur moyen. Conséquence : cela engendre des pénuries.
Mais certains en bénéficient : les marqueteurs, car les taux de fret sont plus élevés et tout le mécanisme qui concourt se met en action.

Les ingrédients des pénuries

La structure des prix sous-tend les choix des prix qui s’imposent à l’activité de la distribution. Le prix de l’essence à la pompe est de 425 francs CFA. On déduit progressivement les rémunérations des différents prestataires. Et on arrive à un certain prix. Ce prix que la SNPC utilise pour vendre aux prestataires ne répond au coût de production de la CORAF.

Les produits qui transitent par la RDC, avec tous les coûts supplémentaires, font que cette opération coûte excessivement chère. Dans un ordre de grandeur, cela représente près de trois fois le prix par le chemin de fer et expose le Congo à des pénuries.

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