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Retrait ?

Les Présidents du Congo, du Gabon et d’Angola viennent de se retrouver à Pointe-Noire pour parler de sécurité dans la sous-région.

Ils se sont séparés en incitant Denis Sassou-Nguesso à poursuivre et parachever le processus « démocratique » au Congo. Le pays est encouragé à conforter la paix dans toutes ses régions.

Les communiqués officiels, on sait ce qu’ils sont. Sassou-Nguesso, Bongo et Dos Santos n’avaient pas à se déplacer jusqu’à Pointe-Noire pour « démocratiser » le Congo ! Et encore, si les incitateurs avaient la démocratie établie comme système exemplaire chez eux !

C’est donc que l’essentiel de la rencontre était ailleurs. Et que c’était un ailleurs suffisamment important pour justifier la présence des trois chefs d’Etat. Qu’il était suffisamment commun aux trois Etats. Alors de quoi s’agit-il ?

Risquons une hypothèse. Le Congo accueille des soldats angolais depuis 1997. Venus dans l’intention de contrer la présence supposée des rebelles de l’UNITA aux côtés des partisans armés de Lissouba, ils sont restés.

Ils ont renforcé les effectifs des supplétifs Cobras ; ont pris part à toutes nos guerres depuis lors ; se sont déployés sur le territoire, au-delà de leur mission initiale. Ils ont oublié de rentrer.

Les Angolais sont aujourd’hui les soutiens les plus sûrs du régime de Brazzaville. Ils sont actuellement, dans la traque de Ntumi, les plus farouches pisteurs. Les Angolais ont rapatrié 60 corps des leurs tombés dans les conflits congolais, dit-on.

Depuis longtemps, l’opposition réclame leur départ comme condition à une normalisation de la vie politique chez nous. L’opposition affirme que « les mercenaires » angolais ont été pire que le mal qu’ils étaient censés combattre. Viols et pillages les verraient en première ligne !

Le 14 août prochain, Sassou-Nguesso prête serment comme Président du Congo. Une occasion, dit l’homme de la rue, d’actions spectaculaires. Remaniement ministériel, ouverture à l’opposition, amnistie peut-être, constitution d’une équipe gouvernementale font partie des scenari qu’avance l’homme de la rue.

Se peut-il que Denis Sassou-Nguesso nous préparerait un retrait des troupes angolaises du Congo aussi ?

Cette hypothèse-là expliquerait que le Gabon, garant de la médiation, se soit senti engagé dans les préparatifs (supposés) en cours. La mort de Jonas Savimbi en Angola, le 22 février, a ôté un prétexte de choix à Luanda pour continuer de jouer les gendarmes de la région.

Mais, je le redis, l’hypothèse d’un retrait angolais n’en est qu’une parmi d’autres. Nos Présidents savent se rencontrer pour des raisons connues d’eux seuls. Une rencontre de plus, ou une de moins ne changera rien à la misère de nos peuples. C’était à Pointe-Noire la semaine dernière, ce sera à Luanda ou Libreville la prochaine fois. Routine.Sur – place.

Benda Bika

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