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Revue de Presse semaine du 14 Avril 2008, par Maurine Isséo

Les disparus du Beach … suite à Paris

1999 … Denis Sassou Nguesso annonce la réconciliation nationale. C’est la fin de la guerre civile au Congo et le retour des réfugiés. A la sortie de la navette, qui effectue la liaison entre Kinshasa et Brazzaville, 353 personnes disparaissent sans laisser aucune trace. Elles auraient été interpellées et emmenées dans des camps. Quelques familles oseront porter plainte mais le procès qui se tient en 2005 à Brazzaville, même s’il condamne quelques dirigeants congolais, n’inquiète personne.
Presque dix après la disparition de ces réfugiés, l’affaire revient devant la justice … française. Gros dossier dans Le Choc qui a envoyé un journaliste à Paris. Sans surprise, l’hebdomadaire retransmet toute l’exaspération du gouvernement congolais devant la réouverture du dossier dans l’hexagone. Pourquoi juger une affaire qui est déjà passée devant la Cour de Brazzaville, s’étonne le ministre congolais de la justice, Aimé Emmanuel Yoka, avant de déclarer : « On doit respecter la justice comme un produit divin ». Il ajoute dans Epanza Makita que« la souveraineté de l’état congolais est intangible, inviolable, inaliénable et sacré ». Et pourtant, la justice française est compétente pour poursuivre les auteurs des crimes commis en 1999. Le gouvernement congolais craindrait-il quelque chose ?
Si l’on saisit bien toute la colère du ministre, on ne passe pas pour autant à côté de l’information qui réjouit les familles de victimes : La cour française de cassation a donné son feu vert, ce 9 avril 2008, à la poursuite de l’instruction. Cri de joie de la fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Observatoire congolais des droits de l’Home (OCDH) qui se félicitent dans Epanza Makita de cette issue. Elles ne cessaient de répéter que le procès de Brazzaville était une mascarade.
En revanche, Le Choc ne manque pas de le rappeler, la justice française a mis fin aux poursuites contre le chef de la police congolaise Jean-François Ndengue. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par plusieurs parties civiles.

Vers la réconciliation ?

La Cacophonie à l’UDR-Mwinda, vos hedbos ne parlent que de ça cette semaine. Brouilles, turbulences, dissensions … il n’y a pas d’ambigüité quant à l’ambiance qui règne au sein du parti. Décrite en long, en large et en travers, la bataille qui oppose les deux prétendants à la tête de l’UDR-Mwinda, Dominique Besseyla et Stéphane Milongo, s’étale dans les journaux. A la trappe ou presque, l’information principale : l’UDR-Mwinda a un nouveau président ! L’ancien colonel Guy-Romain Kinfoussia a été élu à l’issue du congrès national, les 12-13 avril 2008 à Brazzaville. Heureusement que Congopage vous donnait l’information dès le lendemain sur son site ! Epanza Makita nous explique, tout de même, que « le clou du congrès a été le renouvellement des membres de l’équipe dirigeante » affinant le passé du nouveau président, « un ancien de Saint Cyr, ancien enseignant et directeur informatique au crédit d’équipement des PME à Paris". Quant au Défi Africain , ne ratez pas la nouvelle, elle est dans la troisième colonne du second article consacré à l’UDR-Mwinda.
C’en est terminé des espoirs de Stéphane Milongo. Le fils du fondateur du parti se voyait pourtant en digne successeur de son père. Il l’a rappelé lors d’un point presse à la veille du congrès national avant de remercier les congolais pour « leur souhait de le voir continuer l’œuvre inachevée de son père à la présidence de l’UDR- Mwinda », précise Le Défi Africain . Stéphane Milongo qui poursuit dans Epanza Makita  : « C’est de tout cœur que j’approuve cette volonté populaire, du reste légitime ». Une promesse solennelle vient parachever la conférence de presse qui a tout d’une profession de foi :« je suis une minorité capable de pérenniser la pensée de papa André Ntsatouabantou Milongo », rapporte La Nouvelle République.
A côté de ces belles paroles, le bureau éxécutif national du parti s’enflamme dans Epanza Makita  : « L’UDR- Mwinda n’est pas un royaume qu’une dynastie constitutionnelle doit gérer en dehors de l’ordre établi par le parti et personne ne peut se réclamer d’une quelconque légitimité acquise par le lien de sang avec le président André Milongo ». Le Défi Africain est plus dur, plus clair : « Comme si l’UDR-Mwinda était une épicerie familiale dont on hériterait si facilement » !
Avec ce nouveau président, les deux camps au sein du parti vont peut-être pouvoir enterrer la hache de guerre … Il y a des élections présidentielles l’année prochaine, non ?

Une presse libre au Congo ?

Pourquoi se poser la question ? Et bien parce que le Conseil supérieur de la liberté de communication ( CSLC) vient de suspendre la publication, sous toutes ses formes, du journal « Amicale ». Durée de la condamnation, 3 mois. La raison ? « Des articles qui portent atteinte à l’honorabilité du chef de l’Etat », résume Le Choc. Intitulés « Il doit rester vivant pour payer », « Les mensonges de la nouvelle espérance », « Arrêtons la dictature », « Le dictateur voleur »… ces articles ne semblent pas choquants. Au contraire, pour le CSCL, ils ne sont qu’ « injures, calomnies, appel à la violence, à la haine tribale et ethnique, incitation à la division, au soulèvement populaire et à la partition du pays, susceptibles de troubler l’ordre public, la paix et la cohésion sociale ». A lire Le Choc et Le Regard Social , on se dit que le journal est une vraie menace pour le président … D’ailleurs Epanza Makita prévient que le CSCL « requiert tous les officiers et agents de la Force publique de prêter main forte à l’exécution de la présente délibération ». Vive le Congo libre !
« Dans l’histoire de la presse privée congolaise de l’ère démocratique », rappelle Le Défi Africain , « le journal « Amicale » est le deuxième après l’hebdomadaire talassa en 2007, à être sanctionné. On avait pourtant espéré, l’année dernière, qu’il s’agissait d’une bévue de la part de l’organe de régulation des médias au Congo… Fallait croire que non. Alors, les lecteurs d’ « Amicale » patienteront jusqu’au 12 juillet 2008 pour apercevoir leur canard dans les kiosques congolais.

Adieu fièvre et boutons !

« 677 390 enfants ont été vaccinés », titre La Nouvelle République. « Un franc succès », clame Le Fanion. Tout est dit. La ministre de la santé s’est félicitée de cette campagne nationale lancée en octobre 2007 afin de contribuer à la baisse de la mortalité infantile. L’opération, financée par l’OMS, l’Unicef, des associations, des ONG et des confessions religieuses, aura couté 2 439 F CFA par enfant. Et, pour faire reculer le paludisme, première cause de décès chez les plus jeunes, 525 686 moustiquaires imprégnées d’insecticides ont également été distribuées.
A venir, « la gratuité du traitement antipaludique pour les enfants de moins de quinze ans et les femmes enceintes ainsi que les bilans biologiques du VIH/sida pour les séropositifs », promet le ministère de la Santé dans le Le Fanion. Le Congo peut dire adieu à tous ses maux …

En bref :

  Obsolète : Les Nations Unies dénoncent la caducité des textes congolais en matière de lutte contre les stupéfiants (La Nouvelle République).

  Le CNR  : Le Conseil National des républicains, le parti cher au pasteur Ntumi, a intronisé son bureau fédéral de Brazzaville, le 11 avril 2008 (Epanza Makita).

  Un avion de plus : La société Nouvelle Air Congo se dote d’un sixième avion d’une centaine de places pour desservir Impfondo, Ouesso, Dolisie et Pointe Noire (Le Choc).

  Le sucre à l’honneur : 24 cadres et agents de la Saris, la Société agricole de raffinage industriel du sucre, décorés de l’ordre du mérite et du dévouement congolais pour avoir su perpétrer la tradition sucrière dans la vallée du Niari depuis 50 ans (Le Défi Africain ).

  Un accouchement, trois bébés : Avis aux bienfaiteurs ! La famille Ewolo demande un petit coup de pouce financier pour subvenir aux besoins de ses triplées nées en janvier dernier ! N° tel : 711 78 22 (Le Fanion).

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