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Revue de presse Semaine du 7 avril 2008

La politique au cœur des hebdos

A un an de la présidentielle, les partis politiques s’organisent au Congo. En premier lieu, le Rassemblement de la majorité présidentielle qui, comme son nom l’indique, bat le rappel. Le 1er vice-président de la coordination du RMP, Michel Ngakala, s’est adressé, le 1er avril 2008 à Mpila, à toutes les organisations politiques se réclamant de Denis Sassou Nguesso afin qu’elles se rassemblent . Le but : apporter au président une victoire lors des prochaines échéances électorales. « Fédérer pour construire un projet », tel est le crédo du RMP, désormais présent dans tous les départements du pays, insiste Le Choc. Michel Ngakala se désole dans Le Défi Africain de comptabiliser 70 formations politiques et des individualistes qui pourraient rejoindre la stratégie politique du chef de l’Etat. Stratégie qui repose sur trois éléments relatés par le même hebdomadaire : « la paix, la démocratie et l’expression des valeurs républicaines ». Enfin, je ne vous apprends rien chers lecteurs, vous les auriez deviné tout seul !
On s’affole au RMP alors que circule le bruit d’une élection présidentielle reporté à 2011. Info ou intox ? Le Défi Africain fait sa une sur cette rumeur qui alimente les débats. Le journal invoque deux raisons : « la non-maîtrise du corps électoral ou l’impréparation du camp présidentiel qui redoute une imminente surprise désagréable ». Pas du tout, répondent les compagnons de Denis Sassou Nguesso qui se disent confiants « et entendent bien tenir les délais parce qu’ils n’ont pas d’adversaires politiques ».
Les autres partis existent pourtant bien mais à lire les hebdomadaires de cette semaine, on s’inquiète un peu quant à leur organisation ! A l’UPADS d’abord, la guéguerre continue entre Christophe Moukouéké et Pascal Tstay Mabiala. En jeu, le poste de secrétaire général. « C’est très humiliant de voir les enfants d’une même famille se quereller sur la place publique », se désole Le Nouveau Regard. L’audience accordée à Christophe Moukouéké par Denis Sassou Nguesso a jeté de l’huile sur le feu. Ce dernier étant reçu par le président en sa qualité de secrétaire général. Or, le congrès de 2006 avait donné ce poste de chef de fil du parti lissoubiste à son rival Pascal Tstay Mabiala. L’UPADS peine à retrouver un second souffle et La Rue meurt s’interroge : « Pour la tête d’un secrétaire général, tout un parti doit-il mourir ? ». Pour l’instant, pas d’issue au conflit mais un responsable montré du doigt par la direction politique nationale de l’UDPADS : « Le chef de l’état poursuit inlassablement et méthodiquement le même objectif, l’implosion de l’UPADS, après avoir réussi la même entreprise ailleurs », rapporte Le Choc.
Si l’UPADS est rongée par des problèmes de leadership, le Rfd peine à s’organiser. Dans une interview à La semaine Africaine , Joseph Hondjuila Miokono, le président du Rassemblement des forces démocratiques défend son parti d’opposition mais reconnait qu’il n’est pas prêt pour les futures élections. [Son] ambition, confie t-il, c’est de pouvoir s’organiser pour se hisser au niveau de l’échiquier national et pouvoir renverser les choses car ce qui se passe actuellement est honteux.
Quant à l’UDR-Mwinda, il continue à traverser une zone de turbulences. On dirait qu’il n’y a pas vraiment de pilote dans l’avion depuis la mort de son président fondateur André Milongo. « Les instances dirigeantes légales du parti font l’objet d’une contestation », explique Le Défi Africain avant de préciser que le fils du défunt Ya Milos aurait engagé une course pour la succession. A lire dans Le Nouveau regard, son message aux militants de l’UDR-Mwinda qui souhaitent le soutenir.
Conclusion de ce petit tour des partis : l’après Sassou, ce n’est pas pour demain !

Et pourtant, il y a du boulot pour améliorer la vie quotidienne au Congo. Accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins, lutte contre la corruption, gratuité des frais scolaire … Voilà à quoi aspirent les congolais et voici le menu de la dernière séance de questions au gouvernement qui s’est tenue le 29 mars 2008 au palais du Parlement à Brazzaville. Mais devant tous ces dysfonctionnements, le gouvernement n’a pas de réponse. Talassa confie même que certains ministres « n’ont pas démenti leur incapacité à faire face ». Pas de commentaire, les hebdos d’opposition s’en chargent très bien : « Quelle honte pour la République et la jeune démocratie congolaise ! », s’indigne Talassa, « Au regard des ragots, des fadaises, des balivernes ou des futilités qui ont été racontés, on avait l’impression d’assister à des débats qui ont souvent lieu dans les beuveries, les orgies ou les festins et non à ceux qui sont soulevés dans les endroits respectables comme l’assemblé nationale ». Même les députés de la majorité s’y sont mis. Ce que déplore Claude Abraham Milandou, député de la majorité présidentielle à Loandjili (Pointe Noire) dans La semaine Africaine . « Quand on est de la majorité, il vaut mieux mettre de l’huile dans les rouages que de la mettre sur le feu ». Lorsque le même journal interroge sur la pertinence des questions soulevées par l’opposition, le député de la majorité continue ses métaphores pyrotechniques : « Il n’y a pas le feu au lac », répond t-il au sujet de la corruption, du Pool ou des travaux publics. Ce sera le mot de la fin …

En bref :

  Menace pour les régimes africains : Devant la flambée des prix des produits de première nécessité, les populations de la Côte d’Ivoire, du bénin, du Mali, du Sénégal et tout récemment du Cameroun s’emportent.(Le Choc). A quand la révolte des congolais ?

  Délogés au profit des avions : Des congolais ont été expropriés afin de permettre la construction de la deuxième piste de l’aéroport Maya Maya de Brazza. Les travaux de l’enquête parcellaire ont été lancés, mais l’indemnisation des victimes est renvoyée aux calendes grecques.(Le Nouveau regard)

  La catho au Congo : Le projet de construction d’une université catholique au cœur d’un entretien entre Denis Sassou Nguesso et la Conférence épiscopale du Congo. (La semaine Africaine )

  Femmes, courage ! : Tracasseries douanières et policières, retard dans les transports, pénurie de matières premières : voici les difficultées mises en lumière par les commerçantes à l’occasion de la première édition de la journée « Femmes et entreprises ». (Le Défi Africain)

  Ponton la Folle  : Après Ponton la Belle, voici le nouveau nom proposé pour Pointe Noire où les fous se multiplieraient au même rythme que les bébés qui naissent chaque jour. A quand la construction d’un asile ?, s’interroge Talassa

  Braquage au yaourt empoisonné : Le coffre fort de la Mucodec de Makélékélé à Brazzaville a été cambriolé après l’assoupissement d’un gardien à qui une fille avait proposé un yaourt contenant de la drogue (La Rue meurt)

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