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Sassou Nguesso acculé par Guy Parfait Kolélas et André Okombi Salissa

Les couteaux sont tirés et le climat pesant. Au Congo-Brazzaville, l’échéance présidentielle de 2016 accélère le tempo de la politique. Le débat sur le changement de Constitution du 20 janvier 2002 bascule sur un choc frontal à l’intérieur de la majorité présidentielle. C’est un déplacement par rapport aux clivages qui avaient cours jusqu’ici entre la majorité présidentielle et l’opposition. Dorénavant, une ligne de fracture traverse clairement le camp présidentiel entre les partisans de l’alternance et les tenant du changement de Constitution. Moto a séparé té.

Alliés/concurrents

Les coups les plus fumants et les critiques les plus acerbes contre le projet de Sassou de mourir sur le trône viennent de ses alliés d’hier et d’aujourd’hui : Brice Parfait Kolelas, André Okombi SaLissa et, dans une moindre mesure, Serge Blanchard Oba, un poids plume et fossoyeur de l’ONPT. Bien sûr, sans oublier l’ancien ministre philosophe Charles Zachari Bowao qui distille ses critiques avec brio.

La convocation par Denis Sassou Nguesso du dialogue sans exclusive le 13 juillet 2015 à Sibiti dans la Lékoumou, prélude au referendum, en dépit de toutes les mises en garde, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Denis Sassou Nguesso déroule son calendrier en ignorant superbement les propositions et les suggestions de ses alliés de la majorité présidentielle qu’il tient pour quantité négligeable. En effet, les deux enfants terribles de la majorité présidentielle, contre vents et marées, contre intimidations et menaces de mort, ont annoncé leur non participation au dialogue de Sibiti qui est, en définitive, un ramassis d’associations et de muziki autour du PCT de Pierre Ngolo ouverts au changement de Constitution du 20 juillet 2002 à l’instar de l’association de Laurentine Milongo et de Inès Ingani.

Pour Guy Parfait Kolelas, qui a exclu Landry Kolelas, Théodorine Kolelas et Euphrasie Kolelas du burau exécutif national du MCDDI, tout comme pour André Okombi Salissa qui s’est illustré par une sortie tonitruante le 11 juillet 2015 à Brazzaville, l’obstacle à l’édification d’une société démocratique au Congo-Brazzaville a un nom : Denis Sassou Nguesso. Et, à ce titre, il est plus qu’indispensable de faire échec à son dessein de changement de Constitution aux fins de briguer un troisième mandat.

Vedette

Sassou Nguesso, Guy Parfait Kolelas et André Okombi Salissa descendent dans l’arène politique et affûtent leurs armes. Sur le terrain politique, les trois hommes sont à la fois alliés mais aussi concurrents. Un péché de lèse majesté. C’est à une rébellion de palais, en attendant une révolution de palais comme le 18 mars 1977 qui se solda par l’assassinat du commandant Marien Ngouabi, que les populations du Congo-Brazzaville assistent avec délectation. Guy Parfait Kolelas et André Okombi Salissa tiennent la dragée haute à Denis Sassou Nguesso au point de voler la vedette aux leaders de l’opposition : Clément Miérassa, Guy Romain Kinfoussia, Paul Marie Mpouélé, Mathias Dzon, Hervé Ambroise Malonga…

Raid sur le MCDDI

Sassou Nguesso qui avait parié sur le soutient du MCDDI vit très mal la fronde conduite par Guy Parfait Kolelas à l’intérieur de la majorité. D’où les tentatives de déstabilisation du MCDDI avec la création de la DRD de Hellot Mantsion Mampouya, Lazare Mouanga Nkéoua, Léonard Sita Bitori, Hervé Mayika et récemment de division de la famille Kolelas en s’attirant à coup de nguiri les bonnes grâces de Landry, Théodorine et Euphrasie Kolélas.

Depuis le lancement du débat sur le changement ou non de la Constitution au Congo-Brazzaville, la fermeté pour le respect des textes institutionnels est devenue un dénominateur commun pour les leaders de l’opposition rejoints par Guy Parfait Kolelas et André Okombi Salissa tandis que Sassou Nguesso qui souhaite mourir au pouvoir passe pour la cible commune.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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