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Shocking : Déguerpissement des maisons érigées sur la bande littorale de Matombi

La plupart de nos remarques figurent en note de bas de page

Les maisons construites sur la bande littorale de Matombi, localité située à environ 8km de Pointe-Noire, seront détruites pour préserver le domaine maritime et portuaire [1].
L’opération de démolition de ces logements en majorité de passage a démarré le 28 août en présence des autorités compétentes.

Elle a été organisée conjointement par les ministères des transports maritimes et de la marine marchande, et de la réforme foncière et de la préservation du domaine public. L’équipe en charge de la démolition a été assistée par les éléments de la force publique, notamment ceux de la gendarmerie et de la police nationale.

D’après les autorités compétentes, les occupants de cette zone avaient été avertis depuis belle lurette. Il est question de détruire des maisons construites à moins de 100m de la mer [2]. Quelques jours avant la démolition, les autorités du département du Kouilou ont prévenu ces occupants afin qu’ils enlèvent leurs biens.

A la grande surprise, certains occupants ont commencé à vider leurs maisons pendant le déroulement de l’opération, alors qu’ils auraient pu épargner leurs objets, ainsi que des matériaux comme les tôles et les planches. « Ces personnes ont été averties depuis près de deux ans. Ce n’est pas une surprise, le domaine portuaire devrait être préservé contre l’occupation anarchique » [3], a confié un agent du secteur public ayant requis l’anonymat.

Ces habitations érigées à quelque 30m [4] de la mer représentent un grand danger pour la route menant vers Madingo-Kayes qui risquera d’être engloutie par les érosions [5]. Avec le phénomène de l’augmentation du niveau de la mer, observé ces derniers temps, les occupants de ces maisons sont exposés aux inondations [6].

Garant de la sécurité et du bien-être social, les pouvoirs publics ont jugé utile de les [faire] déguerpir. Car, un peu plus loin de ce site, notamment à Loango, le cimetière se trouve ravagé en partie par l’érosion côtière [7].

Deux engins ont été mis en jeu pour démolir ces maisons construites sans tenir compte des 100 pas du roi à partir de la haute marée. « C’est un investissement important que vous êtes en train de détruire. Il fallait nous accorder un peu plus du temps pour récupérer certains matériaux de construction », a lancé une occupante dont la maison en bois a été construite à environ 50m de la mer [8].

Le phénomène d’occupation anarchique du littoral maritime est encouragé par les propriétaires fonciers qui vendent des lopins sans signaler les pouvoirs publics. Des cadres du secteur public et privé se permettent d’acquérir des terrains au bord de la mer nonobstant la mise en défens de la zone. [9]

La démolition de ces habitations, souvent peuplées en week-end, devrait interpeller la conscience des personnes ignorant l’obligation de préserver le littoral contre toute occupation illégale. Parmi les maisons détruites cette journée figure celle d’un ressortissant marocain construite sur un sol marécageux et argileux.

L’opération a démarré en présence du ministre de la réforme foncière et de la préservation du domaine public Lamyr Guelet, du préfet du Kouilou Fidèle Dimou, du commandant de la zone militaire de défense n°1 le général René Boukaka.

Note de la rédaction de congopage : Il va être très intéressant de faire l’inventaire des constructions illégales telles que définies dans ce papier ayant été épargnées et d’en connaître les propriétaires, nous verrons sans doute, comme d’habitude qui n’est pas assujetti à la loi. Nous pensons en particulier à l’établissement qui s’appelle relais du Kouilou. Nous parions qu’il restera en place.
Un autre pari à faire : dans combien de temps ces espaces seront-ils squattés par de nouveaux occupants qui eux seront intouchables ?
Pourquoi donc avoir construit cette route côtière quand il en existait une autre en crêtes qui ne mettait pas en péril les biotopes marins et les micro systèmes écologiques des gorges de Diosso et autres ? On avait alors mis en avant l’avancée de deux ravines menaçant de couper dans un très bref délai ce tracé. De fait près de 10 ans plus tard il serait toujours praticable s’il avait été entretenu, on peut toujours l’emprunter en 4x4 et il est même quelques taxis téméraires qui s’y risquent.

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