Cet homme a failli mourir. Il a essuyé des coups de feu tirés d’un fusil mitrailleur alors qu’il venait de donner une interview à Radio Liberté (Radio bâillon ?), proche du pouvoir de Brazzaville.
Des hommes en treillis militaires l’attendaient à la sortie de l’émission au cours de laquelle selon ses amis rasta il "avait trop parlé, avait été trop direct".
Jahwise est un chanteur reggae d’origine franco-congolaise qui vit à Paris. Au cours d’un séjour à Brazzaville, le chanteur rasta est passé à une émission de radio où il a repris en live le message très dur véhiculé dans le texte de ses chansons.
Jahwise se dit chanteur engagé qui se fiche royalement de ce qui peut lui arriver. Rester silencieux face à la misère croisée à Brazzaville, c’est ce qu’il n’a pu faire.
L’animateur de Radio "Liberté" a dû se mordre les doigts pour avoir invité ce rebelle très imbu de l’esprit de liberté en vogue aussi bien chez les rasta en général que ches les rappeurs.
Reste que là où le rappeur Passi estime que Sassou est l’homme idéal pour gouverner le Congo, Jahwise trouve que l’homme fort de Brazzaville parle pour ne rien dire : un vrai perroquet. Toutes les promesses faites par le tyran congolais ont été renvoyées aux calendes grecques. Ces mensonges, notre artistes les a dénoncés au cours de la fameuse émission où il a failli laisser sa peau.
Il est de plus en plus dangereux d’approcher les médias gouvernementaux à Brazzaville quand on veut faire entendre un autre son de cloche. Par exemple, dans le même cadre de la "Nouvelle Terreur" au Congo, le délégué à la communication du parti du professeur Côme Manckassa a été sérieusement molesté dans les couloirs de Radio Congo pour avoir demandé de passer un communiqué dont le contenu (après examen par ledit directeur) n’était pas à son goût. Le patron de la radio gouvernementale s’est personnellement chargé de passer à tabac ce délégué, cassant, au passage, sa paire de lunettes.
Manifestement au pays de la paix des coeurs et de la tranquillité des esprits, on commence à devenir nerveux...
