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Vers des sanctions à l’Onu contre deux proches du président Gbagbo

NEW YORK (AFP) - Le Conseil de sécurité de l’Onu devrait décider mercredi d’ajouter les noms de deux proches du président Laurent Gbagbo à sa liste de personnalités politiques ivoiriennes faisant l’objet de sanctions pour entrave au processus de paix, a-t-on appris mardi de source diplomatique.

Les deux personnes visées par le comité des sanctions de l’Onu sont l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, chef du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), et le président du Parlement, Mamadou Koulibaly, a-t-on précisé de même source.

Selon cette source, qui a souhaité garder l’anonymat, une troisième personne, proche cette fois des ex-rebelles, devrait aussi être incluse sur la liste mais la décision la concernant n’est pas attendue avant la semaine prochaine, pour des raisons tenant aux spécificités de la législation américaine en matière de sanctions internationales.

Trois acteurs de la crise ivoirienne dont Charles Blé Goudé, chef des « jeunes patriotes » farouches partisans de M. Gbagbo, sont déjà sous le coup de ces sanctions de l’Onu, qui consistent en un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager hors du pays.

MM. Affi N’Guessan et Koulibaly seront sanctionnés pour leur rôle dans les violences qui ont secoué la Côte d’Ivoire en juillet. Le 26 juillet, le Conseil de sécurité avait saisi le comité des sanctions.

A l’époque, le Conseil avait condamné ces violences, ainsi que les obstacles mis au fonctionnement normal des « audiences foraines », qui consistent à délivrer des papiers d’identité et visent à actualiser les listes électorales et que M. Affi N’Guessan avait appelé à boycotter.

Le processus de paix ivoirien, encadré par les Nations unies et l’Union africaine, devait déboucher avant fin octobre sur des élections générales visant à réunifier le pays, coupé en deux depuis la tentative de coup d’Etat des Forces nouvelles (FN) en septembre 2002.

Mais les désaccords persistants des protagonistes sur l’actualisation des listes électorales et sur le désarmement, ainsi que les affrontements réguliers de leurs partisans, ont rendu ce délai impossible à tenir.

Une réunion de haut niveau doit se tenir le 20 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, pour décider des suites du processus de paix.

Vendredi, le Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d’Ivoire a demandé à l’Onu, pour débloquer le processus de paix, de voter une nouvelle résolution renforçant les pouvoirs du Premier ministre Charles Konan Banny face au président Gbagbo.

Par ailleurs, le président en exercice de l’Union africaine (UA) Denis Sassou Nguesso n’a pas réussi à mettre d’accord les protagonistes de la crise ivoirienne, qui s’opposent toujours sur la question des nationalités, a-t-il indiqué mardi à l’issue de deux jours de discussions à Abidjan.

Le président congolais a annoncé à la presse avec « regret » ne pas être parvenu à une « solution » malgré plusieurs entretiens avec le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Charles Konan Banny, les opposant Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié et le chef rebelle Guillaume Soro.

Les discussions visaient à trouver un accord sur les « questions d’identifications » et les modalités d’actualisation des listes électorales en vue des prochaines élections, qui cristallisent l’opposition entre les différents protagonistes depuis des mois.

Or « les questions d’identification, qui sont également liées au désarmement, ne trouvent pas encore de solution », a déploré M. Nguesso, qui devait repartir dans la journée d’Abidjan, où il était arrivé dimanche.

Le président congolais a indiqué que le Premier ministre, Charles Konan Banny, avait formulé une proposition de compromis. « Pour ma part, je la trouvait judicieuse, mais nous n’avons pas pu trouver de consensus », a-t-il regretté, sans dévoiler le contenu de cette proposition.

« Nous laissons donc les discussions se poursuivre au niveau des dirigeants ivoiriens, avec l’espoir qu’un déblocage sera possible » a indiqué M. Nguesso, en soulignant qu’« il ne serait pas souhaitable d’arriver au 31 octobre dans cet espèce de blocage et d’immobilisme ».

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