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Crédit

Brazzaville arrache un nouvel accord avec le FMI

L’ambiance est à la fête au Congo-Brazzaville. C’est du déjà vu. Rien de nouveau sous les tropiques où les relations entre le Congo-Brazzaville et le Fonds monétaire international (FMI) joue au « stop and go ». La signature d’un accord avec l’institution de Washington donne lieu à des scènes de liesse à Brazzaville comme à l’accoutumée. Célébrer la dette est devenue une spécificité du Congo-Brazzaville comme le rappelle avec ironie Calixte Baniafouna.

PAILLE

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouvel accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit pour la République du Congo, pour un montant équivalant à environ 455 millions de dollars américains. Une paille au regard des besoins de financement du Congo-Brazzaville.

Le tandem Anatole Collinet Makosso-Roger/Rigobert Andely a décroché la timbale comme en son temps le duo Clément Mouamba-Calixte Nganongo ponctué par le versement de la première tranche de la facilité élargie de crédit (FEC). Le plus difficile reste à faire. Appliquer les réformes édictées par le FMI. Rude épreuve pour le Congo-Brazzaville qui n’a jamais mené juste à son terme les accords signés avec les bailleurs de fonds tant multilatéraux que bilatéraux. Le Congo-Brazzaville traîne la réputation qui lui colle à la peau , comme le sparadrap du capitaine Haddock, d’un pays qui ne paye pas ses dettes et qui n’honore pas ses engagements. Les 48 mesures imposées par le FMI dans le précédent accord demeurent sans lendemain. L’accouchement de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) s’est réalisé avec douleur. Et, depuis sa naissance, plus rien. Sous l’autorité d’Emmanuel Ondongo Olita (83 ans), la HALC est une belle endormie. Les négociations avec les traders pétroliers marquent le pas. Seule la restructuration de la dette envers la Chine a abouti.

CASH

La décision du Conseil d’administration du FMI permettra un décaissement immédiat équivalent à environ 90 millions de dollars.

La facilité élargie de crédit (FEC) du FMI soutiendra le programme quinquennal, à vocation économique, qui repose sur les activités agricoles, le numérique, le tourisme, l’immobilier, l’industrie et les Zones économiques spéciales. D’après le gouvernement, le montant du financement déjà acquis est constitué à 58,5% de ressources propres de l’État et à 41,5% de ressources extérieures attendues, soit 41% du coût global du PND 2022-2026.

PND NEW LOOK

Le projet de loi du nouveau Plan national de développement (PND) 2022-2026, adopté par les deux chambres du Parlement les 13 et 14 janvier, a fixé ses dépenses d’investissement à 8 987 milliards FCFA. Alors que les ressources disponibles représentent 24% du coût global du programme, soit 2161 milliards FCFA, l’exécutif a annoncé qu’il va mobiliser ses principaux partenaires pour réunir le gap des financements (2/3) (Les Dépêches de Brazzaville, 15 janvier 2022).

À long terme, les politiques relevant de ce programme soutenu par la facilité élargie du crédit (FEC) contribueront à réduire les fragilités et à placer le Congo-Brazzaville sur la voie d’une croissance plus élevée, plus résiliente et inclusive.

Il contribuera également à l’effort régional de restauration et de préservation de la stabilité extérieure de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Les accords entre le Congo-Brazzaville et les institutions de Bretton Woods se suivent, se ressemblent et débouchent rarement sur des mesures concrètes qui améliorent le niveau de vie des populations et le climat des affaires en vue de l’éclosion de l’initiative privée créatrice d’emplois. Secoués par la crise financière et économique, Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Ingrid Olga Babackas et Roger Rigobert Andely rénovent et souhaitent en renouveler le format en l’articulant autour du Plan national de développement (PND) axé sur six piliers.

Les autorités de Brazzaville en charge de la conduite de la politique économique, cette fois-ci, ont-elles trouvé la martingale ? Qui paye ses dettes s’enrichit. Le Congo-Brazzaville dispose pourtant des ressources naturelles substantielles capables d’assurer son épanouissement et assurer le service de la dette. Mal maîtrisée, elle peut attirer les convoitises des prédateurs comme la Chine au Sri Lanka ou au Mozambique.

Benjamin BILOMBOT BITADY

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