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Insatiable

Chrystel Sassou enivré par l’odeur du pétrole

Le fils de l’homme de Mpila, le ministre de la coopération et du partenariat public-privé, Chrystel Sassou dit « Kiki le pétrolier », n’est pas prêt à se séparer de ses vieilles lubies. « Chassez le naturel, il revient au galop ». Chrystel Sassou ne semble pas à des années-lumière de la réputation exagérée qu’on a fait de lui. Celle d’un petit marquis, poudré de suffisance et ébloui de rutilance.

Chrystel Sassou n’admet même pas avoir mésestimé la vague de réprobation qui l’a emporté, tandis que son patrimoine et son train de vie étaient scrutés sans aucune aménité, ni compréhension par les populations du Congo-Brazzaville rongées par la crise financière et sanitaire et les familles des étudiants boursiers de l’Association Perspectives d’Avenir abandonnés dans les pays du Maghreb, accumulant plusieurs mois d’arriérées.


INDECROTTABLE

C’est de la pétro-voracité. Chrystel Sassou est drogué au pétrole. C’est plus fort que lui. Denis Chrystel Sassou Nguesso a mis sur pied une nouvelle société enregistrée aux Emirats arabes unis pour acheter le brut de SNPC à des prix avantageux, dans le but de le revendre à des traders traditionnels en dégageant une marge. Début octobre, un nouvel acteur du négoce a fait irruption sur le marché congolais des hydrocarbures : Masono Oil Trading, enregistré dans la zone franche du Dubai Multi Commodities Centre (DMCC). Masono a acquis en septembre un cargo de brut auprès de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), dans le but de le revendre avec une marge à des traders traditionnels. Selon nos informations, cette nouvelle société a été mise sur pied par deux traders européens pour le compte de Denis Chrystel Sassou Nguesso – fils du président Denis Sassou Nguesso – avec l’appui du patron de SNPC Maixent Raoul Ominga. (Africa Intelligence numéro 211102 , 2 novembre 2021).

PRÊTS GAGéS

Chrystel Sassou n’avait jamais quitté la SNPC, la société pétrolière du Congo-Brazzaville, l’antichambre de la corruption. Il y avait placé Maixent Raoul Ominga, son homme lige. Les membres du clan se livrent à une guerre des réseaux et s’adonnent à une lutte d’influence avec la SNPC comme terrain de jeu. D’un côté, il y a Chrystel Sassou. De l’autre, Jean Bruno Richard Itoua. Sous la houlette de Denis Chrystel Sassou Nguesso, Brazzaville, par l’entremise de la SNPC, avait continué de signer des contrats de préfinancement pétrolier avec des groupes de négoce tels Gunvor, Orion, Glencore, Vitol, Mercuria et Trafigura. Une pratique qui consiste à gager sa future production d’or noir et qui, en plus de plomber les finances publiques lorsque les cours dévissent, donne lieu à des montages opaques et alimente la corruption. Les prêts contractés par la SNPC auprès des traders pétroliers à l’abri du regard de la Caisse congolaise d’amortissement (CCA) représentent environ 30 % de la dette publique totale du Congo-Brazzaville.

La médiatisation des scandales financiers qui touchent Chrystel Sassou, « Mwana ndéya  » et les proches de Denis Sassou Nguesso à travers le globe indique l’ampleur du phénomène de la corruption au Congo-Brazzaville et montre l’ampleur du travail qu’il reste à accomplir pour convaincre de la nécessité d’autres pratiques et d’autres politiques de lutte contre la corruption. La diversification de l’économie du Congo-Brazzaville qui est sur toutes les lèvres reste jusque-là un vœu pieux.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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