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le culte de thanatos

ou comment continuer à gagner de l’argent sur le dos des défunts

Un domaine où La Nouvelle Espérance avoue, sans pudeur, sa performance est celui du morbide. Nos magiciens de l’enfer congolais n’épargnent plus aucun domaine pour assouvir leur insatiable appétit de charogne.

C’est avec un arrière-goût malsain qu’on peut lire sur le site Congosite, le satisfecit de J.C. Ndolou, Directeur général des Pompes Funèbres au sujet du commerce mortuaire dans le Congo de Sassou. Faute de satisfaire les besoins des vivants, La Nouvelle Espérance (de vie ?) comble ceux des morts, avec succès (à en croire le DG Ndolou). Pour des tueurs-nés qui s’attribuent des postes en fonction du sang qu’ils ont fait couler au front pendant la guerre civile, le respect du à la mort n’est plus un tabou dans leur soif de lucre.

Il me revient à l’esprit une anecdote qui s’inscrit dans la morbidité funèbre de la vision du monde du PCT. Alors Maire désigné de Brazzaville au début des années 1980, Emouéngué, après avoir effectué des travaux de restauration de la morgue de l’hôpital général, émit sans rire cette perle (j’allais dire diabolique) : " Nous l’avons fait pour améliorer les conditions de vie des morts" (sic).

Précisons que même s’il ne le dit pas (et pour cause !) une taxe de 200.000 FCfa est prélevée systématiquement sur toutes les dépouilles en provenance de l’étranger, conservées obligatoirement durant 24 heures au reposoir de l’hôpital général. Au prix où coûte déjà le rapatriement d’un corps, c’est bien une charge supplémentaire infligée aux parents en deuil. Mais ça, c’est le cadet des soucis des hommes politiques qui ne se soucient plus plus d’autre chose que de leur profit personnel sauvegardé dans des paradis fiscaux.

On trouvera, ci-après, la retranscription in extenso de l’interview du croquemort en chef de la commune de Brazzaville. Supportez, la mort dans l’âme, cette longue et pénible confession sur la façon dont les "boukouteurs" de Brazzaville s’enrichissent sur le dos des familles des défunts.

C. Ndolou-Nzimbaki, nouveau DG des Pompes funèbres parle avec morgue du commerce funèbre à Brazzaville

Interview (extrait du site gouvernemental Congosite)

(...) Personne ne peut douter aujourd’hui de ce que les pompes funèbres de Brazzaville sont en train de faire peau neuve. Des innovations qui y sont apportées sont le fruit de Jean-Claude Ndolou-Nzimbakani, actuel directeur des pompes funèbres. De quoi s’est-il inspiré ? Comment procède-t-il ? Qu’a-t-il déjà réalisé ? Voilà au tant de préoccupations qui nous ont conduit à contacter le nouveau directeur des pompes funèbres. Quadragénaire, Jean-Claude Ndolou-Nzimbakani est marié, père de quatre enfants. Il a retrouvé les pompes funèbres qu’il a dirigées en 1999, avant d’occuper le poste d’inspecteur des services municipaux. Très ouvert, l’homme dont l’altruisme ne se cache pas, nous révèle ici son secret.

Congo-Site Actualités : Monsieur le Directeur, pouvez-vous nous décrire les conditions dans lesquelles vous avez retrouvé les pompes funèbres ?

Claude Ndolou Nzimbakani (CNN) :
Quand j’ai pris mes fonctions en avril 2003, j’ai trouvé les pompes funèbres de Brazzaville comme toute entité publique, c’est-à-dire dans une situation difficile. Cela peut-être par manque de compétitivité.

CSA : Quelle a été votre première préoccupation ?

CNN : Aussitôt, j’ai procédé à la restructuration de l’entreprise en m’attaquant à l’évasion des recettes. J’ai mis en place un mécanise de gestion qui respecte les règles, conformément à la circulaire du ministre des Finances. Comme les pompes funèbres sont une entreprise à forte connotation sociale, c’est-à-dire qui gère un service public, se caractérisant par la continuité, l’égalité et l’adaptation, je me suis attaqué au principe de la continuité des services publics et à l’adaptation.

CSA : Votre restructuration a-t-elle commencé à produire des fruits ?

CNN : Bien sûr ! Elle nous a permis d’instaurer, mieux de créer certaines prestations pour rendre l’entreprise compétitive. Aujourd’hui, la morgue municipale de Brazzaville est rénovée. Cette rénovation se fait sur fonds propres, sans aucune subvention de l’Etat ou de la commune de Brazzaville. Ceci grâce au savoir-faire de nos ouvriers.

CSA : Pourtant, on a souvent douté de la compétence de vos ouvriers...

CNN : C’est à tort. Les pompes funèbres de Brazzaville disposent des maçons et des menuisiers qualifiés. Nous les avons mis à pied d’œuvre et ils sont en train d’améliorer les structures de la morgue municipale.

CSA : On parle d’un cimetière VIP qui vient d’être créé par vous à Itatolo. Est-ce dire que celui du centre ville manque déjà de place ?

CNN : C’est conformément aux principes des services publics et pour adapter l’entreprise au marché, que nous avons créé ce cimetière. Tout ceci, c’est pour améliorer nos recettes et être plus compétitif. Aujourd’hui, ce cimetière fait la fierté des pompes funèbres municipales.
Sur instruction du conseil municipal, nous allons bientôt ouvrir un autre cimetière VIP [1] dans la partie sud de la capitale. Vous savez que les inhumations dans cette partie sont faites de façon anarchique.

CSA : Cette anarchie n’est-elle pas due à la prolifération des cimetières privés ?

CNN : Effectivement. Il y a plusieurs cimetières privés à Brazzaville...

CSA : Ces cimetières sont-ils légalement enregistrés au niveau de la commune ?

CNN : Non ! De tous les cimetières privés qui existent ici à Brazzaville, un seul est légal : il s’agit du cimetière Bouka. Le propriétaire de ce cimetière a signé une convention de concession funéraire pour l’exploitation avec la Mairie de Brazzaville, et paie des redevances y afférentes.

CSA : Quelles mesures comptez-vous prendre pour mettre fin à ce désordre ?

CNN : Face à la prolifération anarchique des cimetières privés, surtout dans la partie sud de Brazzaville, le conseil municipal nous a instruit de rechercher un site devant abriter un cimetière public dans cette zone, en vue d’alléger les souffrances des populations au moment des inhumations.

CSA : Quelles sont les autres innovations que vous avez apportées ?

CNN : Conscients de ce que la paupérisation des Congolais a atteint des proportions très graves, et étant donné que nous gérons une entreprise à connotation sociale, nous avons le devoir de beaucoup oeuvrer pour qu’on puisse enterrer les Brazzavillois dans de bonnes conditions. Aussi, avons-nous revu à la baisse les charges d’inhumation.
Quand vous visitez la morgue municipale, vous vous rendrez compte qu’il y a maintenant un changement. Nous avons réaménagé la chambre froide, implanté une petite église pour permettre à ceux qui n’ont pas assez de moyens de faire des cérémonies religieuses sur place, réaménagé la salle de lavage et de la mise en bien, construit des hangars avec installation de plusieurs sièges. Nous avons installé des instruments de musique religieuse pour éviter le bruit de tam-tams que l’on constatait souvent.
Nous avons refait la section couture. Tout le travail de couture ici est réalisé par nos couturiers. Nous avons aussi réhabilité le service de ramassage des corps à domicile.
Aujourd’hui vous pouvez trouver tous les modèles de cercueils. Qu’il s’agisse du modèle américain, français, ou italien. Et nous accordons des réductions à tout le monde, sans distinction aucune. Chose qui n’existait presque pas avant.

CSA : On a constaté ce dernier temps qu’une fois arrivés à Maya-Maya, les corps en provenance de l’étranger sont directement conduits à la morgue municipale au lieu de se diriger vers le domicile des parents...

CNN : C’est une autre innovation. Certes, au départ quand un corps provenait de l’étranger, il était conduit au domicile des parents pour être inhumé le lendemain. Mais, on ignorait que le risque de contamination était grand. Désormais tout corps en provenance de l’étranger doit passer la nuit à la morgue municipale pour être inhumé le lendemain. Nos services se chargent de son transport depuis l’aéroport jusqu’à la morgue. Nous sollicitons, à cette occasion, la compréhension des parents, car nous agissons ainsi pour épargner la population de toute sorte de maladies du genre fièvre atypique. Nous savons que les parents voudraient toujours rester aux côtés de leurs disparus. Mais hélas, pour des besoins d’hygiène nous ne pouvons faire autrement.

CSA :Avez-vous connu des difficultés dans la réalisation de votre travail ?

CNN : Si ! Comme dans toute entreprise, nous connaissons des problèmes dans notre fonctionnement. Ces problèmes sont surtout dus au principe de l’unicité de caisses. Nos recettes mensuelles tournent actuellement autour de 85 millions de francs CFA. Or, tous ces fonds ou presque sont versés au Trésor public. L’enveloppe qui nous est allouée pour le fonctionnement ne répond pas à nos besoins. Pour ce faire, nous avons introduit un dossier auprès des autorités municipales afin qu’elles puissent revoir à la hausse cette enveloppe, pour nous permettre de faire face à la demande qui a fortement augmenté grâce à l’amélioration de nos prestations.

CSA : Avez-vous un dernier mot à l’endroit des Brazzavillois ?

CNN : Je demanderais aux Brazzavillois de nous faire confiance. Nous allons tout améliorer pour leur permettre d’enterrer leurs disparus dans des bonnes conditions. Quand ils sont confrontés à quelques difficultés nécessitant le secours du directeur, qu’ils n’hésitent pas de se rapprocher de moi. On tentera toujours de trouver une solution ensemble.
Je rappelle qu’aujourd’hui les pompes funèbres sont à mesure de jouer pleinement leur rôle. Par conséquent, à long terme nous allons procéder à la fermeture de tous les cimetières qui ne sont pas en règle. Je tiens à souligner que dans tous les pays du monde, la gestion des cimetières est le monopole de la commune.

Propos recueillis par Gos G. Lenckonov

Que ne s’occupent-ils pas des vivants ?

La mort est le destin de chacun. Il n’en reste pas moins que chacun souhaite pour soi et pour les siens que cette perspective survienne le plus tard possible.
Pour retarder cette tragique échéance, point de miracle. Il faut absolument pratiquer une politique de santé publique auprès de la population.
Au lieu de consacrer ses efforts dans la mort et dans la façon d’enterrer les morts, la municipalité doit d’abord investir dans une politique de prévention sociale en dotant par exemple la ville d’hôpitaux et de centres de soins.

Andély s’est evertué à dire à la presse et à l’opinion nationale que le pognon encaissé par la SNPC a été dépensé en partie dans l’amélioration de l’hôpital de Pointe-Noire. Or nous savons tous que les rares hôpitaux du Congo sont des mouroirs ( établissements où meurent beaucoup de gens). En vérité ce gouvernement ment. La santé publique ne constitue par une priorité pour une caste politique qui choisit égoïstement de se faire soigner dans les hôpitaux à l’étranger.
Le nommé J.C Ndolou DG des Pompes Funèbres est un cynique qui s’enrichit aux dépens de la détresse de ses compatriotes.

A la presse qui s’inquiétait auprès du dictateur Mobutu Sésé Séko du nombre croissant de morts à Kinshasa et sur les solutions qu’il préconisait, ce dernier répliqua, tout aussi cynique, qu’il allait baisser les frais des transports des corbillards.
Le bon sens (s’il en possédait) eut voulu qu’il baissât les coûts des frais de santé et améliora la qualité des hôpitaux. Mais on se demande ce que ceux qui président à la destinée des hommes en Afrique ont à la place du coeur.
Mobutu, père de l’Authenticité, ne possédait strictement aucune philosophie. Quand Thanatos, dieu de la mort, sonna à sa porte, aucun hôpital ne fût à même de le soigner dans son propre pays. La bourrasque politique kabilienne l’envoya mourir au Maroc, loin du beau caveau familial qu’il s’était préparé dans son village de Guadolité.

J.C Ndolou Directeur Général de la mort menace fermer certains cimetières de la ville qu’il dit anarchiques. Fort bien.
Qui lui dit qu’il aura lui-même forcément une sépulture dans cette ville où de toute évidence lui et ses amis politiques du PCT sont cruellement détestés ? Rien n’est jamais sûr dans ce bas monde. Combien de dépouilles d’hommes politiques n’ont pas été livrées en pâture aux charognards en dictature ?
De plus, l’exil n’est pas réservé qu’aux gens comme Kolélas, Lissouba, Yhombi etc. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, pour parodier le Professeur de Tchinguidi, "chacun aura sa part"... de bannissement.

Au lendemain de la fête du 1er novembre, j’ai envie de citer les Saintes Ecritures à l’attention du DG J.C Ndolou et ses acolytes : "Laissez les morts enterrer les morts".
Occupez-vous des vivants que votre politique dite de Nouvelle Espérance n’a de cesse de transformer en zombies (morts-Vivants).
Travailler, prenez de la peine, afin que la terre congolaise vous soit légère un jour.

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