email

Congo-Brazzaville : Bienvenue chez les abrutis !

De haut en bas, jamais le Congo n’avait atteint un tel niveau d’abrutissement. Explications.

La semaine passée, en regardant la primitive Télécongo, vous vous êtes sans doute arrêté sur quelques images nauséabondes. D’abord, l’allocution du ministre des Sports aux Diables-rouges, devant le Chef de l’Etat. Dans un verbiage silencieux dont lui seul détient le secret, le ministre ronronne à l’intention des Diables-rouges qu’ils ont reçu l’onction et la bénédiction du père de la Nation (sic) pour la Coupe d’Afrique des Nations – la compétition a commencé par une pitoyable prestation du Congo, du moins en première période ; ils auraient dû s’abstenir de l’onction de Sassou. Sacrilège ! Sassou, divinité et père de la Nation ? Que dire alors de Youlou, Opangault, Tchicaya et Tchitchelle ? Il n’y a que le ministre des Sports qui ignore ces ancêtres vénérés, lesquels formaient une Chaîne d’union qui les liait dans l’espace et le temps. Abrutissement ou flatterie ? A coup sûr, les deux. (« Dans la flatterie, aucune précaution à prendre, aucune limite à respecter. On ne va jamais trop loin » (Michel Audiard). Quel dommage pour le ministre-médecin ! Il a cette extraordinaire capacité de placer une formule, une école de pensée au-dessus de la réalité. Il jouit cependant d’une circonstance atténuante : il n’est que le reflet du microcosme politique congolais.

Ensuite, ce dimanche 18 janvier, toujours sur Télécongo, dans les environs de 14h, est diffusée une foutaise intitulée Environnement scolaire. Les images sont floues ; le son inexistant. On dirait un document filmé par un enfant de dix ans de son téléphone portable. Ni plans rapprochés, ni plans de coupe, ni plans d’ensemble... Les présentatrices sont loquaces, elles s’éparpillent, elles dansent, elles crient... Tout ça se passe dans une école privée, choisie pour bien montrer l’assassinat de l’école publique au Congo. Pouah ! Le document dure à peu près une heure, sans message important pour l’école au Congo. Une vacuité complète. Y-a-t-il encore un directeur des programmes à Télécongo  ?

Abrutissement politique

Enfin, dans le Mag 60 – un retour sur l’actualité de la semaine -, un gros plan sur les opposants congolais - du moins reconnus comme tels - intra-muros, en séance de travail. Et de leurs inepties se profile à l’horizon un Dialogue national inclusif. Déjà, le 6 décembre 2014 dans Les Dépêches de Brazzaville, Mathias Dzon déclarait : « « L’objectif général de ce dialogue, est de construire les conditions permissives d’une alternance apaisée et consensuelle en 2016.  » On tombe des nues. De quoi Mathias Dzon a-t-il peur ? Oh pardon ! il n’a pas peur. Le problème avec lui, c’est qu’il est incapable de sortir de l’abrutissement politique dans lequel il demeure encalminé depuis presque quinze ans, à l’instar de ses amis de l’opposition. Irréductibles à la constance et à la pertinence, les opposants congolais sont aussi abrutis que ceux qui les suivent, comme Jean Claude Beri et Wallis Kimbatsa. Face à la razzia de la puissante secte PCT, ce boko haram politique en miniature, les opposants congolais ont épousé le suicide collectif.

Comment demander un dialogue national inclusif alors que le Congo n’est pas en crise ? Il y a un Président de la République, une Assemblée nationale, un Sénat, un Conseil Constitutionnel. Bref, toutes les institutions fonctionnent. Le dialogue national inclusif que réclame l’opposition, à la tête de laquelle se trouve... Mathias Dzon, s’apparente à une manœuvre cousue de fil blanc. La tactique serait de dire à Sassou qu’il quitte le pouvoir en 2016 sans autres conditions. Et que si le bâtisseur infatigable persistait dans sa vorace volonté de rester au pouvoir, ils en tireraient alors toutes les conséquences : descendre dans la rue au quotidien (comme à Kinshasa, ville aujourd’hui en ébullition) boycotter les élections à venir... Au lieu de ça, ils font le con. Buala yayi mambu !

Bedel Baouna

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.