BRAZZAVILLE, 31 jan (AFP) - 17h02 - Le Parti congolais du travail (PCT- du président Denis Sassou Nguesso) accuse le chef des miliciens rebelles Nsiloulous, le pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi de "créer les conditions" pour reprendre la guerre dans le département du Pool (sud), dans une déclaration publiée samedi.

Dans le texte rendu public à l’issue d’une réunion, le bureau politique du PCT a a estimé que les récentes exigences formulées par le pasteur NTumi à l’endroit du gouvernement tendaient "à fragiliser la paix, à semer le trouble et le doute dans les esprits et à créer les conditions d’un retour à la case-départ de sinistre mémoire".

Lors d’un coup d’envoi symbolique le 23 janvier à Loukouo à 200 km à l’ouest de Brazzaville, de l’opération de démobilisation, de désarmement et de réinsertion de ses partisans dans le Pool, le pasteur Ntumi avait exigé la mise en place dans un "délai raisonnable d’un gouvernement de large union nationale", le recrutement dans l’armée, la police et la gendarmerie d’un nombre important de ses miliciens, la définition de son statut particulier et le retour des exilés.

Retranché à Loukouo depuis les engagements de paix du 17 mars que ses représentants ont signé avec le gouvernement à Brazzaville, le pasteur Ntumi avait ajouté qu’il liait son retour dans la capitale à certaines de ces exigences.

"Les exigences de M. Ntumi plutôt que d’aller dans le sens de la consolidation du processus de paix conformément aux engagements croisés du 17 mars 2003, tendent au contraire, à fragiliser la paix, à semer le trouble et le doute dans les esprits, à créer les conditions d’un retour à la case-départ de sinistre mémoire en remettant en cause les engagements dépendant de sa responsabilité", constate le bureau du PCT.

"Les récentes exigences de M. Ntumi ne sont conformes ni à l’esprit, ni à la lettre des engagements du 17 mars", ajoute le bureau politique du PCT qui exprime "son étonnement et son indignation".

Aux termes des accords du 17 mars, rappelle le bureau politique du PCT, le pasteur Ntumi s’était engagé à "arrêter les hostilités, à ramener les armes détenues par les ex-combattants et les remettre à la commission habilitée et à ne créer aucune entrave à la réhabilitation de l’autorité de l’Etat dans le Pool, à la libre circulation des personnes et des biens dans le Pool, au déploiement de la force publique (armée, police et gendarmerie) et à l’achèvement du processus électoral dans le Pool".

Le pasteur Ntumi, ajoute le bureau politique du PCT, s’était aussi engagé à "contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité dans le Pool, notamment en mettant à la disposition" des autorités des "informations utiles".

De son côté, le gouvernement avait pris l’engagement "d’élargir la loi d’amnistie du 20 décembre 1999 sur les faits de guerres civiles de 1993-1994, 1997 et 1998-1999" à Brazzaville et dans les départements sud à la guerre civile de 2002 dans le Pool.

Le gouvernement s’était engagé à garantir "la sécurité et la réinsertion sociale des ex-combatttants et le recrutement de certains d’entre eux dans la force publique.

Le pasteur Ntumi a indiqué que le gouvernement lui a demandé de fournir une liste de 250 ex-combattants à recruter dans la force publique. "C’est une goutte d’eau dans la mer. J’ai refusé ce quota", a-t-il dit précisant qu’il contrôlait près de 50.000 miliciens.

Dans sa déclaration, le bureau politique du PCT a demandé au pasteur Ntumi "de respecter sa parole d’honneur en revenant, sans condition, aux engagments de paix" et de "faire preuve, non pas de versatilité, mais de bonne foi".

"Le bureau politique appelle l’ensemble du peuple à se mobiliser pour défendre la paix".