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Disparus de Brazzaville : le Congo "prend acte" de la suspension de la procédure

Rira bien qui rira le dernier

Le gouvernement congolais a "pris acte" jeudi de la suspension de l’information judiciaire ouverte par le tribunal de Meaux (France, banlieue de Paris) sur la disparition de plus de 350 réfugiés en 1999 à Brazzaville, a annoncé à l’AFP son porte-parole Alain Akouala.

"Nous prenons acte de cette suspension (...) Nous espérons que la justice française va se rendre compte de la tentative d’instrumentalisation dont elle est l’objet" de la part de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son antenne congolaise, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), a ajouté M. Akouala.

Une source judiciaire française a indiqué mardi à l’AFP que l’information judiciaire sur la disparition de 353 réfugiés avait été suspendue, en attendant que la Cour d’appel de Paris statue sur une requête en nullité d’actes formulée par le Parquet.

Les réfugiés auraient été arrêtés au débarcadère fluvial de Brazzaville alors qu’ils rentraient d’exil en République démocratique du Congovoisine, où ils avaient fui la guerre civile dans leur pays d’origine.

La requête en nullité d’actes a été formulée le 7 avril par le procureur de la République de Meaux après la mise en examen (inculpation) par le juge d’instruction en charge du dossier, Jean Gervillié, et la libération controversée du chef de la police congolaise, le colonel Jean-François Ndenguet.

En attendant que la Cour d’appel de Paris statue sur la requête et durant toute la suspension de la procédure, M. Gervillié ne pourra procéder à aucun nouvel acte.

L’information judiciaire a été ouverte en 2001 après une plainte déposée au tribunal de Meaux par trois rescapés contre quatre dirigeants congolais, dont le président Denis Sassou Nguesso et l’inspecteur général des forces armées, le général Norbert Dabira, pour crimes contre l’humanité.

La FIDH et l’OCDH s’étaient constitués partie civile aux côtés des familles des disparus.

Le général Dabira a déjà été entendu par M. Gervillié.

Entendu, mis en examen le 2 avril, le colonel Ndenguet a été libéré dans des conditions qui ont soulevé un tollé des organisations des droits de l’Homme.

Jeudi après-midi, l’OCDH n’était pas informé de la suspension de l’information judiciaire du tribunal de Meaux.

"Nous ne sommes pas informés de cette décision", a indiqué Roger Bouka Owoko, directeur exécutif de l’OCDH.

Le porte-parole du gouvernement a accusé la FIDH et l’OCDH d’avoir "détérioré l’image du Congo à l’extérieur" en "pompant des rapports" sur cette affaire.

"Nous réaffirmons que les allégations de la FIDH et de l’OCDH sur les prétendus 353 disparus sont fausses étant donné que ces ONG n’ont jamais réussi à produire un document révélant les identités des victimes", a-t-il déclaré.

"Les documents que nous avons reçus du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) : manifestes de rapatriement, déclarations des réfugiés candidats au retour, démontrent que l’on est très loin des affirmations des ONG qui n’ont jamais mis les pieds dans les camps des réfugiés en RDC", a dit M. Akouala.

"Nous nous réservons le droit de demander réparation pour le préjudice subi", a-t-il averti.

Source : actu.voila.fr 06/05 17:18


Proposé par : niaou
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