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FESPAM 2005 : les musiques d’Afrique, d’Amériques et Caraïbes au programme

17/12/2004 C’est l’une des principales décisions prises par le Comité de Direction du Festival Panafricain de Musique, qui vient de se réunir à Brazzaville. Cette fête de l’Union Africaine et de sa diaspora se déroulera, finalement, du 9 au 16 juillet prochain, parallèlement, dans les capitales des Congo jumeaux, et pour la première fois, dans la ville océane de Pointe-Noire, près de l’un des ses sites du « ntchivelika » (trafic d’esclave) de l’ancien Loango.

Présidé par le (…) Ministre congolais de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean-Claude GAKOSSO, l’organe dirigeant du Festival a regroupé des délégués de l’UNESCO, du Centre International des Civilisations Bantu (CICIBA), du Conseil International de la Musique (CIM), et des représentants de diverses institutions du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa (départements ministériels et mairies).

Les administrateurs ont procédé, après de longues séances de travail, à divers amendements dans les textes régissant le Festival. La toile de fonds de ces changements est d’assurer au programme, l’un des leviers culturels de l’Union Africaine, une plus grande efficacité.

Action efficiente qui devra être, en effet, le leitmotiv du Commissariat Général dans le cadre de la cinquième édition de la biennale des musiques du continent noir, et dont le thème sera « Héritage de la musique africaine dans les Amériques et les Caraïbes ».

CONVERGENCES

L’on se rappellera que Brazzaville abritera la cérémonie d’ouverture, le clou du Festival et des journées à thème. Celles-ci constitueront un cadre inédit pour la mise en évidence des convergences entre les rythmes-danses traditionnels africains et leurs expansion américaine et caribéenne (bambula, bomba, calenda, candombé, congo-chica, milonga, rumba, tango, zemba, orisha, oya, etc.).

Quant à la cité atlantique de Pointe-Noire, elle accueillera le symposium du Festival. Ainsi, une trentaine d’ethnomusicologues, d’anthropologues et d’historiens présenteront de nouvelles approches sur la cristallisation et l’évolution de l’intelligence musicale de l’Afrique sub-saharienne dans l’immense bloc continental américain et dans l’ensemble insulaire caribéen.

L’on notera, parmi les courants musicaux qui seront en discussion dans la capitale du Kouilou, l’une des villes de la contre-côte brésilienne, l’intégration des modes d’exécution yorouba dans la musique cubaine contemporaine et l’irrésistible succès à Bogota de la champetta, l’étonnante reprise de la soukous congolaise, qui emprunte, elle-même, à volonté, diverses chorégraphies bantu du bassin du Congo.

Ainsi, la capitale économique du Congo-Brazzaville accueillera ce symposium, une année après le Colloque International sur la Route de l’Esclave, le long de la « Loango Coast », organisé avec le concours de l’UNESCO.

Enfin, Kinshasa, l’héroïque métropole du Congo de la rive gauche, organisera, afin de conjurer une année politique très incertaine, plusieurs activités. L’une d’elles, à fort impact international, sera la journée d’hommage au père de la musique kinoise moderne, le « congolo-caraïbéen », Joseph Kabasele, « El Grand Calle ».

L’on y reconstruira, à cette occasion, le profil de la fameuse « dream orchestra » de la musique du continent, de tous les temps, l’African Team, des années 70, dont les marques les plus significatives furent celles de Manu Dibango et de Don Gonzalo, « El hombre ».

Membre du Comité de Direction du FESPAM, le CICIBA y a été représenté par son Directeur des Productions Culturelles, Simao SOUINDOULA. Celui-ci a souligné, dans son inévitable veine d’historien, que l’une des principales dimensions que revêtira la cinquième édition du Festival Panafricain de Musique, est celle de la mise en relief de l’extraordinaire et symptomatique continuum éponyme congo dans l’outre-Atlantique, des rives de la Rio de la Plata aux Sea Islands, en passant par l’isthme de Panama.

Pour lui, la prochaine saison sèche sera donc, en Afrique centrale, le temps de nouvelles retrouvailles entre l’Afrique et ses prolongements américain et caribéen, cela en accord avec les pertinentes résolutions de la Première Conférence des Intellectuels d’Afrique et de la Diaspora, tenu à Dakar, octobre dernier, sous l’égide de l’Union Africaine, prônant une citoyenneté africaine, globale.

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