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Me Hervé Ambroise Malonga souhaite revenir au procès

La volte-face

Nouveau coup de théâtre dans le procès des présumés assassins du Beach. Selon certaines rumeurs, Me Ambroise Malonga serait revenu sur sa décision. Le Tribunal aurait-il accepté de céder aux exigences de l’avocat de la partie civile ? Si la décision de revenir s’avère excate, ne faudra-t-il pas craindre que ce fait sans précédent n’encourage la cour à faire avaler des couleuvres à tous ceux qui avaient espéré qu’après le fiasco de Meaux, la manifestation de la vérité aurait lieu à Brazzaville ?


Selon une information qui reste à vérifier, Me Hervé Ambroise Malonga, avocat de l’accusation, aurait manifesté son intention de revenir participer au procès après en avoir claqué la porte quelques jours auparavant.

Si cette information est fondée, le procès des assassins présumés de 353 Congolais prendrait une autre tournure. Ce serait le second coup de théâtre en l’espace de trois audiences. On se souviendra que Me Hervé Ambroise Malonga, conseil de la partie civile, avait "claqué la porte du tribunal" pour vice de procédure. Selon notre confrère Mwinda, l’avocat congolais aurait pourtant annoncé ce mercredi 27 juillet son intention de donner une conférence de presse pour préciser les raisons de son extraordinaire geste.

On se rappellera que Me Hervé Ambroise Malonga avait, d’entrée de jeu, signalé de nombreux vices de formes, comme notamment la nomination du président de la cour par Mpila, acte entravant, cela va sans dire, l’indépendance de ce tribunal où des hauts gradés de l’armée, proches de la présidence de la République, étaient dans le box des accusés. Entre autres griefs que l’avocat de la partie civile avait accumulé contre la cour : le fait que les prévenus n’étaient, non seulement, mis sous mandat de dépôt pendant les assises mais, en plus, se présentaient devant la cour accompagnés de leurs gardes du corps ; une désinvolture considérée comme une forme de suffisance et d’intimidation par les familles des Disparus et leurs avocats.

Le geste de Me Hervé Malonga de boycotter définitivement le procès en assise, avait été accueilli avec force acclamations par tous ceux qui estimaient que ce procès n’avait rien d’équitable non sans se demander qu’est-ce que les parents des victimes étaient allés chercher dans cette galère !

Il ne reste pas moins qu’une partie non négligeable de l’opinion hostile au régime en place avait trouvé maladroite la décision de l’avocat de la partie civile d’entrainer à l’unanimité (moins trois familles) tous ses clients hors du Tribunal.

Aussi, la décision qu’aurait prise Me Malonga de reprendre le chemin du palais de justice de Brazzaville est plus que surprenante.

Que s’est-il passé ? Les réunions informelles que l’avocat et les parents des Disparus du Beach s’étaient mis spontanément à organiser sur la voie publique à Bacongo seraient-elles à l’origine de cette volte-face ? Les Parents ont-ils estimé que la politique de la chaise vide faisait le jeu du Pouvoir ? Ont-ils jugé qu’ils n’avaient plus rien à perdre en participant finalement au procès ?
Ont-ils eu gain de cause dans leurs requêtes formulées à l’endroit du Tribunal ?

Autant de questions qui méritent réponses.

Pour l’instant, le moins qu’on puisse dire c’est que l’histoire de ce procès restera à jamais gravée dans les annales de la Justice congolaise. Boudé dès le début par les parents des Disparus du Beach, ceux-ci acceptèrent au bout du compte être partie prenante dans ce procès.

Après le camouflet de Meaux, les parents des victimes du Beach contestèrent au gouvernement congolais l’initiative d’organiser le procès des Disparus du Beach à Brazzaville, car estimaient-ils, les organisateurs dudit procès seraient à la fois juge et partie, ce qui, de toute évidence, ne laissait point de doute quant à son issue : l’acquittement pur et simple des assassins présumés du Beach.

Si donc le come-back de Me Malonga s’avère exact, le pouvoir aura marqué un point dans le bras de fer qui l’oppose aux familles des 356 personnes dont on est sans nouvelles depuis 1999.

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