email

ONUSIDA : 5 millions de personnes sont devenues séropositives en 2003

United States Department of State (Washington, DC) 6 Juillet 2004

Selon le rapport que l’ONUSIDA a rendu public le 6 juillet, l’épidémie de sida a pris une nouvelle ampleur dans le monde en 2003 : 5 millions de personnes sont devenues séropositives et 3 millions sont mortes de cette maladie.

A l’heure actuelle, on estime que quelque 38 millions de personnes sont séropositives dans le monde, dont 25 millions rien qu’en Afrique.

Le nouveau rapport indique que si le taux de prévalence se situe entre 17 et 35 % dans 7 pays d’Afrique australe, il n’est que de 1 à 5 % dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest.

"Il n’existe pas d’épidémie "africaine" ; la diversité des niveaux et tendances de l’infection à VIH est considérable sur ce continent", font remarquer les auteurs du rapport.

Le sida se répand à un rythme accéléré en Asie et en Europe orientale.

La Chine, l’Indonésie et le Vietnam ont connu la progression la plus rapide en 2003.

Par ailleurs, aux Caraïbes, plusieurs pays sont fortement touchés et ont un taux de prévalence d’au moins 3 %. Haïti, dont le taux de prévalence est de 5,6 %, est le pays le plus touché en dehors des pays africains.

Il est possible de consulter la version française du résumé d’orientation du rapport sur le site de l’ONUSIDA : http://www.unaids.org/

On trouvera ci-après la section intitulée "Aperçu mondial" du résumé d’orientation, dont la version française a été préparée par les services de l’ONUSIDA.

ONUSIDA

2004 Rapport sur l’épidémie mondiale de sida Résumé d’orientation

II. Aperçu mondial

En 2003, près de 5 millions de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH, le chiffre annuel le plus élevé depuis le début de l’épidémie. A l’échelle mondiale, le nombre de personnes vivant avec le VIH continue d’augmenter - de 35 millions en 2001 à 38 millions en 2003. Cette même année, près de 3 millions de personnes sont mortes du sida ; plus de 20 millions sont décédées depuis que les premiers cas ont été identifiés en 1981.

La portée et l’impact de l’épidémie ne sont pas les mêmes dans toutes les régions ; certains pays sont plus touchés que d’autres et dans un même pays il y a généralement d’importants écarts du niveau d’infection entre provinces, Etats ou districts, par exemple.

Nouvelles estimations révisées

Le nombre de personnes vivant avec le VIH continue d’augmenter - de 35 millions en 2001 à 38 millions en 2003. Le rapport de l’ONUSIDA présente les tendances mondiales les plus récentes et, pour la première fois, comporte des taux de prévalence du VIH révisés pour les années passées, ce qui permet de mieux comprendre comment l’épidémie se propage. Comparer ces dernières estimations avec celles qui ont été publiées ces dernières années est trompeur.

Pour la première fois, le rapport compare les nouvelles estimations pour 2003 avec les estimations révisées pour 2001 en s’appuyant sur de meilleures méthodologies. C’est le meilleur moyen que nous connaissions pour obtenir une image plus précise de l’épidémie de sida. Bien que les nouvelles estimations mondiales soient légèrement plus basses que les estimations publiées auparavant, le nombre réel de personnes vivant avec le VIH n’est pas en recul, et l’épidémie en fait continue de progresser si on se base sur les estimations de 2001 révisées.

Les estimations du VIH - qu’elles soient fondées sur des enquêtes de ménages ou des enquêtes auprès de femmes enceintes - doivent être évaluées de manière critique au fur et à mesure de l’évolution de l’épidémie. Pour être absolument certain du nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde, par exemple, il faudrait tester de manière répétée tous les individus de la planète, ce qui est impossible sur le plan logistique.

Asie

L’épidémie en Asie s’étend rapidement. La brusque augmentation des infections à VIH en Chine, en Indonésie et au Vietnam en est une preuve patente. On estime que 7,4 millions de personnes vivent avec le VIH dans la région et que 1,1 million de personnes ont été nouvellement infectées uniquement l’an dernier, soit davantage que n’importe laquelle des années précédentes. L’Asie abritant 60% de la population mondiale, l’épidémie en hausse rapide qui s’y déroule a des implications énormes pour le monde entier.

L’épidémie en Asie reste dans une large mesure concentrée chez les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, leur clientèle et leurs partenaires sexuel(le)s immédiat(e)s. Dans ces populations, la couverture des programmes de prévention efficaces est inadéquate, en raison notamment de la stigmatisation et de la discrimination. Les pays asiatiques qui ont, à l’instar de la Thaïlande et du Cambodge, choisi de s’attaquer franchement aux comportements à risque, comme le commerce du sexe par exemple, ont été beaucoup plus efficaces dans leur combat contre le VIH, comme le montre le recul des taux d’infection parmi les professionnel(le)s du sexe.

Pourtant, il n’y a pas lieu de pavoiser. On note peut-être une baisse du nombre de jeunes hommes thaïlandais qui fréquentent les maisons de passe, mais aussi une augmentation des relations occasionnelles. La surveillance comportementale montre entre 1996 et 2002 une nette augmentation du nombre d’élèves du secondaire sexuellement actifs, ainsi qu’un recours au préservatif qui se maintient à un niveau bas.
Si les autres pays d’Asie ne parviennent pas à cibler les populations plus exposées au risque, l’épidémie touchera un nombre beaucoup grand de personnes dans la population générale.

C’est l’Inde qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH à l’exception de l’Afrique du Sud - 5,1 millions. Mais les connaissances sur le virus et sa transmission sont encore limitées et insuffisantes, et il est à craindre que de nombreux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes infectent des femmes avec qui ils ont également des relations sexuelles.

Afrique

On estime que 25 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique subsaharienne. Les taux de prévalence du VIH semblent se stabiliser, mais cette impression est principalement due à une hausse des décès imputables au sida et à une augmentation continue des nouvelles infections. La prévalence continue d’augmenter dans certains pays comme Madagascar et le Swaziland et recule à l’échelle nationale en Ouganda.
L’Afrique subsaharienne n’abrite guère plus de 10% de la population mondiale mais près des deux tiers du total des personnes infectées par le VIH. En 2003, on estime à 3 millions le nombre de nouvelles infections dans la région et à 2,2 millions celui des décès dus au sida (soit 75% des 3 millions de décès dus au sida cette année-là dans le monde).

Il n’existe pas d’épidémie "africaine" ; la diversité des niveaux et tendances de l’infection à VIH est considérable sur ce continent. Dans 6 pays, la prévalence du VIH chez l’adulte est inférieure à 2%, alors que dans 6 autres, elle dépasse 20%. Les 7 pays d’Afrique australe connaissent tous des taux de prévalence supérieurs à 17%, le Botswana et le Swaziland atteignant une prévalence dépassant 35%. En Afrique de l’Ouest, la prévalence du VIH est beaucoup plus faible : aucun pays ne connaît une prévalence supérieure à 10% et la plupart d’entre eux se situent entre 1 et 5%. La prévalence dans les pays d’Afrique centrale et orientale se situe entre ces deux groupes, de 4% à 13%.

Les femmes africaines sont plus exposées au risque, et l’infection survient chez elles à un âge plus jeune que chez les hommes.

Aujourd’hui on compte en moyenne 13 femmes infectées pour 10 hommes infectés - par rapport à 12 femmes pour 10 hommes en 2002. La différence est encore plus marquée chez les jeunes de 15 à 24 ans. Une étude a comparé le rapport des jeunes femmes vivant avec le VIH aux jeunes hommes vivant avec le VIH. Il s’établit entre 20 femmes pour 10 hommes en Afrique du Sud et 45 femmes pour 10 hommes au Kenya et au Mali.

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 480.000 personnes environ vivent avec le VIH, mais la surveillance systématique de l’épidémie n’est pas satisfaisante, en particulier dans les groupes à haut risque tels que les consommateurs de drogues injectables. Pourtant, dans une bonne partie de la région, l’infection à VIH semble concentrée dans cette population. On craint aussi que le virus ne se propage sans être détecté chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, car les rapports sexuels entre hommes sont illégaux et largement condamnés dans de nombreux endroits.

Europe orientale et Asie centrale

L’Europe orientale et l’Asie centrale continuent à connaître des épidémies en expansion, alimentées par la consommation de drogues injectables. Environ 1,3 million de personnes y vivent avec le VIH, par rapport à 160.000 environ en 1995. Il est frappant de constater que plus de 80% d’entre elles ont moins de 30 ans. L’Estonie, la Lettonie, la Fédération de Russie et l’Ukraine sont les pays les plus affectés mais le virus continue à se propager au Bélarus, au Kazakhstan et en République de Moldova.

Le principal moteur de l’épidémie dans toute la région est la consommation de drogues injectables. Mais dans certains pays, la transmission sexuelle est de plus en plus fréquente, en particulier parmi les consommateurs de drogues injectables et leurs partenaires.

La Russie, qui compte plus de 3 millions de consommateurs de drogues injectables, reste l’un des pays les plus gravement touchés de la région. La proportion de femmes parmi les nouveaux cas de VIH diagnostiqués y croît rapidement - atteignant jusqu’à une femme sur quatre en 2001 et une sur trois un an plus tard.

Amérique latine

Environ 1,6 million de personnes vivent avec le VIH en Amérique latine. L’épidémie est concentrée dans des populations exposées à un risque élevé d’infection à VIH - les consommateurs de drogues injectables et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Une faible prévalence nationale peut cacher de très sérieuses épidémies. Au Brésil, par exemple - le pays le plus peuplé de la région - la prévalence nationale est inférieure à 1%, mais dans certaines villes, 60% des consommateurs de drogues injectables sont infectés par le VIH.

En Amérique centrale, le VIH se transmet surtout par voie sexuelle - tant hétérosexuelle que par les rapports sexuels entre hommes.

Caraïbes

Trois pays de la région des Caraïbes ont des niveaux de prévalence du VIH d’au moins 3% : les Bahamas, Haïti, et la Trinité-et-Tobago.

Environ 430.000 personnes vivent avec le VIH dans la région.

L’épidémie aux Caraïbes est essentiellement hétérosexuelle et se concentre dans beaucoup d’endroits chez les professionnel(le)s du sexe. Mais elle gagne aussi la population générale. Le pays le plus affecté est Haïti où la prévalence nationale approche les 5,6%, niveau le plus élevé hors d’Afrique.

Pays à revenu élevé

On estime à 1,6 million le nombre de personnes vivant avec le VIH dans ces pays. Contrairement à ce qui se passe ailleurs, la grande majorité des personnes qui ont besoin d’un traitement antirétroviral dans les pays à revenu élevé y ont accès, ce qui signifie qu’elles restent en bonne santé et survivent plus longtemps que les personnes infectées dans d’autres pays.

Le rapport révèle que les infections sont en hausse aux Etats-Unis et en Europe occidentale. Aux Etats-Unis, on estime que 950.000 personnes vivent avec le VIH - elles étaient 900.000 en 2001. La moitié de toutes les nouvelles infections de ces dernières années ont été signalées chez des Afro-Américains. En Europe occidentale, 580.000 personnes vivent avec le VIH, alors qu’elles étaient 540.000 en 2001.

http://fr.allafrica.com/

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.