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Un parti dénonce l’opacité de la gestion du pétrole au Congo

Brazzaville, Congo (PANA) - Le Rassemblement pour la démocratie
et le développement (RDD, parti d’opposition) de l’ancien Premier
ministre Joachim Yhombi Opango, en exil, a dénoncé lundi
l’opacité de la gestion du pétrole, le premier produit
d’exportation du Congo.

Dans une déclaration lors d’un rassemblement à Brazzaville, le
président par intérim de ce parti, Saturnin Okabé, a réclamé la
mise en place d’un observatoire chargé de contrôler la gestion
des ressources pétrolières.

Le pétrole contribue pour 60 à 80 pour cent au budget national du
Congo. Tous les gouvernements qui se sont succédé à la tête du
pays ont été accusés de l’avoir géré dans une totale opacité.

Le Fonds monétaire international (FMI) exige, actuellement, du
gouvernement du général Denis Sassou Nguesso, plus de
transparence dans la gestion du pétrole.

Il critique notamment la Société nationale des pétroles du Congo
(SNPC) qui ne gère pas dans la clarté les fonds issus de la
commercialisation de la part du brut revenant à l’Etat congolais.

L’institution financière internationale a obtenu, sous la
pression, l’organisation d’un audit financier et comptable de la
SNPC, qui vend chaque mois une vingtaine de cargaisons pour 12 à
15 milliards de FCfa (plus de 20 millions de dollars US).

"Concernant la gestion du pétrole, notre parti a été l’un des
premiers à en dénoncer l’opacité. Le peuple ne sait rien sur les
ressources pétrolières. Il n’en connaît ni le montant, ni le
placement, ni l’utilisation", a indiqué M. Okabé.

Il a également fait savoir que son parti a proposé, en vain,
qu’une loi soit votée sur la répartition nationale des revenus
pétroliers.

L’ancien président Pascal Lissouba, deux de ses anciens Premiers
ministres, Joachim Yhombi Opango et Claude Antoine Da Costa, et
deux ministres ont été condamnés par contumace le 28 décembre
dernier, à plusieurs années de travaux forcés par la Haute Cour
de justice du Congo pour avoir bradé le pétrole.

Il s’agit d’un contrat financier passé en 1993, avec la société
pétrolière américaine OXY, pour 150 millions dollars contre 50
millions de barils, à raison de 3 dollars le baril.

Pour M. Okabé, ce procès a été "politique" et visait à
"marginaliser" des adversaires "redoutables" pour certaines
forces politiques "en mal de succès électoral, de pouvoir et
d’hégémonisme".

Des élections générales sont prévues entre mars et juin 2002 au
Congo. Un référendum constitutionnel aura lieu le 20 janvier
prochain.

"Le RDD condamne la résurgence de la pratique des procès
politiques de triste mémoire, car la Constitution d’un Etat de
droit ne s’accommode nullement de la réalisation concomitante de
parodie de procès", a déclaré M. Okabé.

Il a estimé que des acteurs clés du contrat avec OXY sur
"lesquels se sont manifestés de fortes présomptions de concussion
et d’indéniable responsabilité, n’ont été ni cités, ni traduits
en justice, moins encore condamnés".

"Certains de ces acteurs ont été scandaleusement blanchis
purement et simplement", a-t-il dit.

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