L’audition par la justice française de
l’inspecteur général des Armées du Congo-Brazzaville, le
général Norbert Dabira, prévue mercredi dans le cadre de
l’affaire des disparus du beach, a été reportée au 8 juillet
2002, a-t-on appris jeudi de source associative.

Dans un communiqué, la Fédération
internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) indique
que l’officier congolais, poursuivi pour "crimes de torture,
disparitions forcées et crimes contre l’humanité", a invoqué l’annulation du vol d’Air France du lundi dernier suite aux récents événements survenus au Congo pour ne pas se
présenter devant la justice française. Même si- comme le soulignait RFI ce matin- mardi un vol de la Cameroon Airlines a bel et bien quitté Brazzaville à destination de Paris.

On rappelle que la FIDH, la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
et l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) ont
déposé le 5 décembre 2002 une plainte, avec constitution de
partie civile, devant la justice française contre le président
congolais Denis Sassou Nguesso, son ministre de l’Intérieur, le
général Pierre Oba, le commandant de sa garde présidentielle,
le général Blaise Adoua et contre le général Dabira.

Les organisations de droits humains les accusent de la
disparition de "plus de 350" réfugiés congolais qui, en mai
1999, avaient fui les combats faisant rage à Brazzaville depuis
1998. La FIDH, la LDH et l’OCDH soutiennent également la
constitution de partie civile de deux victimes réfugiées en
France.

Selon la FIDH, plus de 200 "de ces milliers de Congolais", qui
voulaient profiter "d’un couloir humanitaire du Haut-
Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR),
"auraient disparu dans la seule journée du 14 mai 2002".

Le général Dabira a été le chef des milices Cobras de Denis
Sassou Nguesso à partir de juin 1997, rappelle-t-on.

"Lors du dépôt de la plainte, les parties civiles avaient
précisé que le général Dabira était localisé en France où il
dispose d’une résidence", indique la FIDH.

Les juridictions françaises peuvent juger les crimes de
tortures commis à l’étranger par un étranger, dès lors que
l’auteur présumé est trouvé sur le territoire français.

"Les plaintes ont pour fondement juridique (cette) compétence
universelle des juridictions françaises", sur la base du Code
pénal, du Code de procédure pénale français et de la Convention
contre la torture de 1984 ratifiée par la France.