Le gouvernement congolais a promis dimanche de "faire éclater la vérité au grand jour" dans l’affaire des disparus de 1999 au débarcadère fluvial de Brazzaville, pour laquelle le chef de la police du Congo a été mis en examen jeudi à Paris, puis libéré.
"Le gouvernement congolais est serein. La vérité va éclater au grand jour. Nous poursuivrons en justice les organisations des droits de l’homme qui ont sali l’honneur de notre pays", a averti le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Akouala.

Dans une déclaration à l’AFP, M. Akouala a estimé que "l’affaire des disparus" était une "supercherie" de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

"Nous avons aujourd’hui des manifestes établis par le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) qui montrent qu’il n’existe pas de liste des disparus dont se réclament la FIDH et l’OCDH", a souligné M. Akouala.

En décembre 2001, des familles de plus de 350 congolais portés disparus en mai 1999 ont porté plainte au tribunal de Meaux près de Paris, pour crimes contre l’humanité contre le président Denis Sassou Nguesso, le ministre de l’Intérieur, le général Pierre Oba, le commandant de la Garde républicaine, le général Blaise Adoua et l’inspecteur général des armées, le général Norbert Dabira contre qui le tribunal de Meaux (région parisienne) a lancé un mandat d’arrêt international.

La FIDH et l’OCDH se sont constitués partie civile pour soutenir les familles des disparus.

De son côté, la justice congolaise a ouvert depuis 2001 une instruction judiciaire pour faire la lumière sur ces disparitions.

Selon ces familles, les 353 Congolais ont été portés disparus alors qu’ils rentraient à le demande du gouvernement congolais, de la république démocratique du Congo (RDC) où ils s’étaient réfugiés après avoir fui les affrontements dans leur pays. Ils étaient soupçonnés d’avoir fait partie de la milice de l’opposition lors de la guerre civile de 1998 à Brazzaville et dans le département voisin du Pool, et ont été arrêtés par les forces de sécurité, affirment-elles.

"Nous réaffirmons que le chiffre de 353 est faux. Nombre de compatriotes donnés pour disparus sont bien vivants. Certains d’entre eux ont regagné le pays en mars dernier", a dit M. Akouala.

Le gouvernement admet toutefois qu’il y a eu des "bavures" lors de l’arrivée des réfugiés, mais exclut l’existence d’un plan d’arrestation.

Le directeur de la police congolaise, le colonel Jean-François Ndenguet en visite en France a été arrêté jeudi, puis mis en examen par un juge d’instruction du tribunal de Meaux.

Le colonel Ndenguet n’est pas concerné directement par les plaintes des familles, mais son nom figurerait sur une liste des officiers qui, selon les parents des victimes, seraient impliqués dans les disparitions.

Libéré dans la nuit de vendredi à samedi sur décision de la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris parce qu’il jouit d’une immunité diplomatique grâce à un passeport diplomatique et à un ordre de mission officiel, le colonel Ndenguet a regagné Brazzaville samedi.

La FIDH et l’OCDH ont dénoncé cette libération, qu’ils ont qualifiée de "coup de force politico-judiciaire", en estimant dans un communiqué que l’officier était en séjour "privé" en France, et non en mission officielle.

"Notre justice fera son travail parce que nous continuons de contester la compétence universelle que s’attribue la justice française", a affirmé M. Akouala.

En 2002, le gouvernement congolais a demandé à la Cour international de justice de la Hayes d’annuler la procédure du tribunal de Meaux. Il n’a pas obtenu satisfaction.


Réactions diverses :

http://www.fidh.org/article.php3?id_article=832
http://www.mwinda.org/article_nouv-site/passeport.html
http://www.brazzaville-adiac.com/
http://www.congo-site.com/pub/fr/v4x/actualites/article.php?num=1183


Affaire des disparus du beach

Communiqué de la F.C.D

La fédération des congolais de la diaspora a appris l’arrestation pour audition de monsieur Jean François Ndenguet directeur général de la police congolaise, dans le cadre de l’affaire des ’’ disparus du Beach ’’, instruite par le tribunal de Meaux. Cette procédure qui implique, rappelons, les plus hautes autorités politiques et militaires congolaises vise la vérité sur les assassinats de plusieurs centaines de jeunes en 1999, en marge de la guerre fratricide.

Le colonel Jean François Ngenguet déjà directeur général de la police à l’époque des faits, est fortement impliqué dans ce dossier. En effet ce sont les officiers de ses services particulièrement le lieutenant Alakoua commandant du port fluvial, qui étaient chargés de la réception des jeunes réfugiés en provenance des camps du HCR, via Kinshasa. Le tri était ensuite effectué avec l’aide des soldats de la garde présidentielle du Général Blaise Adoua, qui se chargeaient par la suite des exécutions.
Le directeur de la police qui a eu en sa possession toutes les mains courantes relatives aux arrivées des réfugiés pourrait donner au juge des précieux renseignements sur les listes des Disparus, liste qui semblent être aujourd’hui les seules arguties juridiques sur lesquelles se basent les autorités de Brazzaville.

Le colonel Ndenguet, criminel notoire bien connu des brazzavillois pour avoir opéré au grand jour, devant foule, des exécutions sommaires de pillards, de ses propres mains travaillait à l’époque sous la responsabilité de monsieur Pierre Oba ministre de l’intérieur.

Toutefois cette arrestation ne valant ni mise en examen, ni inculpation, La FCD/RCN attire l’attention du peuple français et de l’opinion internationale sur les risques réels de pression sur les autorités juridiques de Meaux de la part du looby politique français protecteur de monsieur Sassou et de sa dictature. A ce propos le président Chirac qui a affirmé avoir ouvert la guerre contre l’impunité, a déclaré en direction de monsieur Sassou et de l’opinion que toute la lumière serait faite.

Les autorités politiques françaises ne peuvent faire jouer la clause immunitaire, pour le cas présent car monsieur Ndenguet qui possède famille et maison en France n’est pas en voyage officiel en France. Evacué sanitaire en France suite à un accident de la route, ce denier est déjà revenu depuis, à Paris pour des contrôles médicaux. Bien que possédant un passeport diplomatique, il n’est en France qu’en visite privée.

L’affaire du beach copilotée par de nombreuses organisations congolaises et françaises annonce la construction d’un mouvement citoyen international ; l’audition et la mise en examen éventuelle du directeur général de la police congolaise serait un pas important dans la lutte pour une compétence universelle. Le dénouement de cette sombre affaire qui n’est que le partie émergée d’une série de crimes orchestrés depuis 1993, devrait permettre à la société civile et aux populations congolaises de se réapproprier leur destin pour des lendemains meilleurs.

La FCD/RCN fortement impliquée dans la recherche de la vérité à propos de l’affaire du beach, profite de cette occasion pour rappeler à la société civile, son rôle historique dans la recherche de la vérité, comme entrevue à la conférence nationale souveraine. Elle doit s’impliquer dans cette mission en tant qu’acteur et non spectateur.

La FCD/RCN salue l’acte responsable du tribunal de Meaux et propose une campagne de soutien à la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) en envoyant des messages aux adresses suivantes :

Jeanne SULZER, FIDH, email : [email protected]
Patrick BAUDOIN, avocat, email : [email protected]

_ Fait à Paris le 2 avril 2004
Pour la FCD - RCN
Le délégué général B. MOUTSILA
Les délégués B. TOUNGAMANI O. BIDOUNGA

Par : F.C.D/R.C.N