Réquisitoire sans surprise du procureur général M. Armand Mbembé. Les ""fripouilles" du Beach (pour reprendre le qualificatif d’un avocat de la partie civile) s’en tirent tous à très bons omptes malgré les faits qui leur sont reprochés.

Réquisitoire du Ministère public et plaidoirie d’une partie des avocats des accusés

Pendant une heure, le procureur général, M. Armand Mbémbe, a fait un réquisitoire fort émouvant. Dans le discours prononcé par le ministère public au tribunal, ce 9 août 2005, il est établi qu’il y a eu effectivement disparition des réfugiés congolais au Beach, au bout du périple qui les avait successivement conduits de Brazzaville au département du Pool, puis au Bas Congo en R.D. Congo et à Kinshasa. Cependant, le nombre ces disparus restera un mystère.

Les déclarations, dépositions et témoignages de ces faits sont bien évidents, a certifié le ministère public. Cependant ajoute t-il il n y pas eu génocide, ni crime de guerre. La seule charge retenue contre les accusés est le crime contre l’humanité. Pour négligence aux fonctions et conspirations perverses, sept des quinze accusés ont été déclarés responsables des faits qui leur étaient incriminés par le ministère public. Les autres ont été acquittés au bénéfice du doute.

Le ministère public a requis 9 ans de prison ferme aux MM. Blaise Adoua et Marcel Ntsourou. M. Jean Eve Alakoua devrait écoper de 7 ans d’emprisonnement avec sursis. MM. Sita Bantsiri et Vital Bakana serait condamnés à 5 ans de réclusion. Jean François Ndénguet et Gabriel Ondonda ont vu la proposition de leur peine variée en 7 et 10 ans de travaux forcés.

Les avocats des accusés pendant un peu plus de 3 heures ont démenti les charges qui pesaient sur leurs clients en les qualifiant de pures spéculations et rumeurs, car aucune preuve concrète et formelle n’a été montrée tant par les parties civiles et leurs avocats que par le ministère public. Ils pensent que le terme génocide ne convient pas un tel procès en arguant, selon les témoignages auditionnés tout au long du procès, qu’aucune femme ni même un enfant n’ont été mis à part et conduits dans des présumés geôles.

Au bénéfice du doute, ils ont plaidés à l’acquittement pur et simple de leurs clients.

Keila Samuel,
Brazzaville, ce 10 août 2005

Copyright photo : Gabriel Openshaw 2005